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Les fleurs du mal / La beauté

Dissertation : Les fleurs du mal / La beauté. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  2 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 985 Mots (8 Pages)  •  470 Vues

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Antoine Compagnon dit à propos de la poésie de Baudelaire “Toute beauté est maintenant faite de deux faces, comme s’il s’agissait des deux côtés d’une même chose, indissociables comme l’avers et le revers de la vie humaine ; toute beauté est faite de deux éléments contradictoires” (Baudelaire l’irréductible, 2014). Partagez-vous cette opinion à propos des Fleurs du Mal ?

Dans son recueil “Les Fleurs du Mal” paru en 1857, Charles Baudelaire y consacre un grand nombre de poèmes sur le sujet de la beauté (et celle des femmes en particulier), mais l’exploite selon sa vision de qui est bien différente des standards de la poésie classique. La beauté est un concept très subjectif pouvant se définir par quelque chose correspondant à un idéal esthétique, étant harmonieux, ou selon les grecques comme étant l’accord et la proportion de parties entre elles et avec son tout. Cependant, Baudelaire traite la beauté de façon peu conventionnelle sous l’angle d’une poésie moderne, en sublimant des choses banales et disgracieuses grâce à l’alchimie poétique, en transformant ainsi “la boue en or”. L’académicien Antoine Compagnon dans son ouvrage Baudelaire l’irréductible (2014) déclare que “ toute beauté est (…) faite de deux faces, (…) indissociables, (…) de deux éléments contradictoires”. Cette affirmation semble bien s’appliquer au recueil de Baudelaire car le poète assimile la beauté avec une certaine dualité présentant des aspects positifs et négatifs à celle-ci. C’est pourquoi on pourra se demander par quels moyens Baudelaire parvient-il à illustrer l’ambivalence de la beauté, et que si on la retrouve dans la poésie baudelairienne, elle est cependant aussi représentée sous la forme d’une beauté sans revers.

En effet, on retrouve une certaine ambivalence de la beauté dans le recueil de Baudelaire car il met en lumière sa vision de celle-ci et parvient grâce à l’alchimie poétique à démontrer sa double face.

Tout d’abord, on retrouve l’ambivalence de la beauté, avec deux faces contradictoires dans la vision des femmes de Baudelaire. Effectivement, la femme détient un rôle central dans le recueil car c’est l’un des moyens que Baudelaire tente d’utiliser pour parvenir à combler ce spleen dont il souffre tant. Par ailleurs, une femme en particulier est souvent fait référence à implicitement, lorsque Baudelaire parle dans sa poésie de la beauté des femmes. C’est sa muse Jeanne Duval, une actrice au teint métisse, qui est pour Baudelaire l’une des plus grandes inspirations en termes d’écriture pour célébrer la femme, où il vient la présenter de façon méliorative. On retrouve la présence de Jeanne Duval dans des poèmes comme “La Chevelure” où le poète décrit la beauté féminine à travers la métaphore de la “crinière” de sa muse ; dans “Parfum Exotique” lorsqu’on perçoit la sensualité de la femme et son exotisme avec l’emploi des cinq sens ; ou encore dans “Le Serpent qui danse” qui donne à voir une description des attraits de la femme et de son “corps si beau”, avec la métaphore du serpent qui traduit une certaine sensualité, un caractère sexuel de la femme qui attire le poète. Néanmoins, la métaphore du serpent peut aussi transmettre une image négative de la femme, car le serpent est un reptile dangereux, venimeux, qui dans l’image biblique est l’animal qui a incité l’homme au péché. Ainsi, Baudelaire exploite aussi le revers de la beauté pour lui donner en aspect plus péjoratif. C’est le cas dans le poème “Les Métamorphoses du vampire”, où l’on peut observer la dualité de la beauté féminine par excellence. D’une part, dans la première strophe, la femme est présentée comme une figure puissante étant sensuelle, qui est dotée de la science infuse de l’érotisme et capable d’envoutée les hommes. D’autre part, dans la deuxième strophe, c’est une tout autre description de la femme qui nous est donnée, car après l’acte charnel le poète n’éprouve plus que dégoût et épouvante devant la femme, qui est comparée à “une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus” ou à des “débris de squelette”. On a donc ici une véritable transformation de la figure féminine et de ce fait, de sa beauté, ce qui démontre ainsi son ambivalence. Mais Baudelaire n’utilise pas que l’image de la femme pour montrer la dualité de la beauté dans son recueil, il s’appuie aussi sur des éléments de la poésie moderne.

Ensuite, Baudelaire parvient à démontrer l’avers et le revers de la beauté grâce à l’alchimie poétique qui lui permet de transformer “la boue en or” et réciproquement. C’est tel un alchimiste qui essaie de transformer une matière en une autre, que Baudelaire envisage sa poésie dans le recueil, car pour lui c’est le langage poétique qui mène l’homme vers la perception du beau. Mais le beau selon Baudelaire est conçu d’une manière totalement neuve pour l’époque, car il déclare que “le beau est toujours bizarre”. Alors, c’est dans cette optique là que le poète va chercher à mettre en lumière des choses qui ne sont pas normalement considérées comme étant belle, pour les embellir grâce à son art poétique. Le rôle que détient le poète à sublimer les choses laides, est retranscrit dans le poème “Le Soleil”, où grâce à une analogie entre le poète et le soleil, Baudelaire démontre que le rôle du poète tout comme le soleil est d’“ennobli(r) le sort des choses les plus viles”. Dans le poème suivant intitulé “A une mendiante rousse”, c’est ce qu’il parvient à faire en comparant la beauté et une mendiante qui paraissent comme étant deux éléments

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