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Le Problème De La Souveraineté Du Peuple Chez Les Philosophes Des Lumières…

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veraineté de l’État ? C’est à travers le prisme d’un auteur – en l’occurrence il s’agit ici de Cesare Beccaria – que nous nous intéresseront au problème de la souveraineté du peuple chez les Lumières, durant cet exposé de vingt minutes…

PRÉSENTATION DE CESARE BECCARIA

Cesare Beccaria – né en 1738 et mort en 1794 – est principalement connu pour avoir écrit un livre intitulé Des Délits et des Peines, violent réquisitoire contre les peines dites « criminelles » qu’étaient aux yeux du jeune juriste milanais la peine de mort et la torture. Beccaria n’est bien évidemment pas l’auteur que d’un seul livre et son programme philosophique ne se borne pas qu’au droit pénal mais investit d’autres champs de réflexion tels que l’économie politique – qu’il enseigna de 1769 à 1770 – et la rhétorique. Beccaria s’intéresse très tôt aux questions liées à l’équité du système judiciaire. Il rédige en 1764, à l’âge de vingt-six ans, son œuvre majeure – Des Délits et des Peines – et pose ainsi les bases de la réflexion juridique moderne. Les arguments ne sont certes pas tous novateurs, mais Beccaria a le mérite d’établir les fondements et les limites du droit de punir, en dégageant de celui-ci tout modèle religieux. Il faut proportionner les peines aux délits et privilégier la prévention du crime plutôt que sa répression, voilà ce que dit en substance Beccaria. Des Délits et des Peines sera très rapidement traduit en français et en anglais – respectivement en 1765 et 1768 – et recevra de la part de philosophes tels que Voltaire ou Diderot un accueil des plus favorables. Beccaria deviendra, à partir de 1770, haut fonctionnaire dans l'administration milanaise. Il inspirera des réformes judiciaires menées en Suède en 1772 et en France en 1780, qui aboliront la torture. Beccaria sera publié aux États-Unis en 1777, où il inspirera Thomas Jefferson… La postérité retiendra de l’œuvre juridique de Beccaria quelques principes tels que :

« Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée. »

« La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. »

« Tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable. »

ŒUVRES PRINCIPALES DE CESARE BECCARIA

Des Délits et des Peines, Cesare Beccaria – 1764.

Recherches concernant la Nature du Style, Cesare Beccaria – 1770.

Les Recherches concernant la Nature du Style s’orienteront vers ce que Beccaria appelait la « science de l’homme » et s’intéressera plus particulièrement à l’étude du développement de la civilisation humaine, en tant que dotée de ses propres normes morales, de ses désirs de bonheur, de ses rêves et de ses peurs… Cet ouvrage s’intéressera aussi au progrès de la civilisation humaine… Les Recherches concernant la Nature du Style seront reçues avec beaucoup moins d’enthousiasme que la précédente œuvre de Beccaria…

RÉFÉRENCES PRÉCISES CONCERNANT LE SUJET

Même si Beccaria ne s’est pas contenté d’un seul livre, il est néanmoins manifeste que celui-ci a très peu écrit, et encore moins sur la question de la souveraineté du peuple, ce qui restreint grandement la liste des références utiles pour traiter le problème que nous nous sommes posé…

Des Délits et des Peines, Cesare Beccaria – Édition Garnier Flammarion.

§ 1 – Origines des Peines – Pages 61 et 62.

Cesare Beccaria : Cours et Discours d’Économie Politique, Maria Vitali-Volant.

Le Contrat Beccarien – Pages 52-54.

BIBLIOGRAPHIE – CESARE BECCARIA

Des Délits et des Peines, Cesare Beccaria.

Recherches concernant la Nature du Style, Cesare Beccaria.

Cesare Beccaria : Cours et Discours d’Économie Politique, Maria Vitali-Volant.

Beccaria et la Culture Juridique des Lumières, Michel Porret.

Beccaria : Le Droit de Punir, Michel Porret.

