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Poésie

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mme les autres classiques, dans ses fables, des Anciens mais aussi du folklore français et étranger. Il imite ses maîtres avec une grande liberté. Tout comme les personnages de Molière, ses personnages représentent toutes les couches sociales. En moraliste La Fontaine dépeint toute la société française de la seconde moitié du siècle. La recherche du bonheur, l’homme et le pouvoir sont les deux thèmes chers à La Fontaine qu’on retrouve dans ses «Fables» (1668-1696). La fable qui était avant La Fontaine, un genre bref où l’anecdote se hâtait vers la morale, devient chez lui une ample comédie où tout est mis à sa place: le décor, les personnages, le dialogue.

D. La poésie du XVIIIème siècle

Si la forme versifiée est utilisée avec habileté par Voltaire dans son Poème sur le désastre de Lisbonne ou dans le Mondain, la poésie, au sens commun du terme, ne se libère pas des influences du classicisme et l’histoire littéraire ne retient que quelques noms comme ceux de Jacques Delille (1738-1813) (les Jardins, 1782) ou Évariste Parny (1753-1814) (Élégies, 1784) qui préparent modestement le romantisme en cultivant une certaine sensibilité à la nature et au temps qui passe. Gilbert et Clinchamp ont laissé une image de poètes maudits, mais c’est essentiellement André Chénier (1762-1794) qui réussit une poésie expressive comme dans le poème célèbre de la Jeune Tarentine ou celui de la Jeune Captive (son œuvre ne sera publiée qu’en 1819, bien après sa mort tragique lors de la Terreur).On mentionnera aussi Fabre d'Églantine pour ses chansons (Il pleut bergère) et sa participation « poétique » au calendrier révolutionnaire.

E. La poésie du XIXème siècle

1. Le romantisme

Le romantisme nourrit toute la première moitié du XIXe siècle et pour la poésie plus précisément les années 1820- 1850 : par convention, des Méditations poétiques de Lamartine, en 1820, aux Contemplations de Victor Hugo en 1856. Ce mouvement esthétique européen fait une place toute particulière au lyrisme et à l’effusion du moi avec un goût marqué pour la mélancolie : les poètes vont donc exprimer leur mal de vivre et leurs souffrances affectives en méditant sur la mort, sur Dieu, sur l’amour et la fuite du temps, sur la nature et sur la gloire, et au-delà de ces thèmes lyriques traditionnels sur la fonction du poète (Hugo) et sur une perception plus originale du fantastique avec Nerval, Nodier ou Aloysius Bertrand. Au-delà des thèmes pas toujours novateurs, les poètes romantiques revendiqueront un assouplissement de l’expression versifiée à la recherche d’une plus grande musicalité et de quelques audaces dans les mots et dans les images, chez Victor Hugo en particulier. Cette recherche de nouveauté se concrétisera aussi par l'« invention » du poème en prose par Aloysius Bertrand (1807-1841) dans Gaspard de la nuit, publié en 1842 après sa mort, où il nous fait entrer dans un monde onirique, et qui initie une forme que reprendront plus tard Baudelaire et Rimbaud. Poésie de la sensibilité et d’une certaine musicalité, la poésie romantique se plaît dans des poèmes plutôt longs que la génération suivante trouvera pesante, oratoire, bavarde et convenue (Rimbaud parlera de « la forme vieille »), avec des exceptions notoires comme Nerval (1808-1855) et son recueil des Chimères (1854) ; certains poèmes de cette période constituent cependant des pièces de référence qui touchent encore le lecteur d’aujourd’hui.

2. Le parnasse

En réaction contre l’effusion égocentrique du romantisme, un mouvement se fait jour qui veut recentrer la poésie sur le travail formel du poète et développe une théorie de « l’art pour l’art ». Cette école, héritière de Théophile Gautier, est représentée surtout par Leconte de Lisle (1818-1894) avec ses Poèmes antiques (1852 - 1874) et ses 'Poèmes barbares (1862-1878), et Théodore de Banville (1823-1891) (Odelettes - Odes Funambulesques en 1857 et animation de la revue du Parnasse contemporain). L’influence de ce mouvement n’est pas à négliger : la densité et l’expressivité seront retenues par les poètes suivants et c’est d’ailleurs à Théophile Gautier que Baudelaire dédiera Les Fleurs du mal et à Théodore de Banville que le jeune Rimbaud écrira en 1870. Le recueil tardif des Trophées de José-Maria de Heredia en 1893 témoigne aussi de la pérennité de l’approche parnassienne, symbolisée par la forme contraignante du sonnet.

