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De Gaulle Et Staline

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e son testament, il a critiqué la conduite répressive de Staline en Géorgie et lui a reproché de ressusciter le chauvinisme russe et d'utiliser les méthodes autoritaires des tsars. « Le camarade Staline devenu secrétaire général a maintenant un énorme pouvoir entre les mains et je ne suis pas sûr qu'il sache toujours user de ce pouvoir avec assez de prudence. » « Staline est trop brutal », ajoute-t-il, et il propose de le remplacer au secrétariat général (mais non de le démettre) par un « homme plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades ». Néanmoins, Staline reste secrétaire général, et son autorité s'affirme au fil des ans. En 1939 commence la Seconde Guerre mondiale. L'Union soviétique reste neutre jusqu'en juin 1941 en vertu du pacte de non-agression avec l'Allemagne hitlérienne. Mais la situation se détériore lors de l'agression hitlérienne du 22 juin 1941. Avec les difficultés de 1932-1933, dues aux conditions de la collectivisation des terres, les défaites qui suivent l'invasion allemande seront le plus grand échec de Staline. Le 3 juillet 1941, il s'adresse cependant aux Soviétiques pour les appeler à la lutte contre les envahisseurs. Président du Conseil des commissaires du peuple depuis le 6 mai 1941 (il remplace Molotov), il devient président du Comité d'État pour la défense, puis commandant en chef de l'Armée rouge, concentrant ainsi dans ses

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mains tous les pouvoirs civils et militaires. En octobre 1941, malgré la menace allemande, il décide de rester à Moscou. Le 6 novembre, il prononce un discours qui en appelle ouvertement aux sentiments patriotiques de ses sujets à la station de métro Maïakovski et, le 7 novembre – les Allemands sont à moins de 100 km de la capitale –, il passe en revue les troupes sur la place Rouge à l'occasion du XXIVe anniversaire de la révolution d'octobre. Les succès militaires soviétiques lui permettent de s'attribuer une stature de grand capitaine. En 1943 il se fait maréchal (c’est le titre que lui attribue DG de nos pages), en 1945 généralissime. Lorsque la Seconde Guerre mondiale se termine, l'U.R.S.S., dont la participation à la victoire sur Hitler a été décisive, bénéficie d'un prestige énorme dans le monde, et Staline, qui la dirige, est au zénith de sa gloire. Mais la victoire de l'U.R.S.S. dans la Seconde Guerre mondiale a été obtenue au prix de sacrifices énormes : plus de 20 millions de morts (700 000 rien que pour les victimes civiles de Leningrad) et près de la moitié du pays dévasté par les nazis. Après la victoire, Staline impose la domination soviétique sur la majeure partie de l'Europe de l'Est. Sans se désintéresser des partis communistes étrangers, il subordonne encore plus qu'auparavant toute visée internationaliste aux intérêts soviétiques. En vérité, Staline est une personnalité complexe, dont l'action s'exerce dans des conditions historiques difficiles : il est à la fois un dictateur sanglant et le « petit père des peuples », et c’est un portrait tout en nuance que DG va faire de lui dans ses Mémoires de guerre, au chapitre « Le Rang ». 2. De Gaulle en Russie : contexte et enjeux Dans le 2e chapitre du 3e tome de ses Mémoires, De Gaulle évoque essentiellement des problèmes de politique extérieure, et le « rang qui donne son titre au chapitre, est celui que la France, en train de se relever, aspire à retrouver aux côtés des autres nations mondiales : « Au-dehors aucune opposition, au-dedans aucune discorde, ne pourraient dorénavant, empêcher que la France repris son rang ». (p.112) Dans ce chapitre, on peut voir le Général tacher de mettre en place des alliances avec l’Angleterre, la Russie et les USA, en prévision de la fin, proche, de la guerre et des complexes décisions qu’il faudra forcément prendre au sujet de l’Allemagne vaincue (se partager le territoire ? empêcher tout réveil de l’odieux « germanisme » (p.60-61) ?etc…) et d’une future organisation de l’Europe : « (…) convaincu, néanmoins, que la France pouvait, dans ce sens, exercer une grande action, prendre une grande figure, servir grandement son intérêt et celui du genre humain. Mais il fallait, pour commencer nous introduire dans le débat dissimulé et discordant où l’Amérique, la Russie, l’Angleterre traitaient sans nous de ce qui était en jeu. » (p.63) Première étape de cette tentative de rapprochement, DG reçoit Churchill, 1er ministre anglais, à Paris du 10-14 novembre 1944 (pp. 64-70). Malgré le respect réciproque, et les multiples expressions de l’admiration du britannique pour la France relevée et pour son guide, cette rencontre ne débouche sur aucune alliance franco-britannique : « Ah ! répondit-il, c’est l’unanimité ! (…) j’ai constaté que seul l’enthousiasme se levait à notre passage. » (p.65) « Je croyais, déclara-t-il, assister à une résurrection ! » (p.65) « Il en parut impressionné et déclara que, plus que jamais, il se sentait justifié de faire confiance à la France » (p.67)

