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Exploration Du Cadre Socioculturel

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u'à ce jour. En effet, ce pays surnommé le "Royaume Ermite" avant la Première Guerre a vécu un envahissement systématique de son espace et de son peuple. D'ailleurs, il faut souligner que le pays est encore théoriquement en guerre civile. Depuis 1953, la Corée est divisée en deux, ultime brisure qui symbolise encore une fois des intérêts étrangers, ici ceux des Soviétiques (communistes) au Nord et ceux des Américains (capitalistes) au Sud. Depuis 1945, le pouvoir politique en Corée est étroitement lié aux intérêts géopolitiques et économiques des Américains qui ont trouvé en Corée du Sud l'allié stratégique idéal pour assurer leur présence en Asie de l'Est.

Au Japon, on n'a rarement vécu l'occupation étrangère. Au contraire, on colonise d'autres pays, à la façon des Occidentaux. Par exemple, le Japon reprit la souveraineté des îlots occupés par la Russie à l'époque de l'ère Meiji, au début du XXe siècle. Nous soulignons aussi l'occupation de la Corée par le Japon qui a duré de 1910 à 1945 et qui a marqué de manière profonde les relations entre les deux pays. Jusqu'à ce jour les Coréens ressentent une haine pour leur voisin nippon et les japonnais une condescendance face à leur ancienne colonie coréenne. Il est clair que depuis la Deuxième Guerre mondiale le Japon s'est aligné sur les politiques américaines, mais il a su résister à l'influence culturelle du géant. Certains attribuent cette indépendance à l'insularité du pays. Nous verrons plus loin d'autres échos de ces dispositions historiques particulières. Il ne faut pas non plus négliger l’ère Meiji durant laquelle le Japon féodal a établi un lien avec l’Occident en introduisant sa technologie avancée. Ces influences ont largement contribué à la transformation du Japon en une puissance économique et militaire en Asie de l’Est.

Éducation

En Corée du Sud comme au Japon, c'est à partir de l'âge de quatre ans que les enfants se dévouent à leurs études sérieusement. Le système d'éducation combine un régime d'écoles publiques et privées qui occupent les enfants de 7:00 le matin à 10:00 le soir. Plus on avance dans le système scolaire, plus les exigences sont élevées. Au secondaire, les jeunes doivent étudier dans des écoles privées jusqu'à 1:00 ou 2:00 du matin tous les soirs de la semaine. Être accepté dans une université réputée est un point crucial dans le cheminement d'un jeune adulte. Son avenir professionnel en dépend. Les places sont limitées et on ne prend que les meilleurs. C'est en partie cette compétition intense qui forme des travailleurs consciencieux et acharnés. Yan Xu souligne à cet égard que cette loi de la jungle se retrouve aussi dans le système éducatif chinois.

Après l'université, l'acquisition de compétences devient une responsabilité de l'entreprise face à ses employés. En effet, au Japon comme en Corée du Sud, les grandes entreprises offrent à leurs employés une formation à vie.

Les études et l'acquisition de connaissances formelles sont très valorisées dans ces pays. Le métier de professeur est extrêmement respecté et jouit d'un statut envié dans la société. Ces valeurs proviennent des enseignements confucianistes qui prônent les vertus de l'apprentissage. Nous reviendrons à Confucius et son influence dans la section suivante. Au Québec, on a enregistré un taux de décrochage de 29% en 2008. Le phénomène du décrochage n'est pas du tout présent dans ces pays qui considèrent l'éducation comme un élément central de la force du pays. Il s'agit aussi d'un puissant mécanisme de cohésion et d'inclusion sociale.

La Corée du Sud demande à ses jeunes hommes âgés entre 18 et 22 ans un service militaire de deux ans. Cette expérience est certainement une occasion de se définir en tant qu'Homme dans la société coréenne. Des amitiés et des camaraderies s'y forment et les liens se maintiennent pour toute la vie. Le service militaire est un endroit où se transmettent et se perpétuent des idées traditionnelles de la division des sexes et du pouvoir. Il n'y a pas de service militaire obligatoire au Japon.

Spiritualité

Les compositions des pratiques religieuses diffèrent beaucoup d'un pays à l'autre. En Corée du Sud, 26% sont chrétiens, 23% sont bouddhistes et 50% disent ne pratiquer aucune religion. Au Japon, 84% se disent Shintoistes, 71% Boudhistes tandis qu'il n'y a que 2% de chrétiens. Le total de ces pourcentages japonais arrive à plus de 100%. Ceci s'explique par le fait que plusieurs personnes pratiquent deux religions.

