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Aurthur Rimbaud, Le dormeur du val

Commentaire de texte : Aurthur Rimbaud, Le dormeur du val. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Février 2024  •  Commentaire de texte  •  1 378 Mots (6 Pages)  •  94 Vues

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Explication linéaire n°3 «Le dormeur du val»

Introduction

Arthur Rimbaud, figure majeure de la poésie française du XIXe siècle, a marqué son époque

par sa précocité et son génie poétique. Jeune prodige, il a révolutionné la poésie en

explorant des thèmes tels que la révolte, amour et la quête spirituelle. Sa vie tumultueuse

et ses écrits ont laissé une empreinte indélébile sur la littérature. Dans cette analyse linéaire,

nous examinerons de près un de ses poèmes pour saisir la profondeur de son style et la

richesse de ses symboliques.

Le “dormeur du val” est un sonnet écrit en alexandrin, ou Arthur Rimbaud utilise le cadre d’une nature idyllique pour critiquer la guerre franco-prussienne. Un jeune soldat semble dormir au milieu de la nature apaisante, mais la chute ramène le lecteur à la réalité brutale : le jeune garçon est mort.

Je vais faire une analyse linéaire afin de répondre à la question, de quelle manière ce

sonnet permet de dénoncer la guerre ?

Strophe 1

L’ouverture du poème par le présentatif “c’est” montre une volonté de description picturale.

Le poète va s’adresser à l’imaginaire du lecteur. Dès lors, le poème donne à voir une

paysage idyllique, mais aussi ambigu. Le “trou de verdure” est une métaphore qui évoque un

havre de paix, mais peux également désigner une tombe à la 2e lecture.

Pourtant, dans cette première strophe, la gaîté l’emporte : la nature est personnifiée (“chante une rivière” ;

“accrochant follement” ; la montagne fière”) ce qui donne une impression de fête et

d’harmonie. La personnification des éléments naturels évoque également la vie de la nature

qui s’oppose à la révélation de la mort du soldat au dernier vers. Le tableau est également

celui d’un paysage lumineux avec le champ lexical de la lumière : “D’argent” ; “Luit” ; “soleil” ;

“rayons”.

Les deux enjambements des vers 3 et 4 participent d’ailleurs à mettre en valeur

cette lumière omniprésente. Enfin le retour du présentatif au vers 4 permet de clore la

description par une métaphore intéressante : “un petit val qui mousse de rayons”. Cette

métaphore permet, en plus de renforcer la lumière du tableau, d’évoquer la nature comme

un tout, avec des éléments qui fusionnent, donc une image d’harmonie. Ainsi donc, dans

cette première strophe, Rimbaud dresse un cadre verdoyant et agréable qui ne laisse pas

supposer le caractère engagé du poème. Pourtant, en ajoutant un personnage dans la

seconde strophe, le poète peaufine peu à peu son tableau.

Strophe 2

Le groupe nominal “Un soldat jeune” permet d’introduire le personnage. On note l’utilisation

de l’indéfini “un” qui permet d’universaliser le propos : il pourrait s’agir de n’importe quel

soldat. L’adjectif épithète “jeune” permet à Rimbaud de rappeler qu’un grand nombre des

appelés à la guerre sont très jeunes. La position du soldat est porteuse d’ambiguïté.

Elle fait d’abord penser au sommeil avec un champ lexical dans l’ensemble de la strophe : “bouche

ouverte” ; “Dort” ; “étendu” ; “lit”. Le verbe “dort” est d’ailleurs repris par 3 fois (v. 7 ; 9 ; 13),

comme pour insister sur l’immobilité du corps.

Comme dans la première strophe, les enjambements mettent des termes en valeur : “Dort” au vers 7 et “Pâle” au vers 8. L’adjectif “pâle” accentue l’ambiguïté. Le soldat est-il seulement endormi, ou est-il également malade? Ou pire ? Ainsi, la “bouche ouverte” peut être lue comme un signe de sommeil profond, ou alors comme une attitude de mort.

On voit clairement que le personnage se dégage du paysage dans lequel il se trouve. Il n’entre pas en harmonie avec la nature. Son immobilité parfaite s’oppose au mouvement incessant de la nature, rappelée par les référence à l’eau (toujours en mouvement) : “baignant” ; “pleut”. De plus, au niveau des couleurs, l’antithèse du vers 8 permet d’opposer “pâle” avec la métaphore “la lumière pleut”. Donc dans cette strophe, la nature continue d’évoquer la continuité de la vie et l’harmonie, mais le soldat fait tâche.

Lui seul ne bouge pas, lui seul est pâle, et la chaleur de la première strophe ne

semble pas pouvoir le réchauffer. Au contraire, la seconde strophe insiste davantage sur le

froid: “frais cresson bleu” ; “tête nue”. Ainsi, la description du soldat dans cette strophe

permet d’introduire des oppositions qui bouleversent l’harmonie naturelle. La strophe

suivante s’intéresse plus encore à l’immobilité du soldat.

Strophe 3

On constate d’emblée la poursuite du lexique du sommeil : “il dort” ; “un somme” ; “berce-le”.

Cependant, de plus en plus de termes suggèrent qu’il ne fait pas que dormir.

D’abord, les glaïeuls peuvent faire penser à la mort (ce sont traditionnellement des fleurs de deuil).

Ensuite, la comparaison “comme sourirait un enfant malade” fait écho à l’adjectif “pâle” de la

strophe précédente et interroge le lecteur sur l’état de santé du personnage.

Enfin, le froid suggéré dans la strophe 2 est enfin affirmé dans la strophe 3 : “il a froid”. Tous ces éléments évoquent la maladie ou la mort et donnent à penser que le soldat n’est pas qu’endormi. La 

nature apparaît encore comme une entité vivante grâce à la personnification impliquée par 

l’apostrophe et l’injonction : “Nature, berce-le chaudement”.  

 

L’opposition entre la chaleur dela nature et le froid du soldat se double d’une opposition entre la vie et la mort. On note ici l’antithèse entre l’adverbe “chaudement” et le nom “froid”. Enfin, on remarque dans cette strophe une insistance sur la jeunesse du soldat. Plusieurs termes suggèrent qu’il n’est qu’un enfant ; à commencer par “enfant”, mais aussi l’emploi du nom “somme” et surtout le verbe “berce-le”. Cette insistance va permettre de renforcer le pathétique à la révélation de 

la mort du soldat dans la dernière strophe. Mort doublement contre-nature non seulement 

car elle s’oppose au

...

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