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Le Cas Schreber

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lle et placé dans une clinique spécialisée pour malades mentaux, à noter également qu’il était marié et que pendant la longue période qui sépare les deux évènements, se passa 8 années de déception de ne pas réussir à concevoir un enfant. Suivi par son professeur Flechsing, Shreber pense à une persécution sexuelle, pour lui « son corps doit être changé en corps de femme et aurait été livré à cet homme, en vue d’abus sexuels », son corps deviendra ensuite jouissance de Dieu. En 1900, se déroule son procès, il sort de l’asile et publie alors ses Mémoires : Mémoires d’un névropathe (malade des nerfs) qui exposent les formes de son délire. C’est après un nouvel accès de démence qu’il se fut de nouveau interné et mourut à l’asile en 1911. Nous verrons la formation et les différentes formes de son délire et nous verrons comment ce cas de psychiatrie fut interprété par les nombreux auteurs qui l’ont lu, de Freud, en passant par Jung, Lacan, nombreux ont été ceux qui se sont penché sur le fameux cas du « Président Schreber » comme l’avait surnommé Freud…

L’INTERPRETATION DE FREUD

FREUD a étudié le cas de SCHREBER dans les « Cinq Psychanalyses », il n'a jamais vu Schreber et travail seulement sur l'interprétation de ses mémoires, intitulées « mémoires d'un névropathe » ce qui a permis à Freud d'enrichir sa théorie sur la paranoïa, qu'il appel « délire chronique » pour lui ce serait un trouble dans le choix de l'objet durant l'enfance qui serait incompatible avec le moi et qui va ressurgir à l'âge adulte lors d'investissement. Le conflit qui va surgir va créer une angoisse insupportable pour le sujet, il va donc crée une autre réalité, le délire va permettre de combler cette angoisse, le délire de Schreber est caractérisé par le fait que Dieu se sert de son corps pour jouir c'est le mécanisme de rejet de la libido, c'est à dire le repli de la libido sur le moi ce qui crée le phénomène mégalomaniaque. Il a des idées de négation (pense être mort), hypocondriaques, de persécution il pense que Flechsig le persécute et veut le transformer en femme lui faire du mal et le laisser mourir, il a donc peur de la « castration ». Le délire paranoïaque est systématisé, organisé, le moi est clivé, les expériences agréables sont regroupées dans une partie du moi, et les expériences désagréables dans une autre partie, il introduit dans un premier temps Flechsig dans cette partie « bonne » il est idéalisé, il s'investit dans l'autre dans un premier temps de façon aimante (illusion efficace), puis Flechsig devient le persécuteur, on peut voir le mécanisme de clivage, clivage du moi, de l'objet, il sépare le bon et le mauvais.

Le mécanisme central du délire dans la paranoïa est l'interprétation Il pense que c'est à lui de faire le salut du monde, qu'il est victime de miracle dans son corps, que des voix lui parle. Pour exécuter sa mission il faut qu'il se transforme en femme malgré lui, il pense que son corps se transforme peu à peu en femme, ce n'est plus Flechsig qui veut le transformer mais c'est Dieu.

Shreber relie ses troubles au pouvoir divin, l'idée d’être une femme durant l’accouplement vient de l’extérieur, c'est le phénomène de l'automatisme mental de Clérambault, quelque chose qui s’impose à lui, on voit ainsi la notion d’aliénation, une coupure en lui-même, cela ne peut pas venir de lui donc cela vient de l'extérieur.

Après ces évènements, en 1900, il commence à rédiger ses mémoires pour appuyer sa demande d'appel contre son internement, c'est en 1902 qu'il sort (1907 il réinsérer et meurt là bas en 1911).

Freud à l'intuition d'un processus de négation ou de rejet qui ne soit pas le refoulement, utiliser le terme verwerfung (rejet), le rejet d'un processus inconscient et d'un affect qui est à l'œuvre, d'une représentation insupportable. Rejette la représentation insupportable en même temps que son affect et se comporte comme si la représentation n'était jamais parvenue jusqu'au moi (comme si cela n'avait jamais existé) rejet radicale d'une réalité inassumée.