Nous aborderons d'abord le Shintoisme et la situation japonaise avant de parler du confucianisme, philosophie chinoise très répandue partout en Asie de l'Est. Le Japon se distingue en ayant inventé toute une mythologie autour de la création de l'Homme qui lui est propre. En effet, le Shintoisme n'est pratiqué nulepart ailleurs qu'au Japon. C'est sans doute une des facettes culturelles qui explique que Geert Hofstede ait attribué au Japon le paradigme autoréférentiel de "Japon". Les shintoïstes vénèrent leurs ancêtres. C'est ainsi que les Japonais n'ont jamais rompu avec leur racine spirituelle la plus profonde. Le Shintoisme est pratiqué par une forte majorité de Japonais et prône les valeurs de politesse, propreté, respect de l'autre, obéissance discipline et honneur. Aussi, sa doctrine confère aux japonais une fierté de leur nation et une certaine supériorité par rapport aux autres pays. Malheureusement, il en a parfois découlé une certaine xénophobie qui a eu pour effet de renforcir la monoculture et la valorisation du concept de consanguinité pure.

Concernant la Corée du Sud, le pourcentage de chrétien est imposant. L'influence politique et culturelle américaine est certainement une source de ce renouveau religieux. En Corée du Sud, 66% des politiciens sont chrétiens. Ceci étant dit, on remarque en Corée, comme partout en Asie de l'Est une influence marquée de la pensée de Confucius, un philosophe chinois né 500 ans avant J-C. Cet homme n'a pas fondé de religion. Il recherchait, avec ses disciples, les moyens d'établir un équilibre social. Confucius prônait les valeurs d'humanité, de loyauté, d'épargne et d'éducation. Sa recherche de l'équilibre social l'a amené à développer un code de conduite entre les acteurs sociaux d'une communauté. Il avait divisé les personnes en trois groupes: Parent-Enfant, Mari et Femme et Maître et subordonné. Ce dernier couple inclut à la fois le patron et l'employé et l'élève et son maître. Les relations entre ces partis se basaient sur un respect mutuel des responsabilités et les devoirs de chacun. En effet, il avait interprété explicitement l’ordre interpersonnel par les concepts de responsabilité et d’obéissance. Par exemple, le subordonné doit respecter son patron et accomplir ce qui lui est demandé, ceci est son rôle. En retour, le maître protégera son subordonné et lui transmettra sa connaissance. Ainsi, les deux personnes retirent un bien-être de la relation. Afin que cet équilibre perdure, les rôles et responsabilités de chaque partie ne doivent jamais se confondre. Par exemple, si l'employé tentait de faire le travail du patron ou que le patron cessait de veiller au bien-être de son employé, l'équilibre serait rompu et le désordre social s'installerait.

Nous avons vu un lien entre ce concept et celui de la division des tâches du Taylorisme classique. En effet, Taylor avait expliqué que la division des tâches permettrait à l'employé de perfectionner sa tâche sans qu'il perde de temps à faire d'autres choses. Dans la situation où chaque employé demeure assigné à sa tâche et l'effectue parfaitement, remplissant ses responsabilités avec diligence, la productivité de l'entreprise sera accrue. La productivité d'une usine et l'harmonie d'une société sont deux choses bien distinctes, mais Confucius et Taylor avaient compris l'apport que pourrait avoir le dévouement d'une personne à son rôle. D'ailleurs, Taylor aurait très certainement été impressionné par ce climat de "confiance mutuelle" que permet l'application des enseignements de Confucius et qui devrait selon lui, régner entre patron et ouvrier. Lorsqu'on observe l'entreprise asiatique, la hiérarchie, l'obéissance et la cohésion reflètent cette philosophie confucéenne sous les aspects de l'éthique, de l'art de gouverner et du type de relation interpersonnelle. Le Taylorisme et le néo-Taylorisme sont donc parfaitement appliqués en Asie de l’Est oùl'on transforme le dévouement individuel en productivité industrielle.

Nous avons vu dans le cours les différents mécanismes de coordination du travail (dans le volet C du PODC). Dans un ordre allant de plus rigide à plus souple, nous avons examiné la coordination du travail par l'autorité, par les règles impersonnelles, par les mécanismes intermédiaires, par les techniques de gestion, et finalement, par divers autres moyens tels que la formation du personnel, la socialisation et la culture. Ce dernier point permettrait aux employeurs (ayant une responsabilité envers le pays) de faire intérioriser les

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