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CM Sociologie des politiques environnementales

Fiche de lecture : CM Sociologie des politiques environnementales. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  9 Mars 2023  •  Fiche de lecture  •  4 092 Mots (17 Pages)  •  211 Vues

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CM Sociologie des politiques environnementales[pic 1]

Wintz Maurice

                                                     

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Année universitaire 2022 / 2023

INTRODUCTION

  • Auteur :

Jean Ziegler est un sociologue, homme politique et polémiste suisse, né en 1934. Il est connu pour ses positions politiques progressistes et ses critiques de l'ordre économique international, de la domination des multinationales, se positionnant comme altermondialiste. Issu de la classe dominante (avec un père président du tribunal de Thoune (Suisse) et colonel d'artillerie), titulaire d’un doctorat en droit et en sociologie, il fut professeur émérite de sociologie à l'Université de Genève et à l'Université de la Sorbonne à Paris. Militant actif, Ziegler s’est engagé jeune politiquement, d’abord comme conseiller municipal (socialiste) de la ville de Genève, puis comme membre du Parlement fédéral suisse (canton de Genève), également pour le parti socialiste. De 2000 à 2008, il fut le rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies, et est actuellement vice-président du Comité consultatif de ce Conseil.

Ziegler est aujourd’hui considéré comme l'un des plus fervents défenseurs des droits humains et de la justice sociale dans le monde, condamnant des crimes commis au nom du capitalisme, accusant en particulier le rôle de la Suisse et des États-Unis (« l'empire américain contre la démocratie planétaire ») qui seraient le bras armé des multinationales.  Il critique vivement les actions du FMI, qui conditionne son aide financière à des plans d'ajustement structurel (ce qui passe notamment par la privatisation des services publics) entraînant souvent, selon lui, à leur détérioration avec des répercussions tragiques pour la santé et l’alimentation dans pays les plus pauvres. L’essentiel de son œuvre dénonce les mécanismes d'assujettissement des peuples du monde, l’état de la faim dans le monde et les moyens de l’éradiquer.  Parmi ses principaux travaux, on peut citer des ouvrages vendus à des milliers d’exemplaires : Le massacre des innocents (1997), qui dénonce la faim dans le monde, L'empire de la honte (2005), qui critique le système économique néolibéral, et La haine de l’Occident (2008).

  • Genre de l’ouvrage :

L’ouvrage est un pamphlet documenté, écrit avec un style à la fois vivant et simple (sans jamais être simpliste). En effet, il s’attaque au pouvoir, aux institutions, au « système » sur un ton déchaîné, avec des phrases courtes et poignantes telles que « un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné » (P.14). Il dresse ainsi un réquisitoire, tout en se servant de la dimension affective à travers des exemples concrets, des témoignages, et ses expériences en tant que conseiller. Il appuie également ses propos au travers de graphiques et tableaux, et d’une multitude de données chiffrées issues de sources fiables. Nous ne pouvons être surpris que cet ouvrage remue notre esprit ethnocentré en sachant que Ziegler est un polémiste, politologue et militant engagé.

  • Thème de l’ouvrage :

L’ouvrage traite de l’état de la faim dans le monde et des moyens de l’éradiquer. La thèse de Ziegler s’énonce facilement : le monde a faim et meurt de faim en raison des pays du Nord, de leurs multinationales qui accaparent les terres des pays du Sud pour y produire des agrocarburants et parce que le capitalisme et la spéculation boursière a investi le domaine des denrées alimentaires. Cette thèse se retrouve dans sa phrase phare « La faim est faite de main d’homme et peut-être éliminée par les hommes. ». Ziegler qualifie de « crime contre l’humanité » le fait d’abandonner les cultures vivrières des populations au profit des agrocarburants. Tout au long de l’ouvrage, il montre les processus qui mènent à la malnutrition.

