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Hugo - Musset - Claudel

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Par   •  12 Avril 2016  •  Dissertation  •  3 798 Mots (16 Pages)  •  1 414 Vues

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V. Hugo - A. Musset - P. Claudel

Dissertation

“Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde” Victor HUGO - Préface de Lucrèce Borgia

A. INTRODUCTION - LE THÉÂTRE

Dans la préface de “Lucrèce Borgia”, écrite le 12 février 1833, Victor Hugo s’interroge sur la portée philosophique de son oeuvre car il se sent responsable. “Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde”. Il ne veut “développer jamais sur la scène que des choses pleines de leçons et de conseils”. Il se veut engagé, auteur à thèse pour qui toute oeuvre est une action, le drame ayant une mission nationale, une mission sociale, une mission humaine. En effet il annonce l’importance immense du théâtre et il dit que “Le théâtre est une tribune. Le théâtre est une chaire. Le théâtre parle fort et parle haut”. Aussi bien dans “Lucrèce Borgia”, la beauté physique cache la laideur morale: “La difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète... dans le coeur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime” est transformée par “un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel; dans votre monstre mettez une mère; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux... La maternité purifiant la difformité morale.”

“On ne badine pas avec l’amour”, publié en 1834 dans la Revue des Deux Mondes est une pièce de Alfred de Musset avec le principe d’un théâtre à lire plutôt qu'à mettre en scène. C’est un concept novateur parce que jusqu'ici, les pièces s'inscrivaient nécessairement dans un objectif de représentation. Musset donc l'un des premiers à poser l'idée d'un théâtre qui serait indépendant du spectacle. Cela va lui permettre de s'affranchir des contraintes de la scène. Il est à noter, toutefois, que toutes les pièces de Musset sont depuis été représentées. Il y a une rupture des règles du classicisme dicté déjà par V. Hugo dans la Préface de Cromwell en 1827. Le temps de l'action se déroule en trois jours, un par acte et les lieux de l'action sont variés et il ne faut pas oublier que Musset n'est pas tenu par la contrainte d'un décor qu'il faudrait mettre en scène.Il y a à la fois des intérieurs et des extérieurs (une place devant le château, le salon du baron, une fontaine dans un bois et un oratoire). On peut toutefois noter que les temps et les lieux sont relativement indéterminés il n’y a pas une époque précise, ni un emplacement géographique. Musset peut ainsi proposer une vision universelle, intemporelle, contrairement à la théorie romantique qui conseille d'utiliser “la couleur locale” et des époques historiquement datées. Musset s'inscrit donc presque en rupture avec le romantisme lui-même. Sa rupture est directement liée aux personnages présentés et enfin il s'inscrit directement dans la lignée du théâtre grec avec l'utilisation d'un choeur qui a les mêmes fonctions que dans l'Antiquité : présenter, commenter, résumer. Comme pour la règle des trois unités, on retrouve là aussi l'ambigüité de Musset face au drame romantique lui-même.

“Partage de midi” est issu directement de la crise passionnelle du midi de sa vie publié en 1909. Pour Claudel la religion est très importante, en effet il est en quête d’un ordre nouveau, d’une juste attirance du charnel vers le spirituel dont le symbole est l’arbre; l’arbre c’est celui dont les racines puisent leurs énergies dans la terre, mais dont les branches cherchent à gagner le ciel. Le théâtre de Claudel échappe à l’intention apologétique ou à l’érudition théologique et à la dissertation métaphysique.

Dans chaque oeuvre on trouve plus ou moins les mêmes sujets comme l’amour qui à la fin conduira à la mort, l’orgueil, la religion comme anticléricalisme, le drame et la tragédie, le comique, l’adultère ou l’inceste, le bien qui s’oppose au mal et donc la moralité qui s’oppose à l’immoralité. Les auteurs veulent faire passer un message en se servant de leur pièce de théâtre, avec la morale ils veulent montrer les erreurs des hommes pour qu'ils ne les refassent plus et qu'ils se remettent en question. Mais d'un autre côté, la moralité n'est pas jugée comme étant la fonction principale du théâtre, le théâtre a pour fonction première de divertir son public et de leur faire oublier les soucis du quotidien en les faisant rire, pleurer... Mais le début du XIX siècle a attribué au théâtre une influence réelle sur la vie publique, en effet on a un divorce entre le théâtre et le peuple. Les auteurs dramatiques de la seconde moitié du siècle ont refusé cette mission didactique du théâtre pour deux raisons : au nom de la dignité de l’art (redonner au théâtre sa qualité d’oeuvre d’art littéraire) et parce que la morale du théâtre est une morale de convention (défiance vis-à-vis d’un théâtre qui s’est dénaturé à force d’imaginer des conventions en adéquation avec sa mission éducative d’un large public). Le goût populaire pour le spectacle, la croyance en une mission didactique ont modifié le théâtre à la fois en élaborant des conventions et en affaiblissant le poids du texte. Ces évolutions expliquent les réactions élitistes de la fin du siècle pour ostracisme du champ littéraire un art trop poreux aux influences des genres populaires.

