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La notion de handicap

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ire possible pour tous.

Ce terme est passé de la limitation des aptitudes des meilleurs chevaux à celle des capacités humaines, mais les termes "handicap" et "personnes handicapées" ont progressivement remplacé les termes : infirme, invalide, paralytique, mutilé, débile, idiot etc. qui portaient des connotations péjoratives et dévalorisantes, et qui insistaient sur la dimension de privation (préfixe "in").

A partir du XIVème siècle, la peur prend le dessus sur cette attitude charitable et conduit à la mise à l’écart, puis au renfermement de cette population composite de gueux et pauvres gens et notamment les infirmes et pauvres d’esprit : la création à Paris de l’Hôpital Général - La Salpêtrière à la fin du XVIIème siècle, est l’illustration même de cette période.

Louis XIV crée l’Institution des Invalides pour héberger les vétérans devenus inaptes au travail.

Au siècle des Lumières, influence de nouvelles théories philosophiques, les avancées de la connaissance scientifique permettent de placer sur le devant de la scène les problèmes posés par l’éducation des enfants ou des adultes frappés de déficiences sensorielles. Denis Diderot publie, en 1749, sa "Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient" (oeuvre qui entraîne son emprisonnement à Vincennes, pour quelques mois).

Comment l'aveugle peut-il comprendre la connaissance des couleurs?

Comment un sourd fait-il pour penser s'il ne peux pas parler?

Condillac, philosophe empiriste français du XVIIIème siècle, souligne l'importance des sens. Il est le fondateur du sensualisme. Le sensualisme est un empirisme radical qui fait de la sensation, avec le concours du langage, l'unique origine de toutes les connaissances et de toutes les facultés.

Les analyses de Condillac, dans son ouvrage “Traité des sensations” en 1754, sur les sensations sont représentatives de la psychologie des Lumières et ont inspiré les travaux de J-M Itard sur l'éducation des sourds et muets et la rééducation de Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron. Le sensualisme de Condillac a également influencé les théories éducatives de Maria Montessori (médecin et pédagogue italienne, 1870-1952).

En 1785, Valentin HAÜY ouvre, à ses frais, rue Coquillière à Paris, la première école gratuite pour de jeunes aveugles, filles et garçons.

En 1790, le principe du devoir d’assistance par la Nation est pour la première fois affirmé devant l’Assemblée constituante, par le Comité de mendicité présidé par La Rochefoucault-Liancourt.

Le début du XIXème siècle voit l’émergence d’un nouvel intérêt pour les maladies de l’esprit et pour les enfants considérés comme idiots, avec des médecins et des éducateurs, comme d’Esquirol, qui cherchent à mettre au point de nouvelles méthodes médico-éducatives.

A la fin du XIXème siècle, Binet et Simon proposent le concept d'”enfance anormale”. Ils diagnostiquent des états d'arriérations mentales. Les enfants “anormaux” vont commencer à être éduquer. A la demande du gouvernement français, ils élaborent la première échelle métrique de l'intelligence, elle mesure l'intelligence des enfants en fonction de l'âge.

Deux phénomènes historiques vont beaucoup influencer l’intérêt porté par les gouvernements et la chose publique aux invalides : les guerres et le travail.

Les guerres ont générés un grand nombre de blessés et de mutilés. Louis XIV crée l’Hôtel des Invalides pour y accueillir des mutilés de guerre. Les moyens de réparation des mutilations de guerre ont fait d’énormes progrès durant, après et grâce aux guerres. La réparation des dégâts corporels se double d’une nécessité de réparation économique sous forme de pensions.

Le travail avec le développement de l’industrie provoque beaucoup d’accidents de toutes sortes. Ce qui oblige les gouvernements à légiférer pour la protection des travailleurs et l’indemnisation des accidentés du travail avec une première loi votée en 1898.

En 1909, création des premières classes de perfectionnement dans quelques écoles par le ministère de l’Instruction Publique pour éduquer les enfants alors qualifiés d’"anormaux d’école" pour leur permettre de gagner leur vie et éviter qu’ils ne tombent dans la délinquance.

Un grand tournant avec la loi du 30 juin 1975, qui est la première “vraie” loi dans le domaine du handicap. C'est une loi sur l'orientation en faveur des personnes handicapées dont le programme est le suivant : “La prévention et le dépistage des handicapés, les soins, l'éducation, la formation et l'orientation professionnelle, l'emploi, la garantie d'un minimum de ressources, l'intégration sociale et l'accès aux sports et aux loisirs du mineur et de l'adulte handicapé physique, sensoriel ou mentaux constituent une obligation nationale”.

Il y eu une succession de lois avant et après la loi de 1975. L'Etat a promulgué une multitudes de lois pour faire en sorte que les handicapés puissent mener une vie “normale”.

Aujourd’hui, le terme handicap est utilisé très largement et dans tous les domaines, pour indiquer un désavantage, qu’il soit économique, social, physique etc. (On dira des marins qu’ils sont handicapés par une marée noire, parce qu’elle les empêche de travailler de nuit à leur environnement).

II) Comprendre le handicap

Il y a plusieurs définitions actuelles dans le domaine de la santé:

En 1980, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose une définition du handicap : "est handicapé un sujet dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge, d’une maladie ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouvent compromises".

Dans la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées : « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

La notion de handicap évoque donc un déficit, des limitations, mais surtout les conséquences sur la vie sociale des individus.

Il y eu plusieurs modèles théoriques pour penser le handicap, notamment celui de Philipe WOOD. Cette classification date des années 80. WOOD définit trois niveaux dans une personne (ce sont 3 axes qui forment ce qu'on appelle la trilogie de Wood) :

1) L’organisme, le corps, la dimension biologique, qui supporte une déficience (par exemple, une déficience du nerf auditif).

2) La personne, en tant qu’individu, la dimension fonctionnelle, qui supporte une incapacité (par exemple, une incapacité à entendre).

3) La personne en tant qu’être social, sujet psychique. C’est la dimension sociale, dans laquelle on exerce des rôles (être élève, être copain, être enfant de, être parent, être client…). Ces rôles ne peuvent être joués qu’au sein d’une situation, dans les interactions avec l’environnement. A ce niveau, la personne supporte un désavantage.

CIH (WOOD): C'est la Classification Internationale des Handicaps: déficiences, incapacités et désavantages... Cette classification a subi des modifications par la suite, mais elle constitue à l'époque un bon tremplin pour comprendre la notion de handicap.

C’est seulement au 3ème niveau, celui de la personne en tant qu’être social, que le handicap émerge. Le handicap est créé par l’environnement, par nous tous, même s’il découle à l’origine d’une déficience. De ce fait, on peut agir à deux niveaux : au niveau de la personne (on peut tenter de guérir une déficience, on peut compenser une incapacité, par des moyens techniques ou par des apprentissages spécifiques comme le braille ou la LSF, etc.), et au niveau de l’environnement, qui se doit d’être adapté de manière à ce que le handicap soit réduit à son minimum.

Au sens social, être handicapé, être différent, c’est être anormal. La plupart des gens attribue une étiquette aux personnes handicapées en se référant implicitement à une norme qui reflète la moyenne des capacités des individus de notre société. Normalement, on doit pouvoir marcher, entendre etc…

Ces mêmes personnes ont aussi tendance à croire que la normalité, être normal, c’est aussi être en bonne santé.

Pour certain être handicapé c’est être anormal, donc c’est aussi être en mauvaise santé.

Du coup les théoriciens ont donc commencé à étudier les composantes de la santé, pour

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