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Le bon Bramin

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« ne manquant de rien » et son honnêteté est mise en avant par « il n’avait besoin de tromper personne ». Ces éléments mènent à croire de l’existence du personnage.

Il en est de même pour le personnage, plus rapidement présenté, de la vieille femme : « vieille indienne » laisse entendre qu’elle appartient à la classe populaire, son âge est avancée, avec « bigote » on nous apprend qu’elle n’est que très peu tolérante et religieusement bornée. Au contraire du bramin, « assez pauvre » et « imbécile ».

Cependant, l’expression de la ligne 9 « un jour » trahit la crédibilité du texte et nous ramène à croire à la fiction, étant donné qu’il n’y a pas de date précise.

Nous nous intéressons à présent au personnage de bramin, dans la suscitation à la réflexion du lecteur. Au plan matériel, il bénéficie d’une grande aisance, mêlant « plaisir et confort » qui devraient apportés du bonheur. Son état mental, psychologique, se traduit par son discours. Tout d’abord, ce qui occupe son esprit nous est donné aux lignes 5 et 6 du domaine intellectuel et spirituel ; après qu’il se soit bien « amuser » avec ses femmes, il s’occupe de choses intellectuelles « philosopher ». Cependant, la majeur partie de sont temps est consacré au plaisir, le reste étant partagé entre philosophie et religion. Ainsi, si on oppose cette impression au qualificatif « sage », on relève une pointe d’ironie de la part de Voltaire à l’encontre des gens d’Eglise. Ses recherches et ses réflexions portent sur « le temps » l.13-14, « les dieux » l.23-24, la corporéité humaine (cf. l.15), le fonctionnement, les mécanismes mentaux, la pensée « je pense », la cause de la motricité (gestes…), les mouvements, les origines et le but de la vie « je ne sais pourquoi j’existe ». Certains appartiennent à la physique et à la physiologie et d’autres à la métaphysique (dieux, temps), soit ce qui serait inatteignable de l’Homme.

De ce qu’il en dit, on s’intéresse à ce qu’il en sait : rien ou très peu « j’ignore tout » l.11*, « je ne sais pas ce que c’est le temps » l.13, « je n’ai nulle idée de l’éternité » l.15, « je n’ai jamais pu m’instruire de […] » l.16, « j’ignore si […] » , « je n’en sais pas un mot » l.24, « je ne sais pas pourquoi j’existe », « mon ignorance » l.24. Aussi, il faut noter le champ lexical du savoir et de l’ignorance, très riche.

Cependant, les effets psychologiques de sa faillite psychique causé par son échec le place dans un état d’abattement, de délabrement psychique, de « confusion et de honte » : « je demeure confus et honteux de moi-même » soit, une souffrance de l’amour propre, « je voudrais n’être jamais né » l.9, « cet état porte en mon âme tant d’humiliation et de dégoût que la vie m’est insupportable » l.12, on note un effet d’insistance parles groupes binaires « confus et honteux » et « humiliation et dégoût » et également « je suis aussi en peine » l.26 et encore »accablé de ma curiosité et de mon ignorance » l.29.

Bref, l’échec de son entreprise intellectuelle l’amène à l’impossibilité de ne rien savoir, d’accéder à la vérité, à la connaissance. Par conséquent, il est plongé psychologiquement dans le malheur, alors que matériellement, il dispose de tout pour le bonheur.

Tandis que…

Intéressons nous à présent au personnage féminin de l’Indienne. Matériellement, elle connait une misère. Psychologiquement, elle se trouve dans un état, dans une humeur assez heureuse. Son activité mentale et sa réflexion sont très limitées : elle est présentée comme « imbécile ». Ainsi, « elle ne comprit seulement pas ma question », elle est très bête et inculte. Spirituellement, elle est qualifié de « bigote », et « croyait aux métamorphoses de Vitsnou de tout son cœur », ce qui précise qu’elle est sans réflexion, ni lucidité. Elle se trouve dans imprégnée de la « croyance » et du Panthéon hindouiste. Son irréflexion est marquée à nouveau par « elle n’avait jamais réfléchis ». Elle est une imbécile heureuse, et sa seule préoccupation est de l’ordre de l’hygiène et de la religion : «pourvu qu’elle pût avoir quelques fois l’eau du Gange pour se laver », cela tient de l’ordre pratique quotidien, qui fut la condition de son bonheur : « elle se croyait la plus heureuse des femmes ».

En conséquence, le confort et l’aisance matériels, l’intelligence et l’activité intellectuelle mènent au bonheur lorsqu’ils sont absents. Ces absences sont la condition au bonheur.

Voilà bien qui donne à réfléchir puisque le narrateur est arrivé, après ces conversations, à rien concernant la méthode pour trouver le bonheur. Alors quoi ? Faut-il abdiquer son intellectuel pour accéder au bonheur ?

Devant cet échec, le narrateur à recours à des philosophes de ses relations pour trouver une réponse, l’existence à mener. Après réflexions et débats dans la recherche d’une issue, la position personnelle du narrateur nous est donnée par « je n’aurais pas voulu être heureux, à condition d’être imbécile », ainsi donc, le bonheur est désiré, mais sa condition est refusée puisqu’elle est la bêtise et l’absence de pensée. Sa position est partagée par ses relations philosophiques. Ces dernières ne lui sont d’aucun secours, et il reste donc sur son idée personnelle. Seul le but compte : « Car enfin de quoi s’agit-il ? D’être heureux. » Et les moyens de l’avoir, sans importance « Qu’importe d’avoir de l’esprit ou d’être sot ? ». Il tente de résoudre cette question.

Ce questionnement traduit la volonté intellectuelle d’une clarification, une simplification.

Cependant, il arrive une complication « il y a bien plus », puis cela est développé aux lignes 57 et 58 « ceux qui sont content de leur être, sont bien sur d’être content », cela signifie une condition existentielle, puis « ceux qui raisonnent ne sont pas si surs de bien raisonner ». Ainsi, Voltaire jette le doute, la suspicion sur l’intelligence. Puis il marque l’avancée dans la pensée par le connecteur « donc » et une arrivée à un point « clair ». Mot qui mène à la certitude que le sens commun : l’intelligence causerait notre malheur.

Il dit donc qu’il faut abdiquer notre esprit.

Le groupe

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