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La Littérature De l'Holocauste

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n qui s’efforce d’apporter un équilibre entre l’absurdité de la vie et le désir de normalité.

Gavriel commence à décrire dans peu de mots mais avec une exactitude criante ses propres impressions après avoir vu les crimes et les déportations. Le dialogue s’entame et l’esprit de l’amitié se tisse encouragé par les conditions dures dans lesquelles cette rencontre a lieu : cela représente un véritable choc existentiel des deux exilés dans la grotte. Leurs explications se complètent et livrent à chacun au moins quelques réponses pour l’infinité des questions qui les hantent. Le narrateur s’accorde le droit d’explorer le réseau des observations et des sensations de Grégor, qui exprime dans ses pensées la preuve d’une amitié d’une douceur extraordinaire. Avant la séparation définitive entre lui et son ami, Gregor veut forcément se rendre compte de quoi il lui arrive parce qu’il le voit triste. Il dit qu’il veut le comprendre pour l’aimer et qu’il serait capable de devenir lui-même afin d’accomplir ce but.

Dans le déroulement de l’action, le lecteur suit, guidé par l’œil du narrateur, l’évolution des états du personnage principal. C’est comme si les situations évoquées étaient autant de prétextes pour cette présentation dont le rythme monte et descend une fois avec l’espoir où le découragement de Grégor. Les pensées de Grégor évoquent les crimes abominables commis à une distance de centaines de kilomètres (parce que Grégor ne cesse jamais de penser à sa famille et à ses amis déportés) et éloge de l’amitié, sentiment empreint de richesses spirituelles. Ainsi, d’une part la lutte contre l’oubli de la tragédie de son propre peuple franchit n’importe quelle barrière et les ressorts de la survivance apparaissent dans la lumière des relations humaines authentiques. Toujours en suivant cette idée, on trouve plusieurs cas où quelqu’un contribue dans son absence à travers le bien qu’il a fait une fois dans la vie pour autrui, même s’il s’agit d’une Roumaine et d’un Juif. La femme facile et maudite Ileana a aidé Grégor à s’échapper à la violence de la foule qui voulait le tuer par l’impact hallucinant qu’elle a eu sur le maire du village.

D’ailleurs, dans cette œuvre le voile du fantastique entoure les formes de la réalité comme le brouillard le fait avec la nature. Surtout dans la perspective de Grégor, influencée à un haut degré par le désordre et le bouleversement de ses valeurs, le contour entre le réel et l’imagination se dissout. Un rêve lui montre que son grand-père lui donne des conseils même après sa mort. Ces impulsions visent surtout un renouvellement de l’énergie salvatrice pour le maintien d’une volonté intarissable.

Dans le roman Un fou désir de danser l’histoire retrace la relation entre une psychiatre new-yorkaise et un homme d’un âge assez avancé, qui la consulte parce qu’il pense souffrir de folie due à un excès de mémoire. Il dit lui-même « On peut souffrir mentalement non parce qu’on oublie, mais parce qu’on s’acharne à tout retenir[1] ». Est-il vraiment fou ? Son âme et sa tête se font la guerre. Il s’agit plutôt de se débarrasser des fantômes qui obscurcissent sa mémoire, son « dibbouk » comme il le nomme.

Toutes les folies de l’Histoire sont représentées dans sa propre folie, le chemin est tortueux qui va de sa maison d’enfance en Pologne à New York, en passant par la France et Israël, un parcours d’exilé, étrange et long voyage avec la solitude et la culpabilité pour compagnes, et comme bruit de fond, le vacarme d’un monde devenu fou.

Sa psychiatre écoute ses histoires vécues ou imaginées, essaie de reconstituer ce passé qui depuis son enfance lui procure un sentiment de manque et de défaite. L’échec est de ma faute[2] » lui confie-il. Il se sent fautif vis-à-vis de ses parents. Avait-il le droit de les juger surtout sa mère ? Un fardeau lourd à porter, mais tout un chacun a ses propres démons. Il cherche un guide qui le ramènerait à lui-même. Il fera le chemin tout seul. Une longue attente ou le repos ne lui sera accordé qu’en découvrant l’amour, sous les traits d’une jeune femme, dernier refuge, et en plus doté d’un « sourire d’enfant effrayé ».

Et la thérapeute en essayant de rentrer dans son monde, au point de prendre un peu de sa folie, de se perdre elle-même, et de conduire son couple au bord du désastre, devra le laisser à son « dibbouk », lui expliquant que « quand Dieu est l’ennemi, elle refuse le combat ».

