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« Le Toucher Apprivoisé, Pour Une Approche Différente Du Soigné »

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dultes en situation de handicap ainsi qu’en cabinet libéral. Il pratiquait alors une approche globale de la rééducation, la méthode « Mézières », associée à la relaxation. Son parcours l’a ensuite emmené vers la psychanalyse, les thérapies à médiation corporelle, le travail du souffle et de nouvelles approches du massage. Ces deux dimensions du corps et du psychisme sont restées au cœur de son parcours, comme en témoignent ses livres, consacrés à la distance professionnelle et au toucher dans le soin. Il est aujourd'hui somato-psychothérapeute, consultant et formateur indépendant en milieu sanitaire et social.

SYNTHÈSE

La communication affective et émotionnelle

Dans cette première partie, Pascal Prayez fait son entrée en matière sur la communication. Il nous rappelle, qu’au-delà de la communication verbale, il existe une communication non verbale, involontaire, basée sur les expressions corporelles mais aussi l’odeur, la voix, qui trahissent nos impressions et nos sentiments.

« Certains ont pu dire que le corps ne mentait pas »

Pascal Prayez nous explique que le langage non verbal est régi d’une part par les émotions qui nous animent et conditionnent nos attitudes (émotions qui trouvent leurs origines dans notre nature animale primitive), et d’autre part par l’histoire personnelle de chaque individu. « Il existe donc, en deçà des mots, une véritable communication émotionnelle qui est la toute première forme de communication. »

Ces émotions, canalisées et placées sous contrôle durant l’enfance, ressortent, selon W. Reich, au travers de tensions musculaires canalisées par l’éducation et le savoir être. Il parle ainsi d’une « cuirasse musculaire qui correspond en fait à une cuirasse caractérielle. » .

Chaque rencontre que nous faisons, fait intervenir ces différents processus mais surtout, chaque rencontre génère des émotions d’un coté comme de l’autre.

« Dans le corps à corps soignant /soigné, deux individu se rencontrent à travers le regard, la voix, le geste… »

Peut-on toucher autrui sans être touché soi-même ?

Pascal Prayez nous explique tout d’abord la notion de dimension cachée selon E.T. Hall, espace indispensable au bien-être de tout être humain, classé selon différentes distances variables en fonction des situations. « Les distances chez l’homme occidental »

Le soignant intervient au niveau de la distance intime, pour des actions qui n’entrent pas dans le domaine des actions propres à cette sphère : situation inhabituelle et déstabilisante aussi bien pour le soignant que pour le soigné.

Pascal Prayez introduit dans cette partie le thème de sa réflexion : le toucher, sens on ne peut plus intime et nous rappelle avec justesse que l’« on ne peut toucher autrui sans être touché soi-même »

Le toucher est ici abordé dans toute la profondeur de sa signification : au sens propre (toucher physique: contact physique du patient et du soignant) comme au sens figuré (toucher émotionnel : ressenti des êtres humains face à une situation, aux actes, aux circonstances). L’exemple de la séropositivité vient appuyer la profondeur de ce double sens.

Le soignant reste un humain avant tout et il peut éprouver de la peur même si elle est infondée. L’exemple de la léproserie met en lumière ce point essentiel de la relation soignant / soigné : la crainte, la peur pour soi (réflexe de survie hérité là encore de notre condition animale primaire) de la contagion physique et morale.

«S’approcher du corps souffrant, traumatisé, fait peur et renvoie le thérapeute à lui-même (…) La souffrance inhérente à la condition humaine est ressentie par chacun comme une blessure au cœur de sa propre personne… »

La technique et le discours médicaux comme défense.

Pascal Prayez a précédemment introduit la difficulté pour le soignant d’appréhender la relation avec le soigné, cette impossibilité pour le soignant de toucher sans être touché lui-même.

