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Explication linéaire « Il parut alors une beauté à la cour... » Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

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Par   •  25 Avril 2021  •  Fiche de lecture  •  1 708 Mots (7 Pages)  •  10 197 Vues

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Introduction :

Présentation de l’oeuvre : 3ème œuvre de Madame La Fayette parue anonymement en 1678 avec le

sous-titre « Mémoires », « La Princesse de Clèves » raconte la tragique histoire de l’amour adultère

de la jeune princesse de Clèves pour le Duc de Nemours dans le décor de la cour royale, durant la

dernière année du règne du roi Henri II.

Thème classique de l’amour mais originalité d’une oeuvre dont Madame La Fayette contesta

l’appartenance au genre du roman, mais qui nous propose de suivre la trajectoire individuelle d’un

personnage fictif.

Situation de l’extrait : L’incipit de l’oeuvre débute par la présentation des personnages historiques

de la cour dans l’ordre protocolaire, puis par une présentation du contexte historique de 1558 : paix

de Cercamp avec mariages de Elisabeth de France et de Madame et mort de Marie Tudor. L’accès

au trône d’Elisabeth d’Angleterre rend compte dans la fiction du départ du duc de Nemours de la

cour de France. C’est en son absence qu’y fait son entrée la future Princesse de Clèves,

Mademoiselle de Chartres, entrée qui marque un double basculement après l’exposition = début du

récit (action) et de la fiction (imaginaire).

Que nous apprend le récit de l’entrée en scène de cette héroïne fictive sur la cour de France et

sur l’intrigue du roman ?

Mouvements du texte :

1) Une jeune fille de la cour

depuis « Il parut alors ne beauté à la cour » jusque « la vertu et le mérite étaient extraordinaires » :

le portrait et la généalogie de Mlle de Chartres manifestent la vraisemblance (crédibilité) de son

intégration à la cour.

2) Une héroïne singulière

depuis « Après avoir perdu son mari » jusque « de la beauté et de la naissance » : son absence de la

cour font de Mlle de Chartres une héroïne singulière de par l’éducation qu’elle a reçue.

3) Un incipit tragique

depuis « mais elle lui faisait voir aussi » jusque la fin : l’éducation reçue en dehors de la cour

annonce l’intrigue du roman.

I- Une jeune fille de la cour

Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était

une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir

de belles personnes.

- Le portrait débute par l’emploi de la forme impersonnelle « il parut » : cela crée un effet d'attente

accentué par le fait qu'elle ne soit pas nommée mais désignée à l’aide du GN « une beauté » dont le

déterminant indéfini suscite le mystère, renforcé par l’adverbe temporel « alors » qui marque le

caractère soudain de l’événement qu'est cette apparition.

- On ne sait d’elle que sa beauté : répétition de « beauté » et polyptote « belle », exceptionnelle :

hyperboles « de tt le monde », « parfaite » + adverbe d’intensité « si » .

- La métonymie « une beauté » se détache du pluriel « belles personnes » et renforce cette

exceptionnalité.

- Mais en même temps affirmation de la vraisemblance du personnage avec le modalisateur « on

doit croire » au présent d’énonciation dont le pronom indéfini inclut le lecteur : la conjonction de

subordination causale « puisque » justifie la vraisemblance du personnage en l’inscrivant dans le

contexte historique de la cour.

Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de

France.

- D’ailleurs, inscription du personnage dans le contexte historique de la cour : nom commun

« maison », nom propre « de Chartres ». (Le Vidame étant son oncle.)

- qui va de pair avec la poursuite de l’affirmation de l’exceptionnalité du personnage comme le

montrent le comparatif de supériorité et l’hyperbole : « une des plus grandes héritières de France ».

Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme,

dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires.

- La généalogie donne ensuite lieu à la présentation des parents, qui justifie l’éducation de la jeune

fille par sa mère : le GN « son père » est le sujet du verbe « laisser » et Madame de Chartres est

renvoyée à sa situation d’épouse avec l’apposition « sa femme ».

- Ce second personnage est présenté avec la même la élogieuse (laudative) que le premier avec

l’hyperbole « le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » au sein de laquelle l’adjectif

« extraordinaires » qualifie les termes mélioratifs de l’énumération.

II. Une héroïne singulière

Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette

absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à

cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre

aimable.

- Débute un retour en arrière avec l’infinitif passé « avoir perdu » et le plus-que-parfait. Le CC de

temps placé en début de phrase marque une corrélation entre la mort du père et l'éloignement de la

cour, comme si celle-ci était dangereuse et qu’une protection était nécessaire.

- Cette corrélation est reprise par celle établie par le CC « pendant cette absence » entre éducation et

éloignement de la cour. Lieu dangereux, la cour ne permet en plus pas une véritable éducation.

- L’évocation de son éducation permet de revenir au portrait du premier personnage signalé par le

GN « sa fille », et de mettre en avant la singularité du personnage : la conjonction de coordination

« mais » et la forme négative « ne travailla pas seulement » expriment la supériorité de l’éducation

de la jeune fille. Elle a reçu l’éducation classique de la cour en épanouissant ses facultés

intellectuelles et physiques naturelles (« cultiver son esprit et sa beauté ») mais l’adverbe « aussi »

explicite la supériorité qui repose dans son éducation morale comment en témoigne la mention du

nom commun « vertu ».

La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes

personnes pour les en éloigner.

- La supériorité de cette éducation morale est explicitée avec l’opposition entre la généralisation « la

plupart » et le pluriel « des mères » d’une part, et le nom propre « Madame de Chartres » et le GN

« une opposition opposée » d’autre part.

- L’éducation classique est remise en question : le verbe

...

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