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Les Rapports Filles Garçons En Banlieue

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tion de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui dépend du ministère de la Justice, en dix ans, les violences commises par des filles ont progressé trois fois plus vite que celles des garçons (+231% contre +77%). Bien qu’aucune généralité ne doive en être tirée, la majorité de ces filles délinquantes proviennent de banlieue.

L’adolescence est une période difficile à vivre pour la personne et d’autant plus en banlieue. Comment les jeunes perçoivent cette période et surtout la manière de parler de l’autre sexe à l’adolescence sont des questions très peu mises en avant tant elles le devraient. En banlieue, les rapports qui se dégagent entre filles et garçons sont souvent problématiques et difficiles à décrypter. Il y a des non-dits, des interdits, autant d’inconvénients qui n’existent pas forcément ailleurs et qui s’induisent dans les rapports entre les deux sexes.

Pour ce projet, j’ai choisi de travailler sur les rapports filles garçons âgés de 15 à 20 ans dans les cités bordelaises, à savoir ce qui se développe entre eux et comment eux-mêmes voient cette relation. Ce qui m’intéresse c’est à la fois les interactions que l’on peut percevoir dans la relation mais aussi le point de vue des jeunes par rapport à l'image qu'ils ont d'eux. Le champ étant assez vaste, il a été préférable que je me contente d’effectuer cette étude au sein des banlieues bordelaises. J'ai alors trouvé plus intéressant d'étudier la place des filles dans les banlieues dans la mesure où les termes de « jeunes des cités » sont souvent associés au masculin. Il me semble plus intéressant de me concentrer sur le regard porté sur les filles de banlieues à la fois par les garçons qu’elles côtoient mais aussi par elles-mêmes. Connaître ce qu'elles pensent de leur intégration mais aussi le point de vue des garçons de banlieues sur les rapports qu'ils entretiennent ou non avec elles et leur regard sur la place de celles-ci dans les banlieues. Partir des représentations pour savoir s'ils donnent lieu ou non à des relations entre filles et garçons et étudier la forme de ces relations. J'avais pensé à étudier les évolutions dans les rapports entre les jeunes de banlieues aujourd'hui et leurs aînés, cependant cette étude est impossible dans la mesure où je ne peux étudier les rapports qui existaient auparavant. C'est pourquoi je me suis résolue à me concentrer sur les formes de relations existantes entre filles et garçons de banlieues de nos jours uniquement, sans tendre vers une comparaison avec le passé. Je compte étudier la violence, la liberté, la communication, ou encore les valeurs qui règnent dans ces quartiers. Tout ceci me permettra de constater une difficulté des rapports entre les deux sexes ou au contraire une cohabitation positive.

Ma problématique de départ était: Peut-on parler d'évolution des rapports entre garçons et filles dans les banlieues en France? L'évolution ne pouvant être étudiée, j'ébaucherais pour problématique actuelle: Quels sont les rapports qui s'exercent entre filles et garçons dans les banlieues en France. Je voudrais alors vérifier empiriquement la place dont les filles disposent dans les cités, et prendre en compte les jugements des garçons vis-à-vis des filles et vice versa. Les formes de relations qui prédominent dans les banlieues sont celles sur lesquelles je travaillerai. Je suppose alors que les garçons dominent sur les filles dans les cités. Les filles et garçons ne se fréquentent pas ou du moins très peu, et les rapports entre eux sont difficiles s'il y en a. La place des filles dans les cités se fait selon les codes et règles imposées par les garçons. A partir de mes lectures et de mes entretiens je pourrais alors vérifier ou réfuter ces hypothèses.

C'est alors que pour m'aider dans mon projet, j'ai effectué des recherches bibliographiques.

En premier lieu, je me suis penchée sur un article : Pascale Krémer et Martine Laronche, Filles des cités, journal Le Monde, 25/10/02. Dans cet article on constate que la place des filles n’existe pas réellement, qu’elles doivent se la faire elles-mêmes, elles doivent faire attention à leur image et à l’image qui leur est donnée. Parfois, les rapports filles garçons peuvent tendre à des violences telles que harcèlement ou viols, c’est dans les cas extrêmes, cependant, dans cet article les auteurs nous font part que depuis dix ans les rapports entre filles et garçons ont régressé. Je prendrais cette remarque en compte lors de mes observations afin de constater si je retrouve ou non un changement dans les rapports. Aussi, l’apparence est un point important des filles des cités dans le sens où c’est ce par quoi elles seront jugées. « Les filles doivent développer des stratégies de contournement compliquées pour éviter les groupes de garçons, faisant parfois de longs détours », on constate une cohabitation assez difficile des filles et des garçons dans les cités. Les auteurs annoncent que seules les filles voilées sont protégées des insultes et respectées. Les relations amoureuses ne se font plus elles deviennent tabous et sexe et amour se confondent. Pourquoi en est-on arrivé là ? Les auteurs nous expliquent cette régression des rapports par la banalisation du sexe notamment dans l’effet que produisent les films pornographiques, aussi « le poids patriarcal » des familles immigrées participent de cette régression ainsi que « l’influence d’un islam fondamentaliste ».