Il nous explique dans cette troisième partie qu’il est donc naturel pour le soignant de chercher à se prémunir de ses propres émotions en symbolisant le patient et en lui faisant perdre toute humanité. Ainsi M. ou Mme X, personne à part entière, deviendra « l’endocardite de la chambre 12, (…) l’insuffisance respiratoire du 5… »

Selon Pascal Prayez, pour éviter cela, il n'y a pas de solution miracle, mais être à l'écoute de soi-même et de ses émotions semble être un bon début. Accepter le fait d’être un être humain avant tout et non un simple technicien. Il explique que c’est seulement avec le temps et l'expérience que le soignant parviendra à se laisser toucher par le soigné, grâce à la « juste distance » celle « qui évite la fusion sans empêcher la présence et à l'écoute ».

ANALYSE

Notre vie est constituée, chaque jour, de rencontres en tout genre, plus ou moins approfondies selon les obligations mais aussi et surtout selon notre ressenti…

Simplement croiser du regard une personne ou échanger quelques mots et savoir très rapidement si l’on a envie ou pas d’aller plus loin dans la rencontre, cela nous arrive à tous, tout le temps. Et il est, ô combien, difficile de rester neutre. Qui, après une simple discussion avec un étranger, n’a jamais pensé « Elle à l’air sympa… Lui, il est bizarre !... Je n’aime pas son air suffisant!... » ? Pas moi...

Il parait incontestable qu’il existe en effet un deuxième langage, une autre forme de communication, incontrôlable ou presque, qui conditionne dès le premier regard notre approche de l’autre.

« Certains ont pu dire […] qu’il existait un "langage" du corps qui vient parfois contredire ce que le sujet veut affirmer dans son discours explicite »

Ce langage, ces expressions ou plus exactement ces « signaux », que nous renvoyons inconsciemment, sont perçus, par nos interlocuteurs (inconsciemment là encore), et rajoutent un second niveau de communication (parfois plus riche encore) à l’échange purement verbal. On pourrait alors parler de double dialogue : dialogue conscient/dialogue inconscient et de double communication : communication consciente/communication inconsciente.

« Le corps comme la parole est langage »

Notre attitude et celle du patient a donc une influence inévitable sur notre approche. Chaque « rencontre thérapeutique » est différente et sans que l’on puisse se l’expliquer on peut ressentir soit un mal à l’aise ou au contraire un sentiment d’évidence. Il est indispensable d’arriver à faire la part des choses dans la relation soignant/soigné.

Il est alors aisé de comprendre que toucher l’autre puisse être compliqué.

Dans mon expérience, il m’est arrivé de me retrouver face à des personnes malades, affaiblies, en fin de vie et il me semble impossible de ne pas se poser de questions. C’est une situation qui renvoie forcément à soi et aux siens « Pourvu que ceux que j’aime ne finissent pas comme ça… ; je ne veux pas finir comme ça !... »

Cela crée forcément une complexité dans la relation thérapeutique, et demande un certain travail sur soi et une prise de recul.

Difficulté mais nécessité, afin de devenir et de rester un bon soignant, de trouver cette « juste distance » dont nous parle l’auteur.

Cette fameuse « juste distance », mais quelle est-elle ?

« Cette "juste distance" n'est jamais qu'une vue de l'esprit. Comment la définirait-on entre deux personnes: sous un angle géographique? Affectif? Social? Intellectuel? Et que voudrait-dire "juste"? En vérité, aucun échange relationnel n'est comparable. Cette "distance", de quelque nature qu'elle soit, change constamment, en raison des gens en présence, de l'heure, du lieu, du temps, de l'humeur, de la disponibilité... Aucun "espace" idéal ne peut exister. Il faut le créer ! »

CONCLUSION :

La communication non verbale est, pour l’être humain, un deuxième langage guidé par l’instinct, l’affect et les émotions dont on retrouve l’origine dans les conduites primitives du règne animal. C’est l’histoire personnelle et l’éducation de chacun qui influera

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