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Doit On Souhaiter Satisfaire Tous Ses Désirs?

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i doit être satisfait. Le besoin, chaque fois qu'il peut être satisfait disparaît de la conscience du sujet : il n'est originairement que la relation d'appropriation de l'être vivant à son milieu, dans lequel il puise les moyens de sa subsistance.

Ce n'est pas que le besoin alors disparaisse, mais il se métamorphose et se met à vivre de sa vie propre, une vie attisée par l'imagination. Et, comme ce qui est donné ne peut évidemment pas rivaliser avec ce qui est imaginé (c'est toujours bien mieux chez les autres) le sujet ne va pas se contenter de ce que son milieu de vie naturel lui offre : il va le transformer de manière à le conformer à son attente. C'est ainsi que, par le désir, l'être humain cesse d'être simple consommateur et que son monde, devient producteur, le monde humain crée le monde du désir.

Il y a dans le désir une part de nécessité, qui échappe en partie à la raison mais l’on sait que l’on désire et ce que l’on désire. C'est lorsque l'objet du besoin vient à manquer que le manque éprouvé se transforme en désir. Il y existe une ambigüité: un état de souffrance (on manque de ce que l’on désire) et une force positive de jouissance (on anticipe le plaisir). La logique naturelle de l’homme est de combler ce manque afin d’atteindre une sensation de félicité, de bien être et de gommer ce sentiment de souffrance. Après le désir suit le plaisir. Le plaisir est défini comme une sensation, un sentiment agréable, un contentement, une plénitude, une satisfaction…Qui dit plaisir, dit jouissance. Elle apporte une grande satisfaction et mène au bonheur.

Le désir est la source de toutes les émotions (ou passions, sentiments, affections, affects). En effet, tous les sentiments n’existent que parce que nous désirons certaines choses : le désir divise le monde en choses à rechercher et choses à fuir, c’est-à-dire en bon et en mauvais. Toutes les émotions découlent de ce partage primitif : si nous sommes tristes, c’est que nous obtenons une chose que nous ne désirons pas ou que nous n’obtenons pas une chose que nous désirons ; si nous sommes joyeux, c’est pour les raisons inverses ; et il en va de même pour toutes les autres émotions : toutes découlent d’un certain désir. Le refoulement de ses propres désirs peut entrainer des névroses selon Freud. Le conflit entre le « désir » et la culpabilité peut générer des symptômes de maladies psychiques . pourquoi souffrir ? Selon un des élèves de Socrate, Aristippe, le but de la vie est d’atteindre la plus grande jouissance possible : « Le bien suprême est le plaisir, le plus grand des maux la douleur ».

Cependant, si le désir n'était que la conscience d'un besoin, comment expliquer que les hommes ne se contentent pas de désirer ce dont ils ont besoin? À la différence du besoin, qui, une fois satisfait disparaît, le désir semble insatiable : à peine lui a-t-on donné satisfaction que, tel le sphinx, il renaît de ses cendres, à la recherche d'un nouvel objet sensé lui procurer à nouveau et davantage du plaisir.

Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation affirme que « pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés; de plus, le désir est long, et ses exigences tendent à l'infini; la satisfaction est courte, et elle est parcimonieusement mesurée. Mais ce contentement suprême lui-même n'est qu'apparent: le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir; le premier est une déception reconnue, le second est une déception non encore reconnue. La satisfaction d'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable ». Il ajoute un peu plus loin, voulant démontrer les tourments de l’âme, de la conscience en quête d’assouvissement impérieux des désirs : « Poursuivre ou fuir, craindre le malheur ou chercher la jouissance, c'est en réalité tout un: l'inquiétude d'une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu'elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience; or sans repos le véritable bonheur est impossible ».

Selon Epicure, la satisfaction d’un désir à court terme doit être mise en balance avec la possibilité d’un plaisir plus durable ou plus intense à long terme. L’homme adulte a la possibilité de planifier ses plaisirs. Epicure insiste sur la différence entre le plaisir et la satisfaction des sens. Des valeurs comme l’amitié ou le plaisir esthétique existent aussi. La maîtrise de soi, de modération, de calme intérieur, sont déterminants pour atteindre le plaisir et le bonheur-il faut selon eux dompter le désir car la sérénité permet de mieux supporter la souffrance.

Dans notre société moderne, il nous faut apprendre à modérer nos désirs afin de nous conformer aux codes moraux et culturels qui régissent notre vie collective. L’enfant nouveau né réclame et manifeste bruyamment son désir de téter ou ses sentiments sans pudeur ni gène. Nous gardons toutes notre vie ce principe de pulsion, de plaisir, le ‘ça’ comme le désigne Freud, mais nous allons apprendre à modérer nos désirs et à nous conformer aux règles du monde qui nous entoure pour vivre en adéquation avec nos congénères. Nous devons apprendre en grandissant et pour devenir un adulte accompli et équilibré, à laisser le principe de plaisir devant le principe de réalité. Freud nous dit que nous construisons un « moi » qui exerce cette fonction régulatrice.

Toutes ces pensées et ces choses que nous nous sommes efforcés d’oublier, sont rejetés aux oubliettes de notre conscience dans notre inconscient, en particulier si elles sont inconvenantes ou déplacées et ne correspondent pas aux exigences morales que l’on nous a inculquées toute notre enfance – toutes ces attentes de la société font partie de nous, de notre identité, de notre « surmoi » come le nomme Freud. Ce sur-moi nous prévient quand nous avons des désirs déplacés ou pervers – le sentiment de culpabilité enseigné par nos éducateurs, nous font refouler nos désirs que le monde extérieur nous refuse.

Le désir est déraisonnable, il serait alors préférable de ne réaliser que certains désirs. Dans ces moments là il s’agit de tempérance, de réguler le désir par la raison, au

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