On ne badine pas avec l'amour, Musset
Dissertation : On ne badine pas avec l'amour, Musset. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar severine.billig • 5 Novembre 2025 • Dissertation • 1 013 Mots (5 Pages) • 33 Vues
Sujet de dissertation « On ne badine pas avec l’amour »
Jean Giraud écrit de Camille : « Elle est tout orgueil. Elle met une intelligence aiguë, une volonté redoutable, au service de son amour-propre. »
En analysant le comportement des protagonistes, vous montrerez que ce « proverbe » de Musset est effectivement un drame de l’orgueil.
Mais n’est-il que cela ?
Je reformule : Peut-on dire que l’orgueil est le seul vice à l’origine du drame à l’œuvre dans On ne badine pas avec l’amour ?
Introduction
(Accroche) Au XIXᵉ siècle, le théâtre romantique cherche à montrer la complexité des passions humaines, en révélant comment les sentiments peuvent mener aussi bien au bonheur qu’au malheur. Parmi ces œuvres, Alfred de Musset s’intéresse particulièrement à l’amour lorsqu’il devient un terrain de lutte entre les cœurs et les volontés.
(Carte d’identité de l’œuvre) Publié en 1834, On ne badine pas avec l’amour est un « proverbe dramatique » qui raconte l’histoire de deux jeunes gens, Camille et Perdican, élevés ensemble et séparés par la vie, qui se retrouvent au moment où leurs familles souhaitent les marier. Cependant, les deux protagonistes, chacun blessé dans son orgueil, se livrent à un jeu dangereux fait d’épreuve, de défi et de manipulation.
(Problématique) Jean Giraud écrit à propos de Camille : « Elle est tout orgueil. Elle met une intelligence aiguë, une volonté redoutable, au service de son amour-propre. » Dès lors, l’on peut se demander si l’orgueil est véritablement le seul vice responsable du drame final.
(Annonce du plan) Ainsi, nous verrons d’abord que le proverbe met effectivement en garde contre les ravages de l’orgueil (I). Cependant, le drame naît aussi du jeu cruel que les personnages instaurent entre eux (II). Enfin, nous montrerons que l’œuvre illustre plus largement les dangers qu’il y a à plaisanter avec un sentiment aussi profond que l’amour (III).
I. Dans un premier temps, il est clair que le proverbe prévient des dangers de l’orgueil.
A. Les sentiments longtemps ignorés rattrapent les personnages qui feignent l’indifférence au lieu de s’avouer leur amour.
Camille et Perdican s’aiment, mais aucun ne veut le reconnaître le premier. Camille, marquée par les discours du couvent, répète : « Tous les hommes sont des menteurs, des inconstants, des hypocrites ». Perdican, blessé par cette accusation, répond à son tour par la fierté. Leur amour, pourtant sincère, se transforme en confrontation : chacun préfère souffrir plutôt que céder.
B. C’est leur refus de reculer face à cette stratégie de départ qui fait un dommage collatéral et tue une personne innocente.
Dans leur obstination, les deux protagonistes utilisent Rosette, la jeune paysanne naïve, comme instrument. Perdican prétend l’aimer pour rendre Camille jalouse. Camille, dans un dernier élan cruel, humilie Rosette : « Ce n’était qu’un jeu. »
Mais l’orgueil devient meurtrier : Rosette meurt de chagrin. Le proverbe se réalise : celui qui joue avec l’amour blesse.
Transition I → II : Cependant, l’orgueil n’est pas la seule cause du drame : les personnages se livrent aussi à un véritable jeu amoureux qui aggrave la situation.
II. Cependant, l’orgueil est loin d’être le seul vice coupable de la finalité tragique : le proverbe prévient également des dangers du jeu.
A. Les personnages auraient pu simplement s’ignorer, mais ils se livrent à un jeu de masques.
Au lieu de parler honnêtement, Camille et Perdican multiplient stratégies, gestes calculés et discours indirects. Ils transforment l’amour en duel, l’aveu en défi. Le sentiment se déforme en une série de provocations.
B. La surenchère conduit à une mise en abyme tragique.
Chacun surenchérit pour gagner la partie : Camille feint l’indifférence, Perdican feint l’amour pour Rosette. Leur jeu devient théâtre dans le théâtre, mais un théâtre cruel. La « plaisanterie » échappe à leur contrôle et devient tragédie : « On ne badine pas avec l’amour », car l’amour n’est pas un terrain où l’on joue impunément.
...