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Huis Clos

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portement. Lorsqu’une femme accouche d’un enfant, nous pouvons nous attendre à ce qu’elle soit heureuse et à ce qu’elle désire partager sa joie avec le père de l’enfant, qui se réjouit aussi sans doute. Or, dans Huis Clos, Estelle est égoïste et prive le père de son enfant, Roger, de la joie d’être parent, et ce pour la seule raison qu’elle-même ne veut pas du bébé. Pour elle, seule sa propre volonté est importante, elle ne tient pas compte des désirs du père. Elle se croit libre de décider de ne pas être mère, alors elle tue l’enfant malgré les supplications de Roger : « Il criait : "Estelle, je t’en prie, je t’en supplie." […] Il s’est penché sur la balcon et il a vue des ronds sur le lac.» Roger, qui ne demande qu’à assumer son rôle de père, voit sa liberté réduite lorsqu’Estelle abuse de la sienne et assassine le nouveau-né. Bref, dans Huis Clos, Sartre utilise les personnages d’Inès, qui usurpe la liberté d’autrui, et d’Estelle, qui abuse de sa liberté pour réduire celle des autres, afin de présenter le premier aspect de la mauvaise foi : la personne salaude. La mauvaise foi est une idée complexe qui comporte plusieurs ramifications, la salaude n’étant qu’une branche de ce concept. S’il a fallu à Sartre deux personnages pour présenter pleinement la première branche, son troisième protagoniste, Garcin, personnifie la deuxième à lui seul.

Ensuite, Sartre complète la présentation de son concept de mauvaise foi avec l’aspect de la personne lâche qui, tout comme la personne salaude, peut adopter deux genres de conduite. Le personnage de Garcin présente ces deux types de comportement. D’une part, il renie sa liberté de poser des gestes. Alors qu’il était en vie, il a fui en train au lieu d’assumer ses convictions pacifiques et de refuser de se battre à la guerre. Pour lui, le fait d’agir et de s’affirmer était impensable. Il nie carrément avoir eu la possibilité d’agir: «Allais-je entrer chez le général et lui dire : "Mon général, je ne pars pas"? Quelle sottise!» L’utilisation du mot «sottise» montre bien que Garcin n’a même jamais envisagé de tenir tête au général. D’après lui, agir selon sa volonté pacifique aurait été un pur manque de jugement. En choisissant le mot «sottise», Sartre montre que Garcin conteste le fait qu’il aurait pu agir, alors qu’en réalité, il avait le choix de refuser ouvertement de se battre ou non. Cela exprime bien comment Garcin renonce à sa liberté de poser des gestes. D’autre part, Garcin prétend que quelqu’un d’autre est responsable de ses actes. S’il est en enfer, c’est qu’il a torturé sa femme pendant plusieurs années. Cependant, il refuse d’assumer la responsabilité de ses gestes. Il suggère que la cause de sa présence en enfer est la torture de sa femme, mais il n’y croit pas vraiment. Jusqu’à la fin, il croit plutôt que «tout était prévu.» Il attribue sa présence en enfer au hasard et à la volonté de «ils», qui «casent les gens où ils peuvent». Sartre voulait montrer que même si Garcin connait l’exacte raison qui l’a conduit où il est, il rejette la responsabilité de sa visite en enfer sur quelqu’un d’autre. En résumé, Sartre termine la présentation de la mauvaise foi avec la lâcheté de Garcin qui renie sa liberté d’agir et qui soutient qu’un autre est responsable de ses actes.

En somme, dans la pièce Huis clos, Sartre réussit à exposer son concept de mauvaise foi par le biais des agissements de ses personnages. Il utilise Inès et Estelle pour exemplifier la personne salaude. Inès usurpe la liberté d’autrui en s’appropriant la liberté d’aimer de Florence, alors qu’Estelle abuse de sa liberté lorsqu’elle prend l’initiative de se débarrasser de sa fille, réduisant ainsi celle de son amant qui voulait être père. Garcin, quant à lui, est utilisé par Sartre pour illustrer le comportement de la personne lâche. Il renie sa liberté d’agir en fuyant au lieu de refuser de prendre part à la guerre. De plus, il rend quelqu’un d’autre responsable de ses actions en n’assumant pas le fait que ce sont ses gestes, et rien d’autre, qui l’ont mené en enfer. Les conclusions de Sartre en ce qui a trait aux attitudes que nous adoptons en prenant nos décisions sont le fruit d’un long processus de recherche et aussi, sans doute, d’observations de base. Il serait intéressant d’examiner l’entourage de Sartre à l’époque où

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