POSITION DE CESARE BECCARIA SUR LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE

Nous avons expliqué précédemment en quoi il y avait justement au sein du mouvement des Lumières une apparente contradiction sur la question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les philosophes des Lumières sont en effet bien loin de penser qu’il est bon ou envisageable de donner au peuple le pouvoir de gérer les affaires de l’État…

QUELLE EST LA POSITION DE CESARE BECCARIA SUR CETTE QUESTION ?

Maria Vitali-Volant, dans Cesare Beccaria : Cours et Discours d’Économie Politique, explique à propos de Beccaria que « dans son ouvrage juridique, [celui-ci] formule ses propositions en matière de justice pénale à partir de la théorie du contrat social – principe et fondement de toute société humaine – qui constitue le postulat de ses démonstrations. » Il certain que cette phrase ne nous renseigne en rien sur la position de Beccaria à propos de la question qui nous occupe ici, cela dit, cette phrase souligne un aspect important de la philosophie de Beccaria. Celui-ci, en effet, est avant tout juriste et s’intéresse particulièrement au droit pénal, ce qui nous permet de comprendre pourquoi ce dernier passe très rapidement sur la question de la souveraineté pouvoir faire découler de sa définition de la souveraineté toute sa théorie du droit. Car, nous pouvons nous le dire, Beccaria ne s’interroge pas sur une centaine de pages pour se demander si c’est au peuple que doit revenir le contrôle de l’État ou si c’est un seul homme qui doit en avoir les rennes… D’ailleurs, il ne débat pas vraiment de cette question et pose comme principe que c’est au souverain seul que le pouvoir de gouverner appartient et que toute prétention du peuple à gouverner serait illégitime : le souverain est, selon Beccaria, le dépositaire et l’administrateur légitime de l’État. Beccaria est bel et bien en faveur du despotisme éclairé. Cela dit, que l’on ne fasse pas de lui un partisan de la tyrannie car Beccaria le dit clairement, si le souverain est le seul à même de gouverner, il doit toujours gouverner en vue d’atteindre le bien commun. C’est donc un « contrat de confiance » entre le souverain et l’individu que Beccaria pose comme base de la société humaine. Toutefois il existe pour Beccaria comme pour Montesquieu des pouvoirs intermédiaires qui limitent le souverain et l’empêche d’administrer l’État selon sa fantaisie…

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DÉFINITION DU DESPOTISME ÉCLAIRÉ :

« Le despotisme éclairé est une doctrine politique issue des idées des philosophes du siècle des Lumières. Variante du despotisme qui s’est développée au milieu du XVIIIe siècle, le pouvoir y est exercé par des monarques dont les décisions sont guidées par la raison et qui se présentent comme les premiers serviteurs de l’État. Les principaux despotes éclairés ont ainsi entretenu une correspondance suivie avec les philosophes des Lumières, et certains d’entre eux les ont même soutenus financièrement. »

Source :

Wikipédia

ÉTUDE D’UN TEXTE DE CESARE BECCARIA EN RAPPORT AVEC LE SUJET

Donner la position de Beccaria vis-à-vis de la façon de gouverner la nation est une chose, mais expliquer les raisons de son parti pris en est une autre. C’est par l’étude d’un court texte que nous essayerons de comprendre les justifications que donne Beccaria du despotisme éclairé. Je dis bien « nous essayerons » car encore une fois Beccaria n’est pas des plus explicites sur cette question. C’est donc à l’aide de conjectures que nous devrons essayer de le comprendre sur ce point…

TEXTE :

Libres et isolés sur la surface de la terre, las de s'y voir sans cesse dans un état de guerre continuel, fatigués d'une liberté que l'incertitude de la conserver rendait inutile, les hommes en sacrifièrent une partie pour jouir sûrement et en paix du reste. Pour former une société, il fallut des conditions, et voilà les premières lois. Toutes les portions de libertés sacrifiées ainsi au bien d'un chacun se réunissent pour composer la souveraineté d'une nation, dépôt précieux dont le souverain est le gardien et le dispensateur légitime. Mais ce n'était point assez d'avoir formé ce dépôt : tel est l'esprit despotique de chaque homme en particulier,

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