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Histoire De l'Art

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en chef, engageant un tout nouveau personnel, y compris la fille d’un criminel : l'écrivaine Susan Berman. Bien qu'acclamée dans le milieu de la presse, l'affaire périclite rapidement. Le dernier numéro est publié en 1976.

Coppola se drogue et devient le sujet de crises mystiques, s'identifiant aux causes des tribus locales. Il perd 40 kilos, sombre pratiquement dans la folie et tente de mettre fin à ses jours. Il était devenu tellement mégalomane, agressif et paranoïaque qu'il n'hésitait pas à remodeler chaque semaine l'équipe de tournage au gré de son humeur. À cette époque, il s'adonne à des dépenses somptuaires, à savoir près de 150 000 dollars par jour pour assouvir ses lubies, se faisant livrer des centaines de steaks congelés des États-Unis, du champagne, plusieurs produits de luxe et réclamant la construction d'une piscine derrière la propriété qu'il loue. À bout, l'équipe Dépassé et happé par la démesure de son entreprise et la mission démiurgique de son ouvrage, du tournage organise plusieurs petites révoltes et mutineries à l'encontre de son metteur en scène. Quand Coppola boucle finalement le tournage et rentre définitivement aux États-Unis, il est accompagné de 250 heures d'images.

Nature et ou genre de l’œuvre

Apocalypse Now demeure un film spectaculaire, mais sa dimension épique recèle une réflexion politique qui sort du simple cadre historique, pour s'attacher au rapport des hommes avec la guerre, au rapport entre les actes individuels et leur dimension collective.

Commanditaire éventuel de l’œuvre

Coppola goûte à l'autre plus gros succès critique et public de sa carrière avec Apocalypse Now. Il avait travaillé durant cinq ans pour élaborer un premier scénario avec John Milius sur ce projet de Zoetrope, à savoir une transposition dans le cadre de la guerre du Vietnam du récit Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad. À l'origine, Lucas qui devait mettre en scène le film, préféra s'atteler à la réalisation de Star Wars. Coppola reprend finalement le projet « Apo » à son compte ce qui brouillera les deux amis durant plusieurs années. Le film fait l'objet d'une production proprement démentielle au cœur de la jungle des Philippines, engloutissant plus de 30 millions de dollars de budget (initialement fixé à 16), s'étalant sur 18 mois de tournage et nécessitant l'impression de plusieurs dizaines de kilomètres de pellicule.

Le dictateur Marcos accorde son soutien à la production, prêtant ses hélicoptères et ses avions de chasse initialement destinés à la traque des rebelles. Les appareils sont visibles dans la célèbre séquence du bombardement d'un village sur l'air de la Chevauchée des Valkyries de Richard Wagner. À la base, le rôle de Willard avait été attribué à Harvey Keitel et Coppola avait commencé le tournage avec lui. Mais suite à plusieurs différends, Keitel est remercié au profit de Martin Sheen.

Description détaillée de l’œuvre avec emploi du vocabulaire adapté

Le capitaine Willard reçoit la mission secrète d’aller abattre l’ancien colonel Kurtz durant la guerre du Viêt-Nam. Tout en remontant le fleuve vers son objectif, le capitaine et son équipage sombrent alors peu à peu dans la folie au beau milieu d’un environnement hostile pour finir par arriver sur les lieux, d’où tous ne partiront pas indemne.

Apocalypse Now tient une place à part dans l’œuvre de Francis Ford Coppola. Réalisateur déjà reconnu internationalement grâce à des films comme Le Parrain, ce dernier s’investit totalement sur son nouveau projet : l’adaptation du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, dont l’action serait transposée durant la guerre du Viêt-Nam.

En quoi Apocalypse Now est il caractéristique des films sur la guerre du Viêt-Nam tout en conservant une identité propre ?

Abordant la guerre du Viêt-Nam, le film se fend évidemment d’une critique contre cette guerre qui a traumatisé la population américaine. Mais pas seulement : également véritable chef d’œuvre esthétique au travail sur la lumière de qualité, Apocalypse Now est plus simplement un film sur la folie humaine : voyage initiatique au milieu du conflit, grâce au personnage du capitaine Willard, le film brasse une quantité de personnages tous plus ou moins atteint par une démence inguérissable.

