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Cours De Sociologie Politique

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re eux par une logique spécifique et consistante, faite de règles et de lois et qui apportent des informations sur des objets ou des idées. Ainsi la contraction de ces deux termes nous amènerait à dire que la sociologie est “les énoncés basés sur des règles précises portant sur la connaissance des ensembles d’être

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www.chawki.gaddes.org humains vivant en groupe organisé”. La sociologie peut être ainsi définie comme étant la science, et donc l’étude scientifique, des sociétés humaines et des faits sociaux. Historiquement, la dénomination de sociologie, a été pour la première fois utilisée par Auguste Comte en 1836. Au début de sa recherche portant sur les lois évolutives de la société, il avait dénommé cette discipline “physique sociale”. Cette dénomination tire son fondement dans le fait que cette discipline se consacre à l’étude des phénomènes sociaux comme le fait exactement la science de la nature. Elle décrit les faits tels qu’ils existent, sans aucun jugement de valeur. En effet, avant la naissance de la sociologie on étudiait les faits sociaux, mais sous un angle philosophique et moral. Ce qui donnait comme résultat une idée de ce que devrait être la société et non ce qu’elle était en réalité. Les croyances religieuses et métaphysiques prenaient ainsi le dessus dans cette étude. C’était une étude basée sur un raisonnement a priori et une méthode déductive. Mais cette dénomination fut utilisée par un astronome et mathématicien belge au nom d’Adolphe Quételet . Il la consacra à l’étude statistique des phénomènes sociaux tels que la criminalité et la démographie. Cette étude devait se faire par l’observation des faits sociaux et leur interprétation par des théories explicatives.

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Si Comte a été le premier à utiliser le terme de sociologie dont la paternité lui revient sans aucun conteste, il ne peut en aucun cas être considéré comme son père fondateur. La sociologie comme science a pris naissance bien avant Auguste Comte pour évoluer à travers les oeuvres des penseurs aussi bien occidentaux qu’arabes. Chacun d’entre eux posait un jalon sur la voie de l’indépendance de cette nouvelle science par le choix d’une méthode propre à elle.

B. GENÈSE DE LA SOCIOLOGIE MODERNE

La genèse de la sociologie moderne remonte au père réel de cette science : Ibn khaldoun (2) suivi par Machiavel (3) et Montesquieu (4). Mais pour respecter la vérité scientifique, il faut avouer que c’est Aristote (1) qui a lancé les premiers jalons de cette science.

1. Aristote (384-322 Av. J.C.)

Aristote est le philosophe grec, fondateur de la logique. Raisonnant toujours par définition et classification il a considéré que l’homme était un zoon politikon autrement dit un animal politique ou social. Il considérait que la vie humaine était possible en dehors des sociétés, mais dans ce cas elle serait d’une valeur inférieure. C’est ainsi que l’on retrouve dans les écrits d’Aristote des études sur le cadre social de la société dans laquelle est appelé à vivre son animal politique.

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Quételet, L’homme et le développement de ses facultés, essai de physique sociale, 1835

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www.chawki.gaddes.org Se distinguant de ces prédécesseurs et principalement de Platon, Aristote utilise une méthode comparative et inductive. Il étudie systématiquement les régimes politiques existants à l’époque. C’est cette observation empirique des faits sociaux qui fait de lui le précurseur de la sociologie politique moderne. Mais Aristote reste malgré tout un philosophe.

