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ue majoritairement localisés dans la partie Nord-est du pays, fief traditionnel de la secte, les attaques et heurts se sont également étendus à d’autres régions du pays, notamment à certaines villes du Centre et du Sud. Comme évoqué plus haut, l’attaque du siège de l’ONU dans la capitale représente un fait marquant de l’évolution du mouvement.

Petit florilège des attaques et attentats qui se sont succédés tout au long de l’année 2011 pour s’intensifier vers sa fin (3), conduisant à une situation particulièrement tendue, voire explosive en ce début 2012.

Des accrochages entre éléments de la secte et forces de sécurité, attaques et attentats suicide ont caractérisé le mois de septembre 2011; ce fut notamment le cas le 1er septembre 2011 avec des échanges de tirs entre soldats nigérians et membres de la secte à Song, dans l’Etat de l’Adamaoua; échanges ayant entraîné la mort d’un membre de la secte et la capture d’un autre blessé. Le 4 septembre, c’est un religieux musulman qui était tué pas deux hommes de la secte dans la ville de Maiduguri.

Le 1er octobre 2011, tandis que deux marchands étaient victimes d’une attaque dans le marché de Baga, à Maiduguri, trois autres périssaient dans une fusillade suivant un attentat à la bombe et une fusillade contre un véhicule de patrouille militaire dans la même ville du Nord-est. Le 3 octobre 2011 le même marché de Maiduguri était le lieu d’une nouvelle attaque de la secte, faisant trois morts.

Le 7 juin 2011, des attaques contre une église et deux postes de police à Maiduguri, également attribués à Boko Haram, ont fait au moins quatorze morts. Le 16 juin, c’est le quartier général national de la police à Abuja qui était l’objet d’une attaque par le biais d’un véhicule piégé (la première fois qu’un tel moyen était utilisé par la secte); attaque qui a fait deux morts. Le 20 juin 2011, ce sont sept personnes qui ont trouvé la mort dans des attaques armées et à la bombe contre un poste de police et une banque à Kankara, dans l’Etat de Katsina. Le 27 juin 2011 une attaque et un attentat contre un bar à Maiduguri ont fait 25 morts et une douzaine de blessés.

Le 26 août 2011, le groupe terroriste s’attaquait, à l’aide d’une voiture piégée, au siège de l’ONU à Abuja, faisant 25 morts et plus de 80 blessés. La veille, le 25 août, ce sont des attaques armés et à la bombe contre deux postes de police et deux banques qu’on enregistrait dans la ville de Gombi, dans l’Etat de l’Adamaoua; attaques ayant fait seize morts, dont sept policiers. Cet attentat a représenté une évolution majeure dans le combat mené par la secte qui s’est attaquée pour la première fois à une cible internationale. Ainsi, dans un message vidéo ayant été diffusé quelques semaines après l’attentat, l’auteur a qualifié l’ONU comme un forum pour "all global evil" et décrit l’attaque comme un "signal envoyé aux Etats-Unis et aux autres infidèles" (4).

Le 4 novembre 2011 des kamikazes se sont attaqués à une base militaire à Maiduguri, sur laquelle avait été déployée une unité spéciale de l’armée chargée de rétablir l’ordre dans la ville. Le même jour ce sont un poste de police et le quartier général des services secrets qui faisaient l’objet d’attaques. Des églises ont également été ciblées, faisant 150 victimes et des centaines de blessés.

Au cours du week-end du 17-18 décembre 2011 deux attentats attribués à la secte Boko Haram et toujours contre des symboles sécuritaires de l’Etat ont été menés. Par ailleurs, une fusillade a eu lieu entre la police et des membres de la secte dans la ville de Kano, dans le Nord du pays. A la suite de ces affrontements, celui qui a été présenté par les autorités nigérianes comme le chef de la secte (une nouvelle recrue selon la secte), Mohammed Aiyu, connu sous le nom de Hamza, a été arrêté (5).

La fin de l’année a été particulièrement violente et meurtrière. Le 22 décembre, trois villes du nord du Nigeria, Maiduguri, Damaturu et Potiskum, ont ainsi été marquées par des explosions et des échanges de tirs; les forces de sécurité ayant une fois de plus été la cible de la secte (6).

Le 25 décembre plusieurs attentats ont frappé des églises dans le Nord-est et le reste du pays, faisant près de 40 morts. 30 morts ont notamment été enregistrés à l’extérieur d’une église catholique à Madalla, une banlieue de la capitale Abuja. Une église a également été visée dans la ville de Jos, dans le Centre du pays. Dans le Nord-est du pays, ce sont des bureaux des services de renseignements de la police nigériane qui ont été visés par un kamikaze (7). Les évènements meurtriers de ce Noël ont relancé ou font craindre la relance du cycle de violences, y compris interreligieuses. A ce titre, des violences antichrétiennes se sont poursuivies le 26 décembre 2011 dans le Nord-est du pays où des magasins tenus par des chrétiens ont été incendiés.