3. Les poètes de la fin du siècle

- Les figures de Verlaine (1844-1896) et de Rimbaud (1854-1891) prolongent le type du poète maudit par leurs vies hors des normes sociales. Si Arthur Rimbaud (Une saison en enfer ; Illuminations) reste comme le « voleur de feu », le voyant et l’aventurier éphémère de la poésie avec ses fulgurances et ses révoltes, Paul Verlaine, avec une œuvre plus longue, est associé à la musicalité, au lyrisme mélancolique et à une sorte d’impressionnisme avec son art de la nuance, « Sans rien en lui qui pèse ou qui pose ». (Poèmes saturniens – Les Fêtes galantes – Sagesse…). On peut leur adjoindre Lautréamont (1846-1870) qui laisse inachevé Les Chants de Maldoror, prose flamboyante de révolte contre Dieu et la société que découvriront les surréalistes. - Mallarmé (1842-1898) recherche quant à lui le raffinement et la concision parfois hermétique dans une œuvre rare (L'Après-Midi d'un faune ; Un coup de dés jamais n'abolira le hasard ; Poésies, regroupement posthume) qui influencera Paul Valéry.- Les années 1880 voient s’affirmer des courants aux contours incertains comme le décadentisme et le symbolisme qui ont en commun l’éclatement de la forme poétique avec l’utilisation du vers libre et le refus du prosaïsme au bénéfice de la suggestion avec un goût pour le raffinement et l’irrationnel. On peut citer les noms de Jean Moréas, Henri de Régnier, Albert Samain, Georges Rodenbach… Notons aussi pour leur fantaisie Charles Cros et Jules Laforgue, qui ne sont parfois pas si loin des chansons d’Aristide Bruant, lui-même lointain successeur de Béranger. Un nombre important de poètes français du XIXe siècle étaient fils de militaire : Hugo, Vigny, Petrus Borel, Aloysius Bertrand, Leconte de Lisle, Théodore de Banville, Nerval, Rimbaud, Verlaine et Charles Baudelaire, dont le beau-père était officier.

F. La poésie du XXème siècle

La poésie française du XXe siècle est à la fois héritière et novatrice dans ses thèmes comme dans sa forme avec une nette prédilection pour le vers libre, mais elle semble en déclin ou du moins déplacée dans le domaine plus incertain de la chanson.

1. Les héritiers

Le début du siècle montre une grande diversité avec les héritages du siècle précédent, qu’il s’agisse de la continuité du mouvement symboliste et décadentiste avec Sully Prudhomme, Saint-Pol-Roux, Anna de Noailles et certains aspects d’Apollinaire, de la lignée de la cérébralité et du travail formel mallarméen avec Paul Valéry (Charmes, 1929), ou encore de la libération des thèmes nouveaux comme l’humilité du quotidien avec Francis Jammes (Les Géorgiques chrétiennes, 1912) ou Paul Fort (Ballades françaises, 1922-1951) et l’ouverture au monde moderne avec Émile Verhaeren (Les villes tentaculaires, 1895 ; Toute la Flandre, 1904-1911). Dans les mêmes années, des voix singulières se font entendre avec ceux qu’on a appelé « les Poètes de Dieu » comme Charles Péguy avec son inspiration patriotique et religieuse et la force d’une poésie simple (Jeanne d’Arc, 1897 - Tapisserie d’Ève, 1913), ou Paul Claudel avec sa quête spirituelle exprimée à travers l’ampleur du verset (Connaissance de l'Est (1896) Cinq Grandes Odes, 1904 - 1908 - 1910).

2. Les novateurs

C’est aussi le temps des « découvreurs » comme Blaise Cendrars (Les Pâques à New York, 1912 - La Prose du Transsibérien, 1913), Guillaume Apollinaire (Alcools, 1913 - Calligrammes, 1918), Victor Segalen (Stèles, 1912), Max Jacob (Le cornet à dés, 1917), Saint-John Perse (Éloges, 1911 – Anabase, 1924, avec une œuvre prolongée dans la durée par exemple Amers en 1957) ou Pierre Reverdy (Plupart du temps, 1945, regroupement des poèmes de 1915-1922) qui explorent « l’Esprit nouveau » en recherchant la présence de la modernité et du quotidien (la rue, le voyage, la technique) et l’éclatement de la forme (disparition de la rime, de la ponctuation, du vers métré et audaces stylistiques exploitant l’expressivité des images, les ressources du rythme et des sonorités...). Ils préfigurent des recherches plus systématisées comme celle du Dadaïsme de Tristan Tzara et après lui du Surréalisme qui confie à la poésie l’exploration de l’inconscient en utilisant des dérèglements rimbaldiens et en bousculant les « assis ». L’écriture automatique apparaît également, dans un même objectif. Les poètes majeurs de cette mouvance surréaliste sont André Breton, le théoricien du mouvement avec le Manifeste du surréalisme en 1924, Paul Éluard (Capitale de la douleur, 1926), Louis Aragon (Mouvement perpétuel, 1925), Robert Desnos (Corps et biens, 1930), Philippe Soupault (Les Champs magnétiques, 1920, en collaboration avec André Breton) ou Benjamin Péret (le Grand Jeu, 1928), auxquels on peut associer des peintres comme Dali, Ernst, Magritte ou Miró. Des dissidences apparaissent assez vite

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