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La Mort Dans Tous Les Matins Du Monde

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ésence de la mort est accentuée par le vieillissement de Marin Marais, les plans fixes, ses mouvements faibles, montrent une fixité de la mort. Comme les élèves pleurent, il a donc réussi à leur communiquer son savoir, il peut donc partir à son tour. Cependant la mort est partout présente dans le roman : les personnages présents ont leur mort signalée, c’est une sorte de suite nécrologique (Mme de Sainte Colombe, « feu » (qui a vécu), Caignet, l’enfant mort-né de Madeleine, Guignotte, Sainte Colombe, dans le décors (insectes, rivière)). La mort rythme le récit, elle rythme la vie des personnages également ; la mort est image de vie dans le roman. C’est morts mises bout-à-bout forment la chaine de la vie, ayant pour mission la passation des connaissances, en particulier entre Sainte Colombe et Marin Marais. A la fin du film, nous avons un Marin Marais vieillissant, la vision de Sainte Colombe annonce sa mort prochaine. Les détails évoquent également la mort : les insectes, la cabane (mort du système social), les Natures Mortes (peinture), l’arbre (précédant la mort de Madeleine), la maladie de Madeleine, décors intérieur de la maison (film : maison entretenue jusqu’à ce que les filles partent), idée de dégradation qui mène à la mort.

La mort rythme la dynamique narrative du roman et du film. Quignard insiste particulièrement sur ce thème en évoquant le décès des personnages, la disparition des objets,en dépouillant les descriptions de telle sorte qu’une dégradation s’opère comme allant de soi (barque, saule) à laquelle participent les personnages. Tout semble être une dégradation vers la mort, sauf la musique.

II. La fonction esthétique.

Dès lors, on peut considérer que la mort occupe une fonction esthétique car elle est inséparable de la musique : tout démarre avec la mort de Madame de Sainte Colombe car son mari va être inspiré d’un élan qui va lui permettre de créer le Tombeau des Regrets. Cet élan semble poursuivre ceux qui s’enfuient vers la mort. Dans le roman comme dans le film, Sainte Colombe joue toujours quand il est en relation avec la mort. La gaufrette entamée est le signe de la visite de Madame de Sainte Colombe. La vorde (cabane) caractérise l’espace où apparaît essentiellement Madame, c’est l’endroit où il créé, c’est un lieu de réunion où il côtoie la musique. « Quand je tire mon archet, c’est un petit morceau de mon coeur vivant que je déchire » : c’est la douleur qui est exprimée, mais également l’essentiel de la vie. Le thème de la mort enrichit considérablement la musique, il la sublime. Le film met en valeur des enchainements : il joue, peu après il va dans l’eau accompagné de cette musique. Corneau a confié la musique a un compositeur, Jordi Savall) qui a choisi de faire revenir souvent cette musique (leitmotiv : partie d’une musique qui réapparait régulièrement). La musique se définit bien comme expression de la douleur et méditation sur la condition humaine, sachant que la morale Janséniste était particulièrement attachée à la vision de la mort.

Le thème de la mort est très sensible. Sainte Colombe commande à Baugin une peinture morte : gaufrette, carafe de vin, table à écrire près de laquelle sa femme apparaît. Sainte Colombe au chapitre 12 décrit la nature morte de la manière suivante : « tous les plaisirs du monde qui se retirent en nous disant adieu ». C’est un ticket vers le pays des ombres, un entre-deux, un intermédiaire qui va valider son accès pour l’autre monde. L’essentiel du film est présenté comme une nature morte : plans, éclairage… Les objets du quotidien sont les objets du tableau (gaufrette, gâteau, vin, table), mais il sont systématiquement intégrés dans le décors.

Le thème de la mort est donc parfaitement lisible dans le roman, et encore plus dans le film car ce thème subit un traitement artistique : la mort est un thème fondateur de la musique et de la peinture, « Parce que tout chose est périssable, elle réclame néanmoins un petit coin d’éternité ». Mais le regard que l’on peut porter sur le thème de la mort peut porter sur un enseignement

III. La fonction initiatique.

Tout d’abord, la mort occupe une fonction religieuse. La mort est toujours accompagnée d’une sorte de rituel (Sainte Colombe compose après la mort de sa femme, il joue à la mort des connaissances etc…). La mort est inséparable de la vision du monde janséniste (vivre c’est être témoin de la disparition, de la misère, c’est souffrir, la seule façon de l’accepter est de travailler de manière recluse ; donc pour Sainte Colombe, la musique est un travail, une méditation). Dominante du vêtement noir, du crépuscule

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