Tout au long de l’année 2011, ce sont ainsi des centaines de personnes qui ont fait les frais du fondamentalisme et du radicalisme de la secte Boko Haram à l’endroit des forces de sécurité et de certaines populations du pays.

Par ailleurs, en plus de la radicalisation du mouvement, les suspicions et informations faisant état de liens entre Boko Haram et Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) (8), sont de nature à susciter une plus grande inquiétude. Elles appellent plus que jamais à une réponse nationale, sous-régionale, voire continentale urgente. Il faudrait à ce titre que non seulement des stratégies, mais aussi et surtout des actions concrètes soient mises en œuvre afin d’apporter les réponses idoines et d’empêcher que le pire des scénarios ne se réalisent, avec par exemple l’établissement d’un arc islamiste qui parcourrait toute la bande sahélo-saharienne de l’Ouest à l’Est du continent, ébranlant au passage un certain nombre de pays ou partie d’entre eux. Cette nécessité est renforcée par les informations faisant état de tentatives d'infiltration ou d'infiltrations de membres de la secte Boko Haram dans le Nord du Cameroun (9), suite à la traque dont ils font l'objet au Nigeria.

Quelles perspectives de solution à la menace Boko Haram ?

Face à l’aggravation de la situation, la réaction des autorités nigérianes a varié entre opérations sécuritaires visant à accroitre la présence militaire dans les zones du Nord du pays concernés par les agissements de la secte, à démanteler son arsenal et à arrêter certains de ses membres et tentatives de dialogue sur lesquelles on n'en sait pas plus.

Après la vague d’attentats et d'attaques armées de la fin 2011 et en réponse à la menace de plus en plus évidente que fait planer Boko Haram sur la sécurité, la stabilité, l’unité et l’ordre social du pays, le Président Goodluck Jonathan a déclaré l’état d’urgence dans les Etats du Nord-est et du Centre-ouest du pays, touchés par les violences. Il a également été décidé la fermeture des frontières avec les pays voisins des zones concernées, autrement dit avec le Niger, le Tchad et le Cameroun, afin de couper toute retraite possible aux combattants de la secte, de limiter leur mouvement (et partant leurs agissements l’espéraient les autorités nigérianes) et de les contenir à l’intérieur des frontières nationales; ce qui devraient faciliter la neutralisation complète de ce que le Président Jonathan a qualifié de "cancer".

Face aux peu de résultats significatifs observés à ce jour dans la réponse sécuritaire contre le mouvement islamiste, si ce n’est d’engendrer une escalade encore plus significative de ses attaques, présentées par le mouvement comme des actes de représailles aux actions des forces sécuritaires, qualifiées de "persécution", et à une réaction sécuritaire encore plus musclée, peut se poser la question de savoir quelle est la meilleure stratégie à adopter compte tenu de l’aggravation de la situation et de l’existence de nombreux facteurs (locaux, régionaux, nationaux et sous-régionaux pour certains) politique, socio-économique, sécuritaire, qui semblent sous-tendre la persistance, le développement et même l’intensification de la menace posée par Boko Haram.

Du point de vue sécuritaire, malgré la constitution et la présence dans le Nord d’une Joint Task Force spéciale chargée de combattre la secte, les forces de sécurité nigérianes disposeraient de capacités limitées. Par ailleurs, des problèmes se seraient posés avec la paie des soldats, ce qui aurait contribué à saper leur moral (10). Certains observateurs croient également avoir perçu une sorte de désœuvrement des forces sécuritaires nigérianes face à ce mouvement sur lequel assez peu est connu, notamment sur sa structuration effective, si tant est qu’il soit structuré. Le fait qu'il opère principalement dans des zones majoritairement musulmanes, bénéficiant d’une certaine solidarité de la part d’une partie de la population locale (11), notamment du fait des méthodes jugées trop musclées et abusives des forces de sécurité ayant conduit ces dernières à s’aliéner une partie de la population, n’est pas pour arranger la capacité d’action ainsi que l’efficacité des forces de sécurité.

Outre le fait que la secte Boko Haram s’apparente de plus en plus à une sorte d’hydre difficile à saisir, et par conséquent à vaincre, on évoque aussi de plus en plus des complicités entre le mouvement et des personnes travaillant au sein des institutions

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