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Le Desir

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onc esprit, esprit torturé mais esprit qui domine son corps. L’homme est malheureux par nature.

Quel est le plan du texte ? : Ce texte peut être découpé en quatre parties. Avant de les énoncer, je rappelle deux principes qui doivent vous permettre d’éviter ces reproches (notamment celui de la paraphrase) : tout d’abord Rousseau n’a pas voulu découpé son texte. Notre travail est donc artificiel, et plusieurs découpages sont possibles. Ils ont pour utilité de mettre en avant les grandes étapes du raisonnement. Plus important en revanche est d’identifier la stratégie de pensée de l’auteur, c'est-à-dire la raison pour laquelle il a écrit ce texte. Demandez-vous toujours pourquoi ce texte était nécessaire, et pourquoi sous cette forme.

Ici nous avons affaire à un discours, qui est énoncé avec des effets de rhéteur : Rousseau veut dénoncer une illusion répandue sur le désir. Peut-être un de ces tartuffe qui veulent nous voir vivre une vie recluse, sous prétexte d’un pathétique bonheur… . La Nouvelle Héloïse est un roman épistolaire, où un jeune homme –Saint Preux- amoureux de la jeune Julie, cherche à l’éduquer. La finalité de ce texte est sans aucun doute la persuasion, mais pas directement du lecteur qui découvre ces lettres. Il s’agit plutôt d’une auto persuasion que la peine et la douleur sont bien douces, par rapport à la faiblesse huamine.

1ère partie : Ligne 1 à «… avant d’être heureux »

Rousseau annonce sa thèse, mais sans rien démontrer. Cet effet d’annonce est provocateur, mais aussi prédicateur. Rousseau se veut le directeur de conscience, qui va réussir à convaincre ses brebis de revenir dans le droit chemin. Qui sont ces brebis égarées ? Tous les philosophes froids de cœur, qui refusent de se soumettre à leur nature imaginative. Ici il y a une note dramatique : ce que décrit Rousseau c’est la perte de l’individu, la misère parmi la misère. Rousseau ensuite développe son avertissement en posant deux propositions qu’il ne démontre pas, mais qui semblent évidentes. Le travail dans la suite du texte sera de développer ces deux propositions. On peut même noter que les deux prochaines parties ne sont que le développement de ces deux propositions fondatrices donc d’une nouvelle éthique : celle du malheur, car ce que décrit Rousseau, ce n’est pas un homme heureux, mais prisonnier d’une situation paradoxale : d’une part on ne jouit que dans l’espérance (et non la consommation), et d’autre part on n’est heureux qu’avant d’être heureux, ce qui est plutôt paradoxal.

2ème partie : de « En effet… » à « …au gré de sa passion ».

Rousseau va donc développer sa première proposition, à savoir qu’on ne profite du plaisir que dans l’espoir. Il appuie sa démonstration (Qu’est-ce qu’une démonstration ? C’est lorsqu’on réussit à démontrer la nécessité de sa proposition. Ainsi Rousseau cherche à montrer que ses choix philosophiques ne sont pas arbitraires, mais découlent d’une logique à laquelle chacun peut adhérer.) sur une description de la nature humaine ; Il fait donc œuvre d’anthropologie : la nature humaine est avide et bornée, c'est-à-dire que la volonté est disproportionnée par rapport aux capacités à obtenir. Encore une fois cette description n’est pas joyeuse. Un peu comme Blaise Pascal, Rousseau insiste sur la misère humaine, et son tableau n’est donc pas très élogieux. Heureusement, deuxième partie de l’argument, l’imagination est cette force consolante qui va nourrir l’espoir. La raison pour laquelle le plaisir se trouve dans l’attente, c’est que notre imagination peut embellir cette attente. Attention, l’imagination n’est pas la volonté. Nous ne pouvons pas la contrôler. Le rôle principal de l’imagination est de produire un substitut de bonheur, mais de manière subtile, puisqu’il s’git de le modifier au gré de notre passion. Qu’est-ce qu’une passion ? C’est un sentiment qui domine notre comportement. Cela peut être l’amour, la peur, la haine, mais aussi le désir de posséder, la vanité, la mélancolie, l’orgueil ou l’angoisse. Notre imagination n’est donc pas un projet conscient, mais plutôt la dérive d’un bateau ivre, qui se laisse aller sur les courants de nos sentiments.

3ème partie : de « Mais tout ce prestige… » à « …qui les comprend toutes ».

Développement de la deuxième proposition, la plus paradoxale et la plus riche : on n’est jamais heureux qu’avant d’être heureux. Pourquoi ? Car tout ce prestige disparaît devant l’objet même. Notez donc bien que Rousseau ne fait que développer l’argument qui vient soutenir sa proposition. Si Le payse des chimères est le plus agréable, c’est parce qu’il est le plus beau. C’est le néant des choses humaines, car là encore c’est une misère de l’homme. Ce passage est particulièrement difficile à comprendre car il témoigne d’un vrai désespoir chez Rousseau : Seul le sentiment de Dieu, c'est-à-dire la foi en son existence, peut dépasser la beauté du virtuel. Tout le reste, tout ce qui existe est médiocre, terne, sans relief. Si on avait le droit aux anachronisme, on pourrait dire que Rousseau aurait adoré le cinéma, beaucoup plus beau que la réalité, et peut-être même qu’il aurait aimer jouer aux sims pour connaître un monde plus merveilleux. Peut-être aussi qu’il aurait pu se réfugier dans les paradis artificiels décrit par Baudelaire au 19ème siècle. Du moins aurait-il compris les raisons qui peuvent pousser un être humain à se réfugier en dehors de la réalité. Car notre réalité est triste. Ce n’est qu’un Néant. Heureusement l’espoir nous sauve.

4ème partie. Ligne 14 à la fin

Les trois dernières lignes ont la forme de sentence. Nous retrouvons le ton dramatique et prédicateur du début du texte : Rousseau s’érige en directeur de conscience : L’homme ne peut pas ne pas connaître la douleur, car la satisfaction totale n’est que misère plus noire que l’insatisfaction. Nous sommes de plus en plus loin des philosophies eudémonistes de l’antiquité : Epicure nous proposait un long travail sur nos désirs, mais tout au moins cela permettait d’accéder à l’ataraxie. Avec Rousseau, seul Dieu peut tout. Mais ce n’est pas uniquement parce qu’il est puissant. C’est aussi parce qu’il peut se contenter de ce tout. L’homme serait lui triste s’il possédait tout, car il a besoin d’espérer de fantasmer et d’imaginer. Rousseau aurait sans doute été un fervent lecteur

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