D'après Freud et sa lecture de Schreber, la paranoïa serait un mode de défense contre un désir homosexuel, pour Schreber on le constate dans l'idée d'être une femme subissant l'accouplement, or c'est contraire à ses convictions, ce serait la relation avec Flechsig qui aurait fait apparaître un désir inacceptable, un désir homosexuel qui serait le noyau du conflit, son « corps doit être changé en corps de femme et aurait été livré à cet homme, en vue d'abus sexuels ». C’est à partir de cette idée de l'homosexualité que l'on voit le mécanisme de projection, cette idée lui est insupportable donc va projeter la faute sur Flechsig, il va devenir le persécuteur, celui qui veut le transformer. Schreber présente un délire de persécution et dit « je ne l'aime pas, je le hais, parce qu'il me persécute », il y a un retournement de l'amour en haine, avec le déni de l'amour et la projection sur l'extérieur, l'objet aimé devient le persécuteur, un délire érotomaniaque et de jalousie qui fonctionne sur les mêmes mécanismes.

Un des mécanismes de défense dans la paranoïa est l'idéalisation, plus précisément l'idéalisation narcissique, l'idéal du moi qui est coupé de la réalité, centré sur le sujet, Freud cite la phrase « Moi (un homme), je l'aime (lui, un homme), je l'aime est en fait je m'aime, l'idéalisation de l'autre est en fait l'idéalisation de soi même. C'est une tentative de rendre parfait l'objet, sans faille ni frustration. Pour un paranoïaque, c’est impossible d’être soumis à quelqu’un ou à quelque chose. Aimer quelqu’un équivaut à un morcellement.

Comme Flechsig l’a sauvé de sa première maladie, il en dépend et il ne peut pas le supporter ce qui justifie l’agression. Schreber présente aussi un délire érotomaniaque : ce n’est pas moi qu’il aime, c’est elle. Et un Délire mégalomaniaque :

“Je n’aime personne, je n’aime que moi, je suis le meilleur” « dieu m’as choisit ».

La paranoïa serait caractérisée par la fixation à un stade « narcissique » où le sujet s'investit lui même ou un objet identique, c'est un stade préœdipien, et par le mécanisme de projection qui joue un rôle dans la construction du délire « ce qui a été aboli au dedans revient du dehors ».

On retrouve dans le cas Schreber un état dépressif important et le syndrome de Cotard (délire de négation, une partie de soi ou du monde n'existe plus)

Limites de la théorie de Freud : pour Freud la paranoïa est antérieur à la névrose, même si là aussi il y a un sorte de refoulement, alors que les théories qui vont suivre vont faire en sorte de différencier la psychose et la névrose; le désir homosexuel ne va pas être suivi puisque le psychotique n'a pas accès à l'œdipe donc pas accès à la différence des sexes, c'est donc la question du désir, de ce qui échappe dans l'existence de la différence de l'autre, ce qui est une menace et engendre une crainte d'engloutissement.

L’INTERPRETATION DE LACAN

Parle de la forclusion du nom du père, c'est à dire que le psychotique n'a pas accès au symbole paternel, c'est un défaut dans la métaphore paternelle. Il fait apparaître que le délire de schreber est un mode de rapport au sujet à l’ensemble du langage est qu’il témoigne d’une forclusion du signifiant paternel « le président schreber manque selon toute apparence de ce signifiant fondamental qui s’appel être père c’est pourquoi il lui a fallu s’imaginer lui-même femme et réaliser lui-même une grossesse, c'est-à-dire la deuxième partie du chemin nécessaire pour que s’additionnant l’un a l’autre la fonction être père soit réalisé ». Si Lacan relie réel et symbolique c’est que le réel est une catégorie produite par le symbolique qui correspond a ce que celui-ci expulse en s’instaurant. Par exemple Dans le délire mystique de Schreber le réel apparaît sous le registre de la signification, autrement dit de l’imaginaire.ici l’Imaginaire désigne le rapport a l’image du semblable et au corps propre est le registre du moi, de l’identification, de la relation duelle et du narcissisme, caractéristique du stade du miroir.

L'étude que fait LACAN du cas SCHREBER, dans Les psychoses (le Séminaire - livre III, 1955-56) repris dans l'écrit D'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, l'amène à considérer également la jouissance dans le rapport à l'Autre. " En effet, ce dont témoigne SCHREBER, c'est que l'Autre manque ; et en tant qu'il manque, la seule façon dont le psychotique dispose pour le faire exister,

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