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Sociologie Politique

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te. Ainsi, elle constitue un moyen puissant de lutte pour l’instauration du changement dans l’histoire. En ce sens, les révolutions du « printemps arabe » permettent d’éclairer cette idée. Il s’agit pour les manifestants de détruire le régime autoritaire et dictatorial mis en place et de lutter contre la répression pour instaurer un nouveau régime, une nouvelle identité nationale au sein de l’histoire, identité qui permettra d’inclure les minorités ethniques et religieuses au profit de valeurs telles que la liberté d’expression. La chute de Kadhafi sous l’effet des manifestants marque alors une nouvelle étape significative non seulement dans l’histoire de la Libye mais également dans le monde arabe : l’espoir d’instaurer un monde meilleur et de libérer le peuple, qui s’est alors concrétisé à travers une lutte révolutionnaire déterminée et passionnée, a permis la chute du régime dictatorial. Gustave Le Bon, dans un ouvrage intitulé Psychologie des révolutions publié en 1912, définit les révolutions comme étant « l’expression d’un espoir à travers une lutte qui est un moteur du changement ». En effet, les révolutions ont tout d’abord un caractère politique et permettent à travers la lutte pour le pouvoir de renverser le régime politique existant et dans un second temps de construire alors une société nouvelle, en ce sens elles sont alors de véritable moteur du changement historique. Les révolutions, à travers l’espoir d’un monde meilleur qu’elles véhiculent permettent à la société d’évoluer dans son ensemble comme le souligne Le Bon, les peuples vivent surtout d’espérances, or leurs révolutions ont pour but de « substituer des espérances nouvelles à d’anciennes espérances devenues sans force » De Ernesto Guevara, dit Che Guevara, dirigeant de la guérilla puis de la révolution cubaine qui permet le basculement vers un régime communiste en renversant le dictateur Fulgencio Batista en 1959, affirme que « si le communisme de devait pas conduire à la création d’un homme nouveau, il n’aurait aucun sens ». Ainsi, les révolutions peuvent être de véritables moteurs de l’histoire en ce que leur force idéologique, l’espoir qu’elles véhiculent par leurs idées nouvelles ainsi que la passion de leur acteur permettent l’instauration d’un nouveau système politique et à terme l’émergence d’une société nouvelle qui permet de « tourner une page de l’histoire ».

B. La mobilisation collective, à l’origine des sociétés démocratiques et de « l’idéal égalitaire »

En outre, les révolutions peuvent être considérées comme étant le moteur de l’histoire en ce qu’elles sont une étape indispensable à l’émergence de nos sociétés modernes, notamment parce qu’elles sont à l’origine de la naissance et du développement de sociétés démocratiques qui permettent l’essor du progrès de l’humanité à travers les valeurs de liberté et d’égalité. C’est l’analyse que nous livre Alexis de Tocqueville dans l’Ancien Régime et la Révolution (1856). La Guerre d’indépendance des Etats Unis en 1776 et la Révolution Française de 1789 ont été les mouvements sociaux nécessaires à l’instauration de régimes démocratiques. En effet, c’est la prise de pouvoir par le peuple, grâce à la mobilisation collective, qui a permis le développement de la démocratie dans les sociétés occidentales au XVII siècle et l’essor de sociétés modernes fondées sur les valeurs d’égalité et de liberté. Or, ce changement politique engendré par les révolutions apparait comme un préalable à l’instauration d’une société nouvelle. En effet, dans l’analyse de Karl Marx, la prise de pouvoir politique par le prolétariat est une étape indispensable au renversement du système capitaliste et à l’instauration d’une société communiste. Ainsi, pour Marx « la dictature du prolétariat est la démocratie véritable ». Marx se place dans une perspective évolutionniste de l’histoire, qui tend alors à se développer vers un progrès linéaire et qui se traduit par la prise de pouvoir du prolétariat. Les prolétaires, qui ne possèdent que leur force de travail, sont exploités par la classe bourgeoise qui réalise du profit en leur extorquant une « plus-value » c'est-à-dire la différence entre la valeur d’usage et la valeur d’échange de la force de travail des prolétaires alors rémunérés au salaire minimum de subsistance. Or, la lutte des classes entre la bourgeoisie et le prolétariat, lutte pour l’appropriation des forces productives doit évoluer vers une prise de conscience de classe « pour soi » du prolétariat, qui devra ensuite s’assembler et former une « Internationale communiste » afin de renverser l’Etat. Celui-ci ne sert en effet que les intérêts de la classe dominante et il faut tout d’abord le réformer par le socialisme et la prise de pouvoir du prolétariat pour ensuite aboutir au cheminement ultime de l’histoire, société sans classe ni Etat caractérisée par le Communisme. Ainsi, la politisation du conflit et la révolution prolétaire est le moteur qui permet de faire avancer l’histoire dans l’analyse de Marx. Afin d’instaurer une société communiste, la révolution cubaine par exemple a du alors se traduire tout d’abord par une révolution politique, c'est-à-dire par le renversement du régime existant au profit d’un régime politique et ce afin de construire une nouvelle société et de donner à l’histoire cubaine une tout autre dimension. Les mouvements sociaux permettent donc de lutter, dans une perspective linéaire, pour l’appropriation du pouvoir politique afin de transformer radicalement l’organisation de la société, en ce sens on peut considérer qu’ils sont les moteurs de l’histoire car ils permettent d’accélérer et d’achever son cheminement vers une idée de progrès, dans une perspective évolutionniste.