Ensuite, un second article m’a intéressée : Agnès Piernikarch, Victimes de l’amitié, Revue Enfances & Psy, 2006/2, n°31. Agnès Piernikarch étant pédopsychiatre s’est penchée sur le sujet des relations qui s’exerçaient entre filles et garçons des cités. L’auteure constate la détresse des filles, souvent victimes d’agressions, qu’elle considère comme des filles « faciles » dans le sens où elles sont déjà fragiles psychologiquement. Comme Pascale Kremer et Martine Laronche l’ont souligné dans leur article ces filles doivent se conformer aux règles qui régissent la cité celles que les garçons imposent. Les agressions et attaques (violences, insultes…) sont plus fréquentes au collège. On constate de nouveau que l’habillement est un détail auquel les filles doivent faire attention, car c’est ce sur quoi elles seront jugées. De plus, les filles, que ce soit en journée ou soirée, ne sortent jamais seules, pour celles qui continuent à le faire savent que c’est un grand risque. En ce qui concerne les relations amoureuses, elles sont inexistantes et les flirts deviennent des viols masqués. Le harcèlement, les violences sont présentés comme des jeux par les jeunes de cité, dus à leur banalisation. Pour mon travail de recherche, je m’aviserai de voir si je retrouve ce genre de comportement ou non, si les filles ont déjà été victimes de violence.

J’y ajouterais deux autres lectures.

- Isabelle Clair, Les jeunes et l'amour dans les cités, Paris, Ed. Armand Colin, 2008, 303p.. Isabelle Clair, sociologue, réalise avec cet ouvrage un travail sociologique sur les jeunes de banlieues. Elle dépasse alors les préjugés négatifs qui règnent sur ce thème, pour constater tout de même une réelle domination sur le sexe féminin. Pour ce constat elle a réalisé une enquête par entretiens ethnographiques dans quatre cités de la banlieue parisienne, entre 2002 et 2005, auprès de jeunes filles et garçons âgés de 15 à 20 ans. On comprend alors que c'est à l'adolescence que les différences se créent entre les filles et les garçons, c'est à dire que les filles vont être jugés sur leur apparence, elles seront alors soit des filles biens soit des « putes ». Pour ne pas se faire remarquer elles vont parfois jusqu'à se comporter comme les garçons (bagarre, vêtements typiquement masculins...). Pour les garçons, ce qui va compter c'est justement de se différencier des filles en adoptant une attitude virile; pourvoyeur de fond et mauvais élève en cours leur permet de se définir comme viril et d'être éloigné de la féminité. Aussi, les jeunes garçons vont alors confondre sexe et amour dans la mesure où ils estiment qu'un homme ne fait pas dans les sentiments mais uniquement dans le sexuel. C'est alors qu'une fille masculinisée sera de l'ordre d'un atout, d'un point positif alors que pour le garçon féminisé ce sera honteux. Les relations entre garçons et filles des banlieues est possible et même fréquentes tant qu’elles ne tendent pas vers la relation amoureuse. Cependant, il faut comprendre que les filles ne s'obligent pas à se masculiniser pour les concernés, c'est un choix elles savent jouer le rôle de la fille féminine et celle de la fille masculine quand l'occasion se présente. Il n'est pas question alors de parler de violence ici. La violence a tendance à s'expliquer socialement et non pas culturellement, il ne faut pas l'amener voire la lier à la banlieue. Les filles se sentent à leur place dans les banlieues et pour la majorité, ne se sentent pas éprises de violence par les garçons.

– David Lepoutre, Cœur de banlieues, codes, rites et langages, Paris, Ed. Odile Jacob, 1997, 362p.. Dans cet ouvrage, le sociologue- ethnologue fait une immersion totale en banlieue parisienne plus précisément à la Courneuve. Il sera professeur là-bas et pour mieux réaliser son étude s'installera au cœur même de cette banlieue. C'est alors avec détail qu'il nous

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