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Lamartine, médiation poétique

Fiche de lecture : Lamartine, médiation poétique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Décembre 2021  •  Fiche de lecture  •  1 586 Mots (7 Pages)  •  278 Vues

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Lamartine Méditations poétiques « Le lac » texte bac #9

Deuxième partie : les paroles de Julie (quatrains 3 à 6 / vers 9 à 24)

1er quatrain :

Deux apostrophes « ô temps » et « heures propices » qui permettent de personnifier. Interjection lyrique. Impératif « suspends », « suspendez », « laissez-nous ».  La répétition de « suspends / suspendez » ainsi que la multiplication des impératifs fait du discours de Julie une prière lancinante qui insiste sur la souffrance de la jeune fille. Champ lexical mélioratif. Assonances en « en », allitération en « s » (« suspends / propices / suspendez / délices / savourez / laissez ») -> effets : 1. le calme et la paix du moment qu’elle vit, elle veut le faire durer, car 2. déjà conscience de sa fragilité (elle est malade) et 3. Regrets, nostalgie par avance ! Opposition entre le temps qu’on veut retenir et le temps qui part, rendue plus aigüe par la rime « propices » / « délices ».. Une autre étude d’allitération est ici possible : en -P « suspends / propices / suspendez / mots en commun avec l’allitération en -S, auxquels on ajoutera : rapides / plus beaux » pour une même opposition entre désir d’arrêter le temps, et fuite effrénée des jours.

Transmet de l’émotion au lecteur. Le temps comparé métaphoriquement à un oiseau de mauvais augure et à l’eau qui s’écoule qui est le symbole du temps depuis l’antiquité, Héraclite, notamment, avec l’eau dans laquelle on ne se baigne jamais deux fois, comme symbole du temps qui s’écoule. Cohérence thématique avec les premiers quatrains : le temps métaphoriquement aérien et aquatique.

Impression du temps qui passe trop vite, champ lexical : « temps / heures / cours / rapides / et jours » : elle demande au temps de s’arrêter, souffrance de Julie qui va bientôt mourir même si elle à un discours mélioratif à propos de ce moment privilégié : l’antéposition de l’adjectif « rapides » devant « délices » en témoigne, ainsi que le sémantisme de l’impératif : « savourez » comme on prend le temps de savourer un bon repas, quelque chose d’agréable avec un rythme qui s’oppose à la rapidité vertigineuse du temps qui passe.

Point d’exclamation il y en a 3 : après temps, propices et jours, c’est un indice de discours vif soit d’émotion, l’émotion face au temps qui passe. « temps », « propices » et «  jours », le temps est momentanément propices aux beaux jours opposition à la nuit plus loin dans le texte. C’est éminemment romantique : exaltation des sentiments et épanchement du moi.  Le superlatif absolu « les plus beaux de nos jours » montre à la fois la maturité et la fragilité de l’âge heureux atteint par les amants : revivification du lieu commun (les plus beaux jours) qui désigne la jeunesse l’amour et l’insouciance.

Comment mettre en perspective, Conseil :

Il faut d’abord relever des éléments à commenter : vocabulaire, grammaire, figures de style ou outil propre au genre littéraire. On analyse ensuite l’effet produit, on garde en mémoire chacun des effets et on regarde tout au long du texte des relevés qui concourent à produire le même effet -> cela donnera les sous- parties. Exemple ici :

1.effet du temps qui passe vite

2.opposition entre le temps qui détruit et le moment de bonheur fugitif

3. émotion produite par la souffrance de Julie-> la tristesse

4. effet angoissant du temps qui passe (augure, champ lexical)

Le titre d'une sous-partie ne doit jamais être une technique ou un outil littéraire mais toujours une idée/impression. On hiérarchise les autres parties pour avoir un maximum d’impact. 

2ème Quatrain : opposition entre malheureux et heureux.

Impératif coulez, prenez, oubliez 🡪 Julie demande au temps d’emporter la souffrance des malheureux avec lui mais de laisser les heureux vivre lentement.

Rime « implorent » « dévorent » intéressante : le temps, à l’image de Saturne, dévore ses enfants.

Elle utilise les mots « ici-bas » , elle implore le temps un peu comme elle pourrait implorer dieu, le temps est donc un peu comme dieu.

Allitération en S : assez, ici, soin : trop de souffrances, ici-bas.

Vers 15, ce sont les soins qui dévorent et pas le temps. Le temps se montre particulièrement cruel car il laisse souffrir ceux qui voudraient partir et il emporte les gens heureux qui voudraient rester. Injustice, cela insiste sur la souffrance de Julie qui vit un instant de bonheur et qui sait qu’il ne durera pas.

3ème vers : prosopopée de la nuit et évocation de l’aurore. Contradiction entre « sois plus lente » à la nuit et « va dissiper la nuit » à propos de l’aurore, Julie demande à la nuit d’être plus longue mais sait bien que l’aurore va changer la nuit en jour, donc la rendre plus courte.

« Le temps m’échappe et fuit » : Julie essaie de retenir le temps mais elle n’y arrive pas.

Il y a bcp de notation de temps d’abord d’un point de vue général :  le temps fuit (au présent), « tempus fugit », puis on passe au point de vue particulier, càd cette nuit.

3ème quatrain de Julie, c’est une sorte de ressaisissement, elle se parle à elle-même dans une sorte de prise de conscience. 17ème vers, « mais » montre l’inflexion du ton de Julie. « je », « m’ », prise de conscience, « je » discours lyrique avec le thème du temps qui passe. Assonance en « i », « fuit », « dis », « nuit », « dissiper », « nuit », 1. quelque chose qui nous échappe, d’évanescent qu’on peut aussi percevoir dans l’étymologie de « vain » : < latin, vide : vacuité des désirs et espérances humaines ; [on peut ici aussi étudier une assonance intéressante en -en : « demande / en vain / moments / encore / temps / lente » qui insiste sur ce désir de ralentir le temps, et met en relief la plainte lancinante de Julie, le ton élégiaque] ; pour terminer l’étude de l’assonance en -i et de ses effets : 2. la nuit est en toile de fond, c’est le motif romantique par excellence : lieu tourmenté des rêves, des désirs de l’émotion et des angoisses... et « nuit » ici rime avec « fuit » ;  mais 3. Imitation du son des cris (surtout le vers 20) et 4. le discours reste, le poème, la poésie : « je dis ». Référence littéraire discrète aux chansons d’Aube, vers 19 et 20, on réactive une forme poétique du moyen-âge.

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