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A la musique, Rimbaud

Commentaire de texte : A la musique, Rimbaud. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  27 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  2 454 Mots (10 Pages)  •  2 342 Vues

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Colle : À la musique - Rimbaud

Poésies est un recueil écrit par Arthur Rimbaud entre 1870 et 1872. Le poème À la musique, suit Le forgeron et précède Vénus anadyomène. Dans ce poème, Rimbaud nous livre une satire sociale envers les bourgeois. Il se pose comme un observateur, observe les passants place de la Gare sous la chaleur estivale à Charleville, sa ville natale, ville qu’il déteste et qui veut quitter. Le poème est construit en neufs quatrains et en alexandrins.

LECTURE

Nous pouvons alors découper ce passage en 3 mouvements :

1er mouvement : 1 à 4 : description éloignée 

2ème mouvement : 4 à 20 : description rapproché, critique des bourgeois 

3ème mouvement : 21 à 36 : critique du poète, et de la jeunesse.

Projet de lecture : Comment, par la construction d’un poème diptyque, Rimbaud critique la bourgeoisie en se positionnant en tant qu’un observateur d’une société dont il est marginalisé ?

1er mouvement :

Dès le début, le poète nous fait une description générale du lieu où il se trouve : « Place de la Gare » ; “place taillée”. Rimbaud nous donne une indication d’un lieu qui semble totalement maîtrisé avec une extrême précision “taillée” v.1, “correct” v.2. Malgré cet aspect maîtrisé du lieu, le poète semble le critiquer : “mesquines pelouses” v.1 = hypallage, nous avons ici une connotation péjorative de ceux qui l’ont planté et qui s’occupent de l’entretiens de cette pelouse, elle n’est pas généreuse, il y a donc en ce sens, un manque d'entretien.

Nous savons que Rimbaud porte un grand intérêt à l’utilisation de mots anglais dans ses poèmes. Ici il utilise le mot “square” au vers 2, qui signifie “carré” en anglais, autrement dit un polygone régulier, ce qui vient ici renfoncer la régularité de ce lieu. La nature est alors dominée par l’homme, “tout est correct (césure) arbres et les fleurs” V.2 poussent dans un cadre « correct » la nature n’a aucune liberté.

L’adjectif “tous” v.3 renvoie encore une fois à cette généralisation de la scène, Rimbaud, englobe les bourgeois, qui sont “poussifs”. Nous avons ici une réification, puisque le terme “poussif” est un adjectif généralement réservé à un animal, qui a la pousse c’est à dire une maladie respiratoire. Les bourgeois ont alors du mal à respirer par cette chaleur qui les étranglent : “qu'étranglent les chaleurs” et à cela s’ajoute, une métaphore-hyperbolique ou il y a un inversement actif/passif, la chaleur inactive, va étrangler les bourgeois. Les bourgeois sont tellement oisifs que c’est la nature qui agit.

À cet étranglement, les bourgeois, ont avec eux, les “jeudis soir leurs bêtises jalouses” V.4. On retrouve dans un premier temps une habitude du poète d’être présent sur ce lieu, puisqu’il s’y rend les “jeudis soir” puis une hypallage : “bêtises jalouse” ce qui accentue le fait que les bourgeois sont jaloux de leur manque d’intelligence et de jugement.

Dans ce quatrain, les rimes sont embrassées, ce qui conforte cette idée de conformisme, de régularité : les rimes pelouses et jalouses encadrent les fleurs et les chaleurs..  

Transition :

Ainsi, le premier moment offre au lecteur le début d’un tableau qui se forme sous plusieurs plans. Le poète est éloigné, il n’est pas présent. Ce premier quatrain semble être une sorte de résumé du reste du poème.

2ème mouvement :

À partir de la deuxième strophe, le chaos commence, d’où l’utilisation de rimes suivies. Rimbaud rentre dans la description et une analyse bien plus précise de ce lieu. Le poète s’avance au milieu du “jardin”, le “square” se transforme alors en un “jardin”, donc un lieu d’étude pour le poète. L’orchestre est “au milieu du jardin”, nous avons ici une justification du titre À la musique. La musique est l’objet centrale de ce lieu de distraction. La musique est sans doute de piètre qualité, dans le sens ou, ils sont sur une « mesquine pelouse ». L’orchestre “balance ses schakos”, et il y a une certaine ironie, dans le sens ou, Rimbaud utilise le terme “balance”, un adjectif familier qui renvoie au fait que cet orchestre n’est pas élégant.

