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Les Métamorphoses du vampire, Baudelaire

Commentaire de texte : Les Métamorphoses du vampire, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  1 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 486 Mots (6 Pages)  •  25 547 Vues

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EXPLICATION « Les Métamorphoses du vampire »

En 1857, Charles Baudelaire publie son recueil de poèmes, Les Fleurs du mal. Quelques semaines après la publication du recueil, la direction de la Sûreté publique accuse l'œuvre du poète "d'outrage à la morale publique et à la morale religieuse". La dernière accusation est abandonnée mais le poète et les éditeurs sont condamnés à payer une amende et des poèmes furent supprimés du recueil. Parmi les poèmes censurés, que l'on appelle les Épaves, on retrouve « Les Métamorphoses du vampire ». Le poème demeura absent de l'œuvre pendant plusieurs décennies. Il fut à nouveau édité en 1945. Dans ce poème on retrouve le thème de la femme, cher à Baudelaire. Une femme sensuelle, belle, voluptueuse qui ensorcelle le poète tout en demeurant inaccessible. Comment la femme et le poète sont-ils liés dans l’union de l’amour et de la mort (Eros et Thanatos) ?

  1. Le portrait d’un monstre de puissance

  1. La femme animale

> Association à un « serpent » (animalisation) : symbole du mal, de la tentation (voir l’épisode du Jardin d’Eden dans La Bible) + « sur la braise » qui renvoie au feu et à l’enfer.

> Les sens aussi participent à la mise en place de l’animalité :

La vue avec la couleur : « bouche de fraise » (métaphore)  → rouge, cruauté

L’odorat avec le parfum : «tout imprégnés de musc » → odeur animale, assez forte

Le toucher : « en se tordant » et « pétrissant » (gérondif et participe présent) → des mouvements assez brusques ou violents montrés dans la durée

> Le danger est présent avec les termes « j’étouffe » et « redoutés » → idée de prédation.

La métaphore « laissait couler ces mots » renvoie à un liquide, possible identification au venin d’un serpent.

  1. Un monstre d’érotisme

> Renouvellement du thème du blason avec un choix de parties du corps qui renvoient à la sensualité : « bouche » (baiser), « seins » (sensualité, féminité) x2 (vers3 et 7), « lèvres » (baiser), « bras » et « buste ». Donc un portrait  essentiellement centré sur la bouche et la poitrine.

> une femme qui se dévoile physiquement : rythme binaire « nue et sans voile » → impudicité et moralement : « j’abandonne » → sensualité et lâcher prise + « libertine » (qui recherche, avec un certain raffinement, les plaisirs charnels.)

> le choix du lieu avec les termes « au fond d’un lit » + « matelas » qui renvoient à la dimension sexuelle

> le plaisir enfin est souligné  «se pâment d’émoi » (hypallage) + « voluptés » (Vif plaisir des sens (surtout plaisir sexuel) ; jouissance pleinement goûtée.)

  1. Le discours d’une femme puissante

> 12 vers sur 28 consacré au discours de la femme soit 43 % du texte → importance de sa parole.

> Forte insistance sur le « je » : 9 occurrences du pronom. On constate que le premier et le dernier mot du discours est « moi ». → être égocentré

> Femme qui célèbre le culte de l’amour qui prend la forme d’un sacrifice où les rôles s’échangent. Voir notamment les vers 12 et 13 avec le balancement « lorsque […] ou lorsque » (inversion des rôles→ tantôt domination, tantôt soumission comme le souligne les verbes « étouffe » (la maîtrise) et « abandonne » (le lâcher-prise).

> La sensualité devient violence : « étouffe » + « morsures »

> Une femme-univers : voir vers 9 et 10, énumération « La lune, le soleil, le ciel et les étoiles » → elle représente le cosmos

> Une femme qui détient des savoirs mystérieux et mortels :         

« je sais la science » (allitération en [s]) + superlatif « si docte »

→ Pouvoir de consolation : « sèche les pleurs »

→ Pouvoir de rajeunissement : antithèse « vieux » et enfants »

→ Pouvoir de renouveau : opposition à « l’antique conscience » (métaphore) qui peut représenter l’ancien monde, l’art ancien.

→ La dimension sacrilège

  1. Les métamorphoses de la femme
  1. Les différentes étapes de la métamorphose

> Le déclencheur : v.17 « Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle » → vampire particulier qui ne suce pas le sang mais la moelle. Pourtant V. 23-24, référence au sang et à l’état premier « au lieu du mannequin puissant » (métaphore). Remarquez déjà la disparition de la vie avec l’emploi du terme « mannequin » qui, en littérature, peut désigner un personnage dépourvu de vérité, de vie.

> 1ère métamorphose : « Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus ! » (métaphore ou animalisation).

« L’outre » renvoie à un récipient

Aspect collant et visqueux avec « gluant » → aspect dégoûtant

« flancs » : animalité  → l’accent est mis sur le ventre, sur le sexe, en opposition radicale à la chair " triomphante " des premiers vers.

Le « pus » renvoie à la maladie.

Donc laideur, saleté et maladie.

> 2ème  métamorphose : « Tremblaient confusément des débris de squelette » (métaphore)

Fragilité pour le tremblement

« Confusément » renvoie à un aspect vague et incertain.

Les « débris » semblent indiquer une mort ancienne, peu récente dontil ne reste que quelques traces.

S’ajoutent à cela :

→ Disparition de la parole : v.4 « ces mots » et v.25 « le cri d’une girouette » : seul le sens de l’ouïe demeure avec une connotation désagréable

→ Passage du chaud au froid : v.2 « sur la braise » et dernier vers « pendant les nuits d’hiver »

→ Présence du fer au début qui entoure et maintient « sur le fer de son busc » et à la fin « au bout d’une tringle de fer ». La « girouette » ou l’ « enseigne » pendent et sont soumises aux éléments, ici le vent. Absence de maîtrise contrairement à la puissante maîtrise du début avec le verbe « balance ».

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