2. Ibn Khaldoun (1332-1406)

Malgré le mutisme occidental sur la question, Ibn Khaldoun est le premier penseur qui peut être qualifié de sociologue. Il est l’auteur de la Muqaddima. Celle-ci tire son nom de la fonction d’introduction qui lui a été assignée dans Kitab el ibar datant de 1377. Ibn Khaldoun y développe le caractère récent de cette discipline et s’étonne d’ailleurs de l’inexistence d’écrit qui lui sont antérieurs dans ce domaine. C’est ainsi qu’il écrit : “… Nous pourrions dire qu’il s’agit d’une science indépendante, avec un objet et des problèmes propres : la civilisation de la société humaine (al-‘umrân al-basharî wa-l-ijtimâ‘ al-insânî), et l’explication des accidents et des états qui l’affectent dans son essence … l’examen d’un tel objet est une entreprise entièrement neuve, qu’il se place à un point de vue inaccoutumé … il ne doit pas être confondu avec la rhétorique, qui est une des sciences de la logique. En effet, la rhétorique a pour objet les discours qui emportent la conviction et qui sont utiles pour obtenir l’adhésion du public en faveur d’une opinion déterminé, ou pour l’en détourner. Il n’a rien a voir non plus avec la politique. Cette science traite de l’art de gouverner une famille ou une cité, conformément aux exigences de la morale et de la sagesse, afin d’inspirer aux gens un comportement favorable à la conservation et à la pérennité de l’espèce … On pourrait bien dire que c’est une science qui vient de naître. Jamais, je peux l’affirmer, je n’ai rencontré aucun auteur au monde qui ai traité du même objet … L’ouvrage sur la Politique attribué à Aristote, qui est très répandu, renferme des éléments faisant partie de notre science. Mais ils n’y sont pas étudiés d’une manière complète, ni étayés d’une argumentation suffisante et sont mêlés à d’autres sujets … C’est à Dieu que nous devons la connaissance de toutes ces choses, sans l’enseignement d’Aristote …”

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La Muqaddima est une oeuvre scientifique, car basée sur l’observation d’un sujet ou d’un fait suivi d’une déduction logique à la lumière de laquelle est édictée une règle ou une loi. L’objet d’étude d’Ibn Khaldoun a été la société dans laquelle il a vécu. Son oeuvre fut divisée en six chapitres. Le troisième a été consacré à la sociologie politique où il traite du pouvoir dans la société et aboutit à dégager des lois sur la dynamique sociale à travers la naissance, le développement et la mort des empires. Les

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Muqaddima, I / 328-331, Traduction de Abdessalem Cheddadi, La bibliothèque arabe Sindbad, Paris 1986

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www.chawki.gaddes.org chapitres suivants ont été consacrés à la sociologie urbaine et celle économique. Ibn Khaldoun y dissèque les civilisations sédentaires ainsi que les activités économiques.

3. Machiavel (1469-1527)

Machiavel a abondé par la suite dans ce sens dans son oeuvre principale le Prince de 1513 qui ne fut publié qu’après sa mort en 1532. C’était un écrivain et homme politique italien qui est né à Florence. Il fut envoyé dans plusieurs États en mission diplomatique. Ayant été obligé de s’exiler, il rédigera cette oeuvre pour Laurent II de Médicis pour gagner sa grâce. Dans ces écrits il essayera de traiter du pouvoir dans la politique. Au vu de ses expériences et constatations, il dégagera les qualités que doit avoir tout gouvernant et mettra à leur tête la ruse et le déguisement de la pensée et ce dans l’intérêt suprême de la patrie. Il subordonnera la morale à la raison d’État. C’est ainsi qu’un monarque doit se maintenir durablement au pouvoir même s’il est intrus. Tout est acceptable pour atteindre ce but : la ruse, le mensonge, l’assassinat, les stratégies d’alliance surtout avec le peuple contre les grands, l’utilisation des fortunes, l’armement pour obtenir l’obéissance et le commandement des soldats par la cruauté comme c’était le cas d’Hannibal qu’il cite en exemple. Le plus important pour le prince c’est de paraître cruel, l’être vraiment n’est pas une nécessité. Ce qui est vital, c’est le paraître et non pas l’être. Le souverain est ainsi tenu de maintenir de soi une opinion qui dissuade toute tromperie ou trahison à son égard. Ce sont ainsi les qualités apparentes qui sont effectives pour un souverain en lui permettant d’asseoir une domination politique. De ce fait un souverain qui passerait pour intègre, fidèle et charitable perdrait bien vite le pouvoir. Même s’il a ces qualités elles ne doivent pas constituer une entrave à ces actions. La méthode utilisée par Machiavel pour aboutir à ces conclusions on fait de lui l’un des précurseurs de la sociologie moderne. En effet, l’auteur se base sur l’observation directe des faits pour étudier la réalité sociale. Ces outils sont la comparaison et l’induction qui est l’opération mentale par laquelle on passe de l’observation d’un fait à une proposition qui en rend compte. L’induction est une opération mentale contraire à la déduction qui est l’action de tirer comme conséquence logique quelque chose de quelque chose d’autre. Cette étude objective et à la limite amorale, ne

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