Le discours fragmenté facilite au lecteur la piste pour la compréhension du procès de conscience de celui qui confie ses douleurs et ses réflexions. Le fait d’avoir vécu l’insupportable détresse qui a pour cause la perte des proches dans la guerre crée une liaison imperceptible qui prend la forme d’une union éternelle et tacite entre Martin et Thérèse, les époux qui comprennent avec le cœur la situation de Doriel, dans le roman Un fou désir de danser d’Elie Wiesel.

L’alternance des plans narratifs suit l’impact décisif que l’irruption de l’univers intérieur chaotique de Doriel a d’une part sur la vie personnelle de Thérèse et d’autre part sur sa vie de couple. Ici le narrateur analyse la manière dont une telle description d’une expérience qui reste tragique non seulement pour une personne, mais aussi pour un peuple entier, touche les cordes les plus sensibles de quiconque l’écoute. C’est ainsi que les tourments du patient en cause se regroupent autour d’un cas exceptionnel pour la psychanalyste. Elle commence à s’adresser des questions tout comme le fait Doriel et elle glisse dans le labyrinthe des mêmes doutes et regrets. En outre, elle se fait des soucis pour que le refus de son patient de s’intégrer dans la vie quotidienne ne devienne pas contagieux.

Le discours changeant continuellement de sujet, renvoyant en permanence à d’autres coordonnées d’espace et temporelles permet au lecteur de surprendre une richesse d’idées et de sensations que les traumatismes physiques et spirituels ont engendré dans un être humain. Par la suite, plusieurs détails de la confession du protagoniste de ce roman prouvent que celui-ci ressent la souffrance des proches en lui comme des reflets sombres du mal. Sa capacité de comprendre la réalité lui permet de percevoir la tragédie qui se déroule sous ses yeux dans le processus du souvenir comme un prolongement, une ricochée au niveau spirituel de l’injustice envers les familles juives venant intensifier son propre drame.

Un fort désir de sauver le plus grand nombre de Juifs surgit d’un sentiment du devoir intime, de la responsabilité morale parce que le narrateur raconte que rien ne lui manquait pour vivre heureux pour ceux qui étaient vivants, mais les morts l’empêchaient. Ce contexte malheureux entraîne une solidarité si puissante que les frontières naturelles du temps et de l’espace sont détruites par l’instinct immémorial d’être à côté de son proche lorsqu’il a le plus besoin d’aide ou de justice.

La manie de nier les anciennes croyances surgit sous la forme de la méfiance devant les prétendues manifestations de certains survivants des vertus dans la vie quotidienne comme si la guerre ou la Shoah n’avait que dévoilé la mesquinerie humaine latente. La découverte de la tentation du mal chez les personnes provenant de toutes les couches sociales, même nobles, empêche les rescapés de croire à la même échelle de valeurs sociales qui constitue un repère pour les autres. C’est ainsi que Doriel, le personnage principal du roman Un fou désir de danser, affirme avec assurance la manière différente dont il reçoit les messages des autres après l’expérience de la guerre : « Je découvre plus d’intérêt, de la vie et de l’indépendance dans les mots, que dans ceux qui les prononcent. [3]» Cela détermine un auto-isolement, une solitude qui peut être associée à un refuge ou le malentendu n’a plus d’effet. Des exemples de scènes où les rescapés se retirent dans la solitude abondent dans la littérature concentrationnaire et dans les romans dont les personnages ont traversé la guerre. Charlotte Wardi étudie ce genre de littérature non seulement dans l’espace français : « La solitude du rescapé n’est pas due, comme l’écrit Jean Cayrol à une sorte d’enlisement dans le passé mais au fait qu’il ne peut plus s’aveugler sur la nature humaine et capte « les pousses du concentrationnaire » dans la vie quotidienne. [4]»

Ce livre relève d’une méditation freudienne, il raconte l’apprentissage de la découverte de soi même dans les tréfonds les plus obscurs, c’est une aventure intérieure dans laquelle se déploie la mémoire d’Elie Wiesel sur le vingtième siècle, une réflexion sur la judaïté, l’existence de Dieu et la guérison de n’importe quelle trauma à l’aide de la communication, de l’amitié.

Les relations humaines pendant l’Exode :

Suite Francaise d’Irene Némirovsky

Irène Némirovsky est née en Russie en 1903, mais elle en est chassée à cause de la révolution bolchévique. Une fois arrivée à Paris, la jeune fille prouve son talent d’écrivaine en faisant publier des contes à l’âge de dix-huit ans. Après 1929, elle signe une dizaine de romans et de nouvelles qui traitent de sujets comme le souvenir d’être russe, l’héritage familial,

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