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« Quant à la France » répétait Churchill, « grâce à vous, elle reparaît. Ne vous impatientez pas ! déjà les portes s’entrebâillent. Plus tard elles vous seront ouvertes. On vous verra, tout naturellement, prendre un fauteuil à la table du conseil d’administration. Rien n’empêchera alors, que nous opérions ensemble. Jusque là, laissez-moi faire ! » (p.69) A la suite de cette rencontre encourageante mais infructueuse, De Gaulle décide de s’envoler avec une délégation pour la Russie, il vient de recevoir le soutien de l’Assemblée pour une action sur la politique extérieure. Il profite du voyage pour rendre visite aux chefs d’état d’Egypte et d’Iran. C’est le 26 novembre qu’il arrive à Bakou. Notons que d’emblée, l’impression de facilité de ce voyage et d’efficacité de cette mission diplomatique sont plombées par les contraintes russes : obligation d’abandonner l’avion, de rester deux jours à s’ennuyer à Bakou, puis de prendre le train pour la capitale russe afin d’y rencontrer Staline. De Gaulle visite Stalingrad puis arrive à Moscou le 2 décembre, accueilli par Molotov, ministre des affaires étrangères de Staline. 3. Eléments pour un devoir type bac : le portrait de Staline Il s’agira de montrer que de Gaulle, à travers un portrait particulièrement réussi parce que très dramatisé et très littéraire, évoque l’image d’un adversaire terrible, à la fois violent, potentiellement dangereux, ogresque, et en même temps habile manipulateur, pour in fine, se mettre soi-même en scène comme expert victorieux de l’ « escrime diplomatique ». a. un personnage inquiétant A plusieurs reprises, De Gaulle tache de traduire le malaise qu’il ressent face à Staline et surtout concernant les sentiments qu’il semble provoquer chez son peuple : « Le champion rusé et implacable d’une Russie recrue de souffrance et de tyrannie mais brûlant d’ambition nationale. » (p.78) « Ceux des russes avec qui nous prenions contact, qu’ils fussent une foule ou une élite, nous donnaient l’impression d’être très désireux de montrer leur sympathie, mais bridés par des consignes qui écrasaient leur spontanéité. » (p.82) « Tous (les intellectuels russes francophiles présentés à DG), piaffants et contrariés, faisaient l’effet de pur-sangs entravés » (p.82) « on sentait peser sur l’assistance une inquiétude diffuse. Par système, la personnalité de chacun s’estompait dans une grisaille qui était le refuge commun . » (p.82) « tous les Russes attentifs et contraints, ne cessaient pas de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifeste » (p.93) De fait, c’est bien d’un Staline inquiétant, dangereux, impulsif et violent que De Gaulle nous fait le portrait. Tout d’abord, lors d’une conversation avec DG au sujet de la précédente alliance franco-russe, il réagit énergiquement, il est « piqué au vif », « s’exclame » (p.80). Dans les pages suivantes, DG le montre « s’échauffant », « grondant, mordant », puis DG évoque sa « brutalité » et ses propos « plein de haine et de mépris » (p.84) et il parle « avec fureur » (p.85). Ce côté dangereux se traduit par l’atmosphère très tendue qui règne autour de lui, encore alourdie d’ailleurs par les plaisanteries de Staline, d’un goût assez douteux pour le Général : « Ah ! ces diplomates, criait-il, quels bavards ! Pour les faire taire, un seul moyen : les abattre à la mitrailleuse ! Boulganine, va en chercher une ! »(p.95) ou encore lorsque, à la fin des tractations avec la délégation française, il se tourne vers l’interprète et lui dit : « Tu en sais trop long, toi ! j’ai bien envie de t’envoyer en Sibérie ! » (p.99).

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b. un ogre

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