Ensuite, nous avons une opposition entre “milieu” au vers 5 et “autour” au vers 7 d’où l’utilisation de tirets, ce qui nous montre un mouvement du paysage qui semble s’exécuter comme un ordre militaire rigide et qui s’accentue au vers 7 “ au premier rang, parade le gandin ”. Le “gandin” symbolise ici, un jeune homme élégant mais quelque peu risible. En effet, il veut se montrer, d'où une construction 2/4/6 valorisant ainsi le mot “parade”, autrement dit ce Gandin, veut se faire valoir et s’avance lentement, tels un prédateur. La critique de la bourgeoisie, est alors extrêmement présente, elle est d’ailleurs accentuée ici par une hypallage et en même temps une réification, dans le sens ou, le verbe pendre renvoie au notaire : “ le notaire pend à ses breloques à chiffre” v.8, le notaire est donc dépendant de sa fortune, de ses bijoux, il est tellement fier de sa richesse qu’il pourrait lui-même en devenir un objet. Les « couacs » terme peu élogieux pour qualifier la musique, = les fausses notes. Terme prosaïque, onomatopée qui prend une force particulière à la rime, d’autant qu’il rencontre ensuite à la rime le terme « cornacs » particulièrement dépréciatif dans ce contexte. Ces deux termes sont prosaïques et constituent une certaine licence à la rime.

Le bourgeois semble être un personnage oisif, il reçoit une rente et sa seule activité et de regarder avec insistance, dévisager sans doute avec leur lorgnette, les musiciens qui produisent à leur égard des fausses notes.

Les musiciens sont alors méprisés. Avec ce mépris, le poète semble lui aussi lorgner les bourgeois, il juge aux apparences d'où l’utilisation d’une métonymie qui assimile les bourgeois à de “ gros bureaux bouffis”  gr/b/b 🡪 lourd autrement dit, à des employés de bureaux, à cela s’ajoute une sorte de dominance de l’homme bourgeois qui travail et qui “traîne” comme des objets leurs “grosses dames” probablement vêtus d’une crinoline. Le vers 11, compare alors les dames à des éléphants. Mais c’est toutefois la vision du bourgeois qui est décrite ici, puisque le vers 12 nous montre une certaine réalité : “Celles dont les volants ont des airs de réclames”. En ce sens, nous avons une allitération en l qui nous montre la légèreté de la femme, mais aussi les deux mot “ volant” et “air” qui viennent accentuer cette légèreté. “C’est grosses dames” sont toutefois des formes de publicité d'où l’utilisation du mot “ réclame”, elles s’exposent et sont alors matériels, puisque ce qui est critiqué ici par le poète, ce n’est pas la morphologie de la femme mais sa tenue.

Ensuite, le poète s'excentre du milieu et semble reculer pour pouvoir observer ce qu’il se passe “sur les bancs verts” il y aperçoit, “des clubs d’épiciers retraités”. Nous avons ici, une oxymore qui vient opposé, les clubs (mots anglais=association) à épiciers retraités, les clubs possèdent une certaine élégance hautement bourgeois puisque plusieurs personnes sont réuni dans un intérêt communs toutefois, le mot épiciers vient ici nous montrer que ce sont des personnes qui possèdent un petit magasin qui contenant seulement le nécessaire, d’autant plus qu’ils sont retraité, cela nous montre que ce “club d’épiciers retraité” même s’il ne travaille plus à toujours besoins de plus d’argent. Rimbaud insiste ici sur la vieillesse et l’oisivement, ce “clubs de retraité” passe donc le temps en remuant le sables “avec leur canne à pomme” (une canne luxueuse). Puis nous avons une ironie “fort sérieusement”, les retraités parlent de politique, il se prennent au sérieux, d'où la diérèse sé/ri/eu/se/ment, qui ironise les connaissances du bourgeois. Les bourgeois sont alors obnubilés par l’argent à tel point qu’ils utilisent un langage mathématique : “en sommes !”. Ils sont dans une sorte de confort matériels, ils prennent leurs tabacs dans une tabatière en argent, ont une “canne à pomme” plus élégante qu’une canne dite classique, se donnent un air sérieux avec des discussions politique, pour se donner toutefois un côté intellectuels. Il y a une certaine mort de la pensée.  

Au cinquième quatrain, le poète, décrit le bourgeois comme une personne élargi, nous avons une allitération en r et en b, qui vient alourdir le vers. À cela s’ajoute au 18ème vers, une allitération en b “Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande”, qui donne une forme physique au lecteur :  le bourgeois et son “gros ventre”.  Le bourgeois, fume du tabac de luxe qui déborde, il est tellement riche qu’il n’est pas minutieux. On y aperçoit, toutefois entre le vers 19 et 20, un rejet, pour accentuer le fait que le ventre du bourgeois déborde lui aussi. La fin du vers est entre tirets « vous savez c’est de la contrebande » le poète s’adresse alors au lecteur pour lui dire que le bourgeois est radin : il se donne de beaux airs, mais ne veut pas dépenser son argent.

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