La Mondialisation Et Ses Ennemis

Chine dans la mesure où sa région sud-est devient un centre économique, s’autonomisant de la périphérie des États-Unis. Cette mise au point permet de comprendre la réalité de la contestation de la mondialisation. Celle-ci est contestée à la fois par des mollahs qui combattent « l’occidentalisation du monde » et des ennemis du capitalisme partis en lutte contre l’exploitation des peuples par le grand capital. Cette honnêteté sur l’origine des mouvements antimon-dialistes, soit religieuse soit idéologique, est d’ailleurs revigorante. Son succès dans l’opinion publique se nourrit en fait d’un imaginaire collectif. Le discours sur la mondialisation fait émerger le sentiment que la croissance, résultant de l’intégration des marchés, est accessible à tous très rapidement. Rien de tel, la croissance est un processus cumulatif qui nécessite du temps et des réformes douloureuses. Si l’Inde a acquis son autosuffisance alimentaire et connaît une forte croissance depuis qu’elle a abandonné ses barrières tarifaires, elle reste le pays comprenant le plus de pauvres dans le monde. Tout simplement « la mondialisation ne tient pas ses promesses » de prospérité et d’abondance. Cette démonstration passionnante manque cependant de solutions susceptibles de modifier le cours de l’histoire, et elle décevra peut-être en cela le lecteur. Cette absence marque plutôt l’humilité de l’auteur face à un phénomène économique dont la performance et l’efficacité sont encore en devenir pour être réellement favorable au plus grand nombre.