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Lecture analytique de "Spleen" de Baudelaire

Fiche : Lecture analytique de "Spleen" de Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Janvier 2018  •  Fiche  •  1 842 Mots (8 Pages)  •  1 052 Vues

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Lecture analytique du poème « Spleen »

Problématique : comment Baudelaire exprime-t-il le désespoir ?

Plan :

I – En décrivant le Spleen comme un paysage intérieur angoissant

A) Les éléments d’un paysage intérieur ;

B) Qui plonge le poète dans l’angoisse

II) En tentant de lutter contre le Spleen par une démarche poétique

A) L’écriture d’images poétiques fortes

B) L’isolement du poète vaincu

Introduction :

Amorce : parler du Spleen (préface d’anthologie) ; de la place particulière de ce poème (4e et dernier « Spleen »)

Présentation : Lecture

Problématique

Plan

I – Le Spleen comme un paysage intérieur angoissant

A) Les éléments d’un paysage intérieur

- champ lexical de la nature (souligné en vert) = une nature triste et rayé, chaque élément du paysage est négativement décrit

v1 : « ciel » + 2 adjectifs « bas et lourd » → alourdit la description

v3 : « horizon » + « embrassant tout le cercle » → idée de fermeture, sans issue. « Embrasser » = prendre dans ses bras, donc encercler

v4 : « un jour » + oxymore négatif « jour noir » + superlatif négatif « plus triste que ».

v9 : « pluie » + « immenses traînées » = idée d’obturer l’espace et le lien avec la prison dans la comparaison qui suit « imite les barreaux ».

- bestiaire sombre et inquiétant : « chauve-souris » (v6) et « araignées » (v11)

→ animaux présentés négativement en plus de leur connotation négative.

v6 : la chauve-souris est « timide » et « se cogne la tête » = idée de peur, de perte de repères.

V11 : araignées sont « infâmes », → connotation morale aussi (bas, vil, détestable, odieux) + expression « tendre ses filets » qui évoque le piège.

- Tout ceci annonce un aspect sombre, perdu et on voit bien que tout se passe au plus profond de l’être : « au fond de nos cerveaux » (v12). Le poète se sent enfermé, étouffé par l’angoisse. Il s’agit donc bien d’un paysage intérieur. Le Spleen ronge de l’intérieur, poème d’ailleurs marqué par une humidité malsaine : « verser » v4 ; « humide » et « pourris » v5 et 8 ; « pluie » v9.

- paysage marqué par la claustration avec le champ lexical du lieu clos (souligné en bleu)

L’enjambement du v1 au v2 met le mot « couvercle » en valeur → accentuer la sensation d’étouffement.

Même la chauve-souris ne parvient pas à s’échapper (v8 : « se cognant »)

Le lieu apparaît d’autant plus clos qu’il y a tentative vaine de déborder, de sortir.

- l’intériorité est mise en avant → renforcer la sensation d’enfermement (souligné en noir) → idée de quelque chose sans fond où se tapit le malheur comme une bête malfaisante en une grotte : « l’esprit gémissant » (v2).

B) Qui plonge le poète dans l’angoisse

- Poème parcouru de : l’angoisse et l’idée obsédante de la mort

Champ lexical fortement négatif : « noir, triste, se cognant, pourris, infâme » → gradation qui va vers le plus sombre et vers un mal plus moral et angoissant.

- les images du monde extérieur, « les araignées », prennent possession de l’univers mental, « tendre ses filets au fond de nos cerveaux » → il s’agit d’hallucinations qui s’emparent de l’esprit du poète

- L’angoisse présente aussi par une progression du poème. Construction sur un changement de rythme et aussi un changement sonore.

- le changement de rythme crée un crescendo dans la tension :

→ l’anaphore de « Quand » (v1,5,9) construit une arrivée progressive, assez théâtrale et angoissante du Spleen.

→ Les images imposent un rythme assez lent dans les 3 1ers quatrains → quelque chose qui s’étire comme une toile : « longs ennuis ; verse ; s’en va ; étalant ; immenses traînées ; tendre ses filets au fond ».

→ 4e quatrain → rythme accélère brutalement comme un sursaut pour ne pas se laisser envahir, envoûter, anéantir le Spleen : locution adverbiale « tout à coup » (v13) = rupture ainsi que les verbes d’action : « sautent avec furie » (v1) ; « lancent » (v14) ; « se mettent à » (v16).

→ Diérèse sur l’adverbe « opiniâtrement » (v16) insiste sur cet acharnement nouveau en allongeant encore le mot aux sonorités rudes.

→ Dernier quatrain, rythme ralentit comme si la tentative de secouer le Spleen avait échoué et ce quatrain est celui de l’échec, du renoncement : « défilent le lentement » (v18) ; le pluriel envahissant (comme au début) des « longs corbillard » = suite qui n’en finit plus (on retrouve la toile qui se tisse) => enterrement de l’Espoir. Ce quatrain est séparé des autres par le tiret qui le commence → Baudelaire montre qu’il se démarque des autres passages.

- le changement sonore → création de l’angoisse :

→ 3 1ers quatrains le silence est suggéré : « bas et lourd ; triste ; timide » puis menaçant « un peuple muet » (v11) qui désigne les araignées envahissantes.

Mais dans ce passage il y a des bruits angoissants « gémissant » → souffrance.

→ Le 4e quatrain se démarque des autres par la violence sonore : « un affreux hurlement » (v14) et la personnification des cloches → passage d’une vie fantastique et angoissante comme un glas, une menace. Vers 13 sonore aussi car allitérations en [k] et [t] = agressivité heurtée : « Des cloches tout à coup sautent avec furie ».

La précision « lancent vers le ciel » accentue la force du hurlement qui semble n’en plus finir.*

Ces bruits, vu que le texte à un univers carcéral, évoquent la torture.

→ Dernier quatrain marque la chute, la victoire du Spleen, car le silence revient « sans tambours ni musique » (17). Le mot « vaincu », pour l’Espoir, confirme cette victoire du Spleen.

Transition : Le Spleen semble envelopper l’âme du poète sans laisser aucun répit, aucune porte de sortie. Description d’une sorte du crise qui monte progressivement et s’achève par la victoire du Spleen. Pourtant l’Idéal n’est pas si loin car le résultat de ce « combat » est aussi un poésie d’une grande richesse d’images, comme si le poète était toujours capable d’alchimie, c’est-à-dire de transformer l’Angoisse et les « ennuis » (v2) en une éclatante écriture poétique même s’il faut pour cela s’abandonner au Spleen vainqueur.

II – Lutter contre le Spleen par une démarche poétique

A) L’écriture poétique fortes

- structure classique du poème en 5 quatrains d’alexandrins mais un déploiement luxuriant, quelque peu exagéré et hyperbolique parfois → modernité du poème.

Oxymore « jour noir » (v4) → évoque le « soleil noir de la mélancolie » chez Narval.

Personnifications (v14) et allégories → mettent en scène l’arrivée du Spleen comme autant de personnages luttant contre son emprise : (v6,18,19)

Trois

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