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L’Albatros, Baudelaire lecture analytique n° 1   

Discours : L’Albatros, Baudelaire lecture analytique n° 1   . Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  1 Décembre 2022  •  Discours  •  1 959 Mots (8 Pages)  •  204 Vues

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L’Albatros, Baudelaire lecture analytique n° 1                M. Vérove

Introduction :

  • Présenter l’auteur à l’aide de vos recherches docs.
  • Présenter le recueil : titre. Dates des publications
  • Présenter le poème : 4 quatrains d’alexandrins, un poème symboliste qui définit le statut du poète. Peut-être lié à un souvenir de voyage de Baudelaire vers La Réunion et l’Île Maurice en 1841 (Baudelaire serait intervenu avec violence contre des matelots qui avait pris un albatros et lui brûlaient les yeux avec leurs pipes). Ecrit en 1859, inséré dans la 2e édition des Fleurs du Mal à une place clef : 2e poème de la section « Spleen et Idéal ». Définit d’emblée la double condition du poète.
  • Lire
  • Questions possibles : En quoi n’est-ce pas une simple description ? Quel est le sens symbolique de ce poème ? Quelles images du poète, Baudelaire donne-t-il ?
  • Annonce du plan (Uniquement les grandes parties)

  1. La dramatisation de l’anecdote

  1. Le décor

Se présente d’abord comme un poème sur la navigation : Cf. champ lexical très présent notamment dans le 1er §. Des termes souvent MVR / MVH. Les relever.

Le lecteur s’attend donc à une scène de genre (une petite anecdote) dont le sujet sera l’Albatros.

L’espace est organisé en 3 plan distincts : le ciel et les profondeurs abyssales (« les gouffres amers »). Deux infinis qui s’opposent. L’adjectif « amers » peut renvoyer au goût salé de la mer dans un sens littéral. Finalement le poème n’approfondira pas cette opposition mais il opposera le ciel au pont du navire.

  1. Les acteurs

Les marins sont présentés comme un groupe soudé. En effet, ils sont sujets d’un même verbe d’action « prennent » (v. 2). Ils sont nombreux (le pluriel), ils forment un groupe et ne sont pas individualisés ou alors à peine  Cf. les pronoms indéfinis « l’un / l’autre ». Ils ne sont ni nommés ni décrits.

L’albatros est, lui, solitaire (Cf. le titre). Le pluriel dans les Q1 et Q2 est lié au présent itératif [= habitude, répétition]. Dans le Q1, il est désigné par deux périphrases qui le personnifient. « vastes oiseaux des mers » / « indolents compagnons de voyage ». Ces métaphores mélioratives associent l’albatros à l’infini « vastes », « mers », à l’ailleurs « voyage ». L’animal apparaît bienveillant « indolents compagnons ». Baudelaire en fait un animal sympathique à l’encontre des préjugés de l’époque : les marins considéraient en effet l’albatros comme un animal hostile. Ils pensaient qu’il s’attaquait aux hommes tombés à la mer en leur fracassant le crâne. L’utilisation d’assonances de voyelles ouvertes considérées comme agréables et des voyelles nasalisées « in », « en », « on » soulignent la grandeur de l’oiseau [au contraire, des voyelles fermées évoquent la petite taille : petit, riquiqui…]. Les consonnes douces : z, v, y, g, m, l peuvent, elles, être associées à la fluidité de l’air et de l’eau.

L’albatros est lié au ciel, à l’infini, à l’Idéal. Les hommes sont, eux, liés au sol. Le pont du bateau est désigné par le terme « planches ». L’objet qui les caractérise, le « brûle gueule », annonce leur grossièreté. Il associe en effet un verbe lié à la violence et/ou à la souffrance et un nom familier qu’on ne s’attend pas à trouver à la rime.

  1. L’action

Elle est présentée comme une anecdote récurrente : adverbe de temps « souvent » (v. 1) + présent itératif (ou d’habitude ou de répétition)

Le poète s’emploie à dramatiser ce fait anodin en apparence.

Il y a d’abord un effet de suspens. Cf le rejet du verbe « prendre ». Dans le Q1, Baudelaire ne s’étend pas sur l’action. Le vb prendre est neutre dans sa signification, il euphémise l’action de capturer. De plus le vb « s’amuser » n’annonce pas la violence qui va suivre.

Dès le 2e quatrain cependant, il y a une accélération du rythme annoncée par le cc de temps « à peine ». Impression accentuée par l’utilisation de l’adverbe de temps « naguère » (= il n’y a guère de temps).

Q2 et Q3 : l’accumulation d’adjectifs relatifs à la souffrance dramatise la scène. S’oppose à la sérénité apparente du Q1. La souffrance est physique « maladroits » et morale « honteux » (adjectif MVR) « piteusement » (adverbe MVH).

L’oiseau ne domine plus, les marins sont maîtres de l’action.

  1. Du récit au symbole

  1. Le refus du pittoresque = de l’italien « pittoresco » : qui mérite d’être peint, qui attire l’attention sur des détails.

Ce poème court ne permet pas une longue description (marins, navire par exemple) et Baudelaire semble refuser le pittoresque. On ne trouve pas par exemple de termes techniques propres à la navigation. Le pont est désigné par « les planches » or ce n’est pas un terme employé par les marins. Cette désinvolture de Baudelaire (il connaît bien les termes appropriés) suggère que ce poème n’est pas un poème sur la navigation ou le monde marin comme le confirme le Q4. Ceux-ci ne sont que des prétextes.

Le terme « planches » est peut-être lié au champ lexical du théâtre comme le suggère le champ lexical du spectacle : « s’amuser », (MVH), « comique », « mime » (MVH). Finalement, le navire n’est qu’un décor de théâtre.

  1. L’analogie albatros / poète

Le vers 13 annonce explicitement l’analogie : « Le Poète est semblable au Prince des nuées ». Procédé caractéristique de la poésie symboliste. Le poème n’est qu’un symbole. Procédé repris / inspiré par Gautier qui en 1845 (l’albatros date de 1859) l’utilise dans le Pin des Landes.

Cette analogie est préparée par les 3 premiers quatrains et même dès le titre. Pts communs L’Albatros / Le Poète : un article défini au singulier qui a une valeur généralisante (l’Albatros est le représentant de tous les Albatros ; le Poète est le représentant de tous les poètes). Cf. aussi la majuscule. Autre procédé de généralisation : ne désigne pas un individu en particulier mais c’est un concept = ne désigne pas des êtres en particuliers mais des idées.

De plus, le singulier peut aussi se lire comme une la marque de l’unicité (non pas au sens d’un seul) au sens de « qui se distingue des autres par ses qualités ». : deux êtres uniques au sens où ils différents des hommes communs.

Analogie préparée aussi par les nombreuses périphrases qui personnifient l’oiseau. Suggèrent qu’on évoque en fait un homme et non un animal.

v. 3 : « indolents compagnons de voyage »

v. 6 : « roi de l’azur »

v. 9 : « voyageur »

v. 12 « l’infirme »

v. 13 « prince des nuées »

De plus les adjectifs « maladroits et honteux » sont anthropomorphiques. La honte suppose une conscience morale (= faire la différence entre le Bien et le Mal). C’est bibliquement le 1er sentiment éprouvé par l’Homme. Cf. Adam et Eve. Renforcé par l’adverbe « piteusement » (lié à la notion de honte). Adverbe MVH + par sa longueur (4 syllabes)

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