La guerre : une folie humaine :

Tout au long du trajet, l’équipage du bateau de Willard traverse des territoires hostiles où les habitants ont perdu la raison. Coppola montre ainsi la relation entre le conflit et la folie humaine

Tout commence dans la chambre d’hôtel de Saigon du capitaine. Celui-ci, de retour du front, délire et en vient à se blesser lui-même. Dès les premières images du film, Coppola donne ainsi le ton. La musique est là pour introduire cette folie, mais visuellement le spectateur est touché également. On sent une touche de psychédélisme dans le traitement des errements du capitaine. Celui-ci, complètement abattu, en manque du front, fait des cauchemars, se mutile et attend désespérément qu’on le renvoie. Son souhait est bientôt exaucé : on lui confie cette mission suicide qu’il accepte avec empressement. Coppola montre ici le décalage entre les soldats qui reviennent du front et le reste de la population. Ils ont perdu leur part d’humanité et ne seront plus jamais comme avant.

Au cours de son périple, le capitaine et son équipage font la connaissance du Lieutenant Colonel Kilgore, autre figure essentiel de la déraison. Ce dernier, passionné de surf choisit ses attaques en fonction des spots qu’elles peuvent offrir. Totalement décalé, en constant marge, ce personnage est un nouveau pas franchis dans le domaine de la folie. Il n’a plus aucun sens des priorités ou de la gravité de la situation et ne pense qu’à son sport, quitte à mettre ses hommes en danger de mort. Sa folie est également visible dans la célèbre séquence de l’attaque des hélicoptères, où l’utilisation de la Chevauchée des Walkyries révèle la facette malade du personnage.

Sur le bateau, l’équipage, quant à lui, sombre peu à peu dans la déraison. On s’en aperçoit avec le jeune Lance qui tombe dans le piège de la drogue et qui suite à la prise d’un acide perd complètement la raison. Ce dernier, tel un légume, suit alors sans broncher, en compagnie d’un petit chiot qu’il a recueilli, formant ainsi un duo pour le moins détonnant dans cette jungle. Tout en s’enfonçant dans la jungle, l’équipage fait des rencontres étranges. Comme celle avec ces playmates perdues au fond des territoires vietnamiens, emmenées pour distraire les soldats et semble-t-il oubliée depuis. Sous une pluie battante, le bateau arrive ainsi près d’un camp militaire désert où l’autorité n’a plus lieu. Les soldats, tous fous, errent entre les tentes, ne répondant pas aux questions du capitaine, ce dernier ayant l’impression de marcher dans un cimetière.

Tout près du but, les hommes de Willard passe enfin par une dernière étape avant de retrouver Kurtz. Ce dernier pont avant la frontière cambodgienne marque alors la frontière vers la folie. Se rendant sur place, le capitaine tombe sur un paysage désolé, où les explosions retentissent sans fin. L’assaut continu des vietnamiens a contribué à rendre totalement fou les quelques hommes qui subsistent. Plus d’officier, les soldats sous l’emprise de la drogue, Willard fait face à un schéma terrifiant ; le tout magnifiquement rendu visuellement par les jeux de lumières et les ombres mouvantes.

Tout au long de la traversée, Willard se plonge dans des documents et étudie ce qui fait qu’un tel homme d’exception comme Kurtz ait décidé de se retirer, quittant femme et enfants, et de vivre une existence recluse au milieu des indigènes. Au début, déterminé à remplir à bien sa mission : éliminer l’homme, Willard devient peu à peu intrigué par sa personne. Cet état d’esprit prend alors toute son ampleur, lorsque le capitaine est capturé et emprisonné. Kurtz vient alors lui dispenser son savoir, lui transmettant ses valeurs. Le spectateur s’en rend tout à fait compte lors de la mort de « Chef », l’un des derniers membres de l’équipage et ami du capitaine. Ce dernier, fou de rage, se laisse alors lui aussi glisser lentement mais sûrement vers la folie. Devenu un familier de Kurtz, Willard est alors libre de ses mouvements, et projette enfin d’assassiner ce qui est devenu son mentor, prenant presque la place du père, ce qui aura un sens avec l’utilisation de la chanson des Doors, "The End". Willard assassine alors Kurtz, prenant sa place pour les indigènes, devenant lui aussi une sorte de demi-dieu. La boucle est ainsi bouclée et la guerre a atteint son objectif : la folie a atteint tout le monde.

L’utilisation de la musique :

Que serait Apocalypse Now sans sa célèbre scène de l’attaque par des hélicoptères du village vietnamien sous la déferlante implacable qu’est la Chevauchée des Walkyries de Wagner. Une nouvelles fois dans le but de démontrer la perte d’esprit des soldats, dans ce cas du Lieutenant Kilgore, Coppola utilise la musique là où on ne l’attend pas. Ou du moins, là où ne l’attendait pas à l’époque. En effet, depuis, il est devenu courant d’utiliser une symphonie épique pour caractériser la montée au front

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