B. L’AMOUR - SENTIMENT DU BIEN

- V. Hugo - P. Claudel

Quand on prend en considération l’ouvre de Hugo “Lucrèce Borgia”, on peut comprendre la meilleure partie de Lucrèce, l’amour d’une mère pour son propre fils. On peut considérer qui l’amour entre mère et fils est une chose normale: chaque mère aime son fils et chaque fils aime sa mère. En effet le caractère incestueux de l’amour de Lucrèce pour son fils est atténué par les lettres qu’elle à envoyé à Gennaro qui s’imagine que sa mère est la plus belle, la meilleure du monde et à travers ces lettres il tombe amoureux d’elle. Dans l’acte I, partie I, scène 4, il y a un dialogue entre Gennaro et Dona Lucrezia dans lequel Gennaro s’ouvre à elle et lui parle de sa mère qu’il n’a jamais vu et qu’il espère retrouver un jour. Dans cette scène Hugo nous montre toute la bonté de Lucrèce surtout dans ses paroles écrites dans la lettre que Gennaro lui fait lire: “... Contente-toi de savoir que tu as une mère qui t’adore et qui veille nuit et jour sur ta vie.

Mon Gennaro, mon fils, tu es tout ce que j’aime sur la terre; mon coeur se fond quand je songe à toi...”. En effet il est surpris de la réaction de sa mère qui s’intéresse enfin à lui, vu sa façon de lui répondre : “ ...On ne dirait pas que vous lisez, mais que vous parlez. Ah! Vous pleurez! Vous êtes bonne, madame, été je vous aime de pleurer de ce qu’écrit ma mère...”; ici c’est le bien qui triomphe sur le mal, c’est la moralité qui Hugo parle dans sa préface, ici il nous enseigne qu’une mère est disposée à faire n’importe quoi pour son propre fils. Mais elle est aussi une mère victime d’humiliations, humiliations d’autant plus grandes qu’elle a subies devant son fils dans l’acte I, partie I, scène 5 où Maffio, Jeppo, Ascanio, Oloferno et Don Apostolo font une liste de tous les crimes qu’elle a commis, par exemple Jeppo qui dit: “ Madame, je suis Jeppo Livretto, neveu de Livretto Vitelli, que vous avez fait poignarder dans les caves du Vatican”. Mais cette brutale femme est la même qui à cherché à sauver la vie de son fils et qu’elle aurait voulu donner sa vie quand il a été empoisonner par son mari, Don Alphonse, jalouse de l’amour qu’elle prouve pour son fils Gennaro: Acte II - partie I - scène 6 “ ..vous êtes empoisonnés, buvez ceci sur-le- champ! ... Il faudrait donner toute ma vie pour ajouter une heure à la tienne, il faudrait répandre tout mon sang pour t’empêcher de verser une larme...” . C’est une figure empressée, comme chaque mère pour son propre fils.

Quand on parle de la figure de Lucrèce, on pense aussi à une monstre comme dit Don Alphonse: le monstre “Borgia” (l’acte s’ouvre d’ailleurs sur le jeu de mots orgia / borgia, association que l’on trouve très tôt dans les brouillons de Hugo et qui semble avoir servi de déclencheur à l’écriture). Alphonse, en évoquant toute la famille, dessine en réalité le portrait de Lucrèce car elle est comme l’archétype de cette monstruosité: “et vous toute la première”. Il s’agit, semble-t-il d’un contre-panégyrique, puisque dans la littérature antique de l’éloge, parler des ancêtres et de la famille sert à informer sur la noblesse de la «nature» du personnage. En même temps, faire le portrait de Lucrèce en passant par sa famille montre à quel point l’héroïne est prisonnière de son nom. La rhétorique de l’accumulation qui sert à mettre en lumière les vices de Lucrèce est présente dans l’ensemble du texte. Cela étant, on remarque le contraste très spectaculaire, entre le portrait dessiné par Alphonse et le personnage de Lucrèce qui n’est autre qu’une mère suppliante. On peut souligner l’opposition évidente entre le personnage qui apporte la mort

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