DEVELOPPEMENT

Jean Ziegler s’attaque à la progression de la sous-alimentation et de la faim dans le monde, en mettant en lumière les séquelles physiques et psychologiques que cela engendre chez celles et ceux qui en souffrent et en meurent. Il se demande ainsi quel est l’état de la faim dans le monde exactement, quelles sont les conditions sociales des individus et quels sont les moyens de l’éradiquer. Ziegler met également en lumière des raisons de l’échec des politiques de lutte contre la faim mises en œuvre depuis la Seconde Guerre Mondiale. Le militant tente d’identifier également les ennemis du droit à l’alimentation. Ayant vécu dans différentes parties du monde (en Ethiopie, au Niger, au Guatemala, par exemple) pour ses missions, il appuie ses analyses et ses arguments sur les connaissances qu’il a acquis sur de multiples terrains. L’ouvrage est organisé en six séquences, chacune au nom évocateur.

Dans l’avant propos « les enfants de Saga », il explicite le titre de l’ouvrage : « destruction massive » fait référence à « La destruction, chaque année, de dizaines de millions d’hommes, de femmes, et d’enfants par la faim » (P.13), un massacre de masse, alors même qu’il énonce que selon les experts on pourrait nourrir douze milliards d’Hommes, tandis que les occidentaux s’accommodent avec fatalité des morts de la faim : « A cette destruction massive, l’opinion publique occidentale oppose une indifférence glacée » (P.14). Il explicite rapidement sur ce qui va être développé dans l’ouvrage. Ziegler relate également que de nombreuses conférences internationales, réunions d’experts, séances de négociation se multiplient à Genève, à New York et ailleurs (il évoque le chiffre de dix mille réunions en 2010 sur les droits de l’homme et en particulier le droit à l’alimentation P.18), qui sont du « choral singing » pour M. Robinson, ancienne haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme. L’ex-rapporteur déclare : « c’est qu’il existe des centaines de normes de droit international, d’institutions interétatiques, d’organismes non gouvernementaux dont la raison d’être est l’endiguement de la faim et de la malnutrition. » (P.18), sans que rien ne change, et il souhait nous faire comprendre pourquoi.

Dans une première partie (« Le massacre »), il décrit l'état de la faim dans le monde (recensement des biens alimentaires, situation démographique, corrélation entre les deux), développe sur les famines liées aux conditions de production ou aux catastrophes extérieures (guerres, criquets, inondations…) et les conséquences de celles-ci sur les populations. Il relate que le problème des affamés n’est pas la disponibilité générale des aliments sur Terre, mais l’accès à la nourriture, essentiellement leur manque de moyens monétaires pour les acquérir. Ziegler est indigné et cela se ressent au travers de phrases telles que « Toutes les cinq secondes un enfant meurt de faim. » ou « La faim tient du crime organisé » (P.25). Selon lui, les victimes de la faim peuvent être rangées en trois principales catégories: deux sont structurelles et touchent les pauvres ruraux (« rural poors » P.35) et les pauvres urbains (« urban poors » P.35), en raison notamment des forces de production insuffisamment développées des pays du Sud, tandis que la troisième relève de circonstances conjoncturelles et frappe lorsqu’une économie s’effondre brusquement, par suite d’une catastrophe climatique ou la guerre. Ziegler rapporte que les pays en développement concentrent entre 98 et 99% des sous-alimentés de la planète (graphique circulaire P.45). Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a diminué entre 1969 et 2007 en chiffres bruts, baissant régulièrement de 26% à 13% (données P.46) de la population mondiale (ce qui reste tout de même de l’ordre de 850 millions !)  Cependant, depuis 2005, la courbe globale des victimes de la faim s’est accrue et atteint le milliard d’humains, avec de fortes hausses entre 2006 et 2009 en raison de la hausse des prix des aliments, alors même qu’il y a eu de bonne récoltes ces années là (P.49). En pourcentage, le continent africain est le plus touché (30% en 2010 (P.50)), la grande majorité des personnes touchées vit dans les pays en développement, mais cela touche également les pays développés. Selon le sociologue, la faim est également invisible (cf chapitre 2 « la faim invisible »). En effet, les conséquences de la malnutrition sont nombreuses, et pas immédiatement visibles. Les carences, le manque de calories, etc entraînent des maladies comme le kwashiorkor ou le noma (cf chapitre 7 « La tragédie du noma » P.99) qui ronge le visage des enfants, ou encore le manque de vitamine A qui peut entraîner une cécité. Il dénonce également dans cette partie l'indifférence de l'opinion publique qui réagit face aux catastrophes médiatisées (tsunami, séisme…) mais qui ne veut pas voir ce qui est latent, les « crises prolongées » (P.61).

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