C. L’analyse du mouvement ouvrier comme principal vecteur historique des acquis sociaux

Enfin, il est alors possible de comprendre comment les luttes révolutionnaires, notamment à travers l’essor du mouvement ouvrier au XX siècle ont permis d’impulser des changements profonds dans l’histoire de l’humanité. En effet, comme Marx le préconisait au sujet des pays les plus avancés on va assister à une multiplication des mouvements ouvriers aux XIX et XX siècles et notamment à la diversification des conflits du travail : grèves, manifestations, pétitions, actions de boycott. Pour Alain Touraine, le « mouvement ouvrier » est alors au centre du conflit social qui porte dorénavant sur l’amélioration des conditions de travail et du niveau de vie des ouvriers. Si au départ la répression domine avec l’envoi des forces armées, le licenciement des meneurs et le « lock-out » -c'est-à-dire la fermeture des usines pendant les grèves pour prévenir du sabotage et de l’occupation des militant- des conflits très durs seront initiés dans un premier temps par les fractions les plus déterminées du mouvement ouvrier à savoir les mineurs, les métallurgistes et les ouvriers du livre. Progressivement, des revendications vont alors êtres arrachées en Europe par l’action collective et les ouvriers parviennent à obtenir quelques avancées sociales : c’est d’abord une hausse des salaires dès 1850 puis ensuite l’abrogation du délit de coalition en 1864, suivi de la loi Waldeck-Rousseau de 1884 autorisant les syndicats en France. L’action collective à travers le mouvement ouvrier en Allemagne permet notamment le développement de lois sociales sous le chancelier Bismarck et notamment le développement d’une sécurité sociale favorable aux travailleurs dans les usines. La mobilisation devient ensuite davantage politique et des partis politiques vont alors être créés par des intellectuels qui défendent en partie les idées développées par Karl Marx : parti communiste, parti socialiste, parti social démocrate en Allemagne ainsi que le développement de mouvements anarchistes. Ces partis vont stimuler l’action ouvrière et vont aussi la relayer aussi parfois dans les parlements obtenant le vote de lois (typique au Royaume-Uni où les Trade Union Congres – TUC vont créer le parti travailliste). Dans la première moitié du XX siècle en Europe, le conflit va ensuite se durcir en s’élargissant aux employés et aux fonctionnaires mais également en se politisant davantage : la CGT est crée en 1895, l’action ouvrière s’organise et prend forme à travers les partis politiques en France, de même que l’augmentation considérable des journées de grèves et le renforcement du mouvement ouvrier avec les grèves de mai et juin 1936 suite à la victoire du Front Populaire et l’occupation des usines ont permis l’amélioration de la condition des ouvriers avec l’obtention de congés payés ainsi que des hausses de salaires de 20% en moyenne. Ralph Dahrendorf évoque alors une véritable « démocratie industrielle » qui a été permise par la naissance puis l’essor de la mobilisation ouvrière. Ainsi, le développement et le renforcement de l’action ouvrière au cours des XIX et XX siècle, en Europe notamment, a permis d’impulser le cours de l’histoire en termes de la reconnaissance de véritables acquis sociaux pour les travailleurs ouvriers.

Les révolutions peuvent donc apparaitre, dans une perspective évolutionniste, comme un véritable moteur du cheminement d’une histoire linéaire de nos sociétés vers plus de progrès et d’acquis sociaux, car ils permettent tout d’abord une mobilisation efficace

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