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Comment certains signes construisent-ils dans ces deux textes un univers oriental ?

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Par   •  12 Novembre 2018  •  Analyse sectorielle  •  2 233 Mots (9 Pages)  •  690 Vues

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Bénard                                                                                                                                      L1

Olivia                                                                                                                         Sciences du langage

Littérature comparée : Devoir numéro 1

  1. Comment certains signes (mots, lieux, types de personnages, …) construisent-ils dans ces deux textes un univers oriental ?

  La représentation de cet univers levantin se développe au fil de ces deux textes grâce à la pluralité de motifs faisant référence à l'image de l'orient aussi bien imagée que traditionnelle. Ses différents agents textuels se classent dans divers champs lexicaux. Le premier ensemble de mots analogiques nous évoque les éléments qui peuvent paraître les plus évidents soit les indications géographiques telles que, dans un premier temps, des noms propres de villes, pays ou régions "Ispahan", "pays de Perse" et "Smyrne". Elles se complètent par la suite grâce à d'autres renseignements spatiaux comme "déserts" typique des paysages orientaux ou encore "archipel", "contrées", "mer profonde". Cependant la première marque géographique est représentée par un bâtiment caractéristique de l’empire oriental le « sérail », dont son nom est lui-même tiré de la langue arabe. C’est une partie bien singulière que l’on ne retrouve que dans les palais orientaux, notamment perses de l’époque, et semblable au harem. L’ « air espagnol » quant à lui est un clin d’œil subtil au contexte historique de l’époque et qui peut nous guider sur les lieux. Il est vrai, en 1828 Les « éléphants » sont aussi un indicateur important dans la détermination du lieu : il s’agit d’une espèce animale vivant dans une partie du monde bien particulière et ne se trouvant pas partout sur terre. La faune nous aide donc à définir voire préciser l’univers et le lieu, cet animal étant l’une des images principales de la représentation de l’Orient notamment presque comme un emblème culturel. La flore n’en reste pas moindre, en effet, le « palmier » qui penche étant une plante ne résistant qu’à un certain climat nous aide à définir une idée de la localité.

    Subséquemment, nous pouvons distinguer des termes concernant la religion, aussi bien sur la pratique que sur des bâtiments symboliques :"bandeau sacré" qui ici fait allusion au voile (que l'on suppose intégral vu qu'il parle ici de masquer également sa bouche) porté par les femmes dîtes pieuses, "mosquées" et "minarets" des bâtisses typiques du paysage oriental ainsi que de la religion musulmane qui reste l'idéologie la plus importante et possédant le plus de fidèles en Orient, d'où elle tire également on suppose sa naissance.

  La projection du merveilleux et du fantasmagorique est très légèrement constatée à travers des lexies réveillant l’imaginaire et l’idéalisation du conte de fée. Ce dernier est d’ailleurs utilisé dans le texte numéro 2 en décrivant un « palais de fées ». Par la suite, l’idée de « génies » est un mythe bien connu dans l’univers oriental notamment dans les contes des mille et une nuit par exemple et très attaché à l’histoire d’Aladin dans la culture populaire.

  Concernant le type de personnages que l’on peut croiser lors de notre lecture, on découvre un rôle essentiel et unique à l’époque orientale, celui des « eunuques ». Ils possèdent une place politique majeure dans les palais et représentent l’archétype du parfait esclave. Le terme « compagnes » désigne également les autres prétendantes de Usbek faisant partie du sérail avec Roxane.

  1. Quelles visions/représentations de l’Orient sont portées dans ce texte ?

    Lors de la première lecture, ses deux textes nous paraissent donner une image idéalisée et utopique. En effet, le texte de Montesquieu est construit ici en deux parties sous forme de comparaison entre la femme orientale et occidentale. Pour mettre en place cette perspective de deux mondes opposés, il met en forme la vision d’Usbek se rendant en Occident. Il vante Roxane en lui expliquant qu’elle symbolise la femme parfaite à ses yeux et qu’elle ne vaut pas les femmes occidentales. Il lui donne l’impression d’être chanceuse et de devoir se satisfaire de sa condition. Grâce à lui, elle vit avec « joie une heureuse impuissance de faillir » en la protégeant des dangers du regard des hommes sur elle, il se place en protecteur qui installe donc une situation dominatrice. Usbek soutient cette idée de protection par la présence parfaite des eunuques placés comme gardiens de Roxane et de sa pureté, prêt à mourir pour elle. Pour lui, toutes les femmes devraient se comporter comme elle et la conforte en lui rassurant ses sentiments éternels pour elle et dégoutés du comportement des femmes occidentales, prêt à la rassurer sur sa fidélité.

  Toutefois, on remarque qu’en réalité l’auteur nous invite à une seconde lecture plus profonde. Son moyen de comparaison du côté oriental est Roxane qui représente pour lui la femme idéale : c’est la préférée de tout son harem soit pour lui la plus pure. La femme idéale est donc d’une part enfermée dans ce sérail pour éviter d’être « souillés de ces regards lascifs » venant des autres hommes. Les femmes du harem symbolisent selon Usbek la pureté et la vertu en étant respectueuse de leurs traditions avec notamment le port du « bandeau sacré », sous-entendu le voile donc. Leur pureté est même valorisée par Usbek comme un « trésor » par leur virginité, et sont soumises à la surveillance constante et non pas la protection bienveillante d’eunuques donc d’hommes. Il reproche d’ailleurs à Roxane d’avoir voulu garder sa virginité tant bien que mal et de ne pas avoir accepté leur mariage dès le début ; on pense donc facilement à un mariage arrangé, ne prenant en considération que la virginité et la pureté de sa femme et non pas ses sentiments et sa personne.

  Alors, il entame une comparaison avec le mode de vie des femmes orientales qu’il bannit et déplore et ce d’emblée, dans un climat dit « empoisonné » donc putride et où les gens ne se comporteraient pas de façon normale et saine, selon sa éducation de la normalité donc. Il est inadmissible pour lui que les femmes puissent se comporter à égal avec les hommes en osant « chercher leurs regards » et se présentant « à visage découvert ». Lorsqu’il parle de « défaite » il évoque le fait que les hommes ne sont pas uniques décisionnaires avec les femmes, mais qu’en Occident se développe un jeu de séduction où les femmes choisissent. Usbek pointe leur manque de « vertu » de leur comportement volage et ce manque de sacralisation de la virginité en les voyant comme des femmes légères. Selon lui elles auraient un comportement inadapté jusque dans les lieux de culte. Une femme ne devrait se préserver que pour son mari, et lui manquerait de respect et « d’outrages à leur époux » en aimant se pomponner et séduire. Seuls les hommes sont aptes à définir si une femme est pure ou non. Il n’a pour seule et unique référence que son propre mode de vie et sa culture et fait donc preuve de jugements envers une société inconnue pour lui. Il ferait donc à la fois preuve de xénophobie et d’ethnocentrisme. Il finit par glorifier Roxane sur sa façon de prendre soin d’elle pour lui en allant jusqu’à se mettre en compétition avec les autres femmes du harem. Ce qu’il, pourtant, déplore chez les femmes occidentales en leur reprochant leur pouvoir de séduction et le fait qu’elles puissent se pomponner. Il se contredit, et en réalité ne supporte pas que les femmes puissent être détentrice du pouvoir de séduction.

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