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Mao Après 1949

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pensée de Mao, on voit que l’imitation de l’armée donnera un sens, sera la base du mouvement d’éducation socialiste. De l’armée il faut imiter la force de caractère et l’optimisme devant les épreuves, imiter le désintéressement total, l’acceptation de la vie collectivité.

Au moment du grand bond en avant, le vocabulaire militaire passera dans la vie courante. Une littérature militaire populaire se développe comme le roman de Ou Yang Hai. Des expositions, campagnes et slogans exaltent l’union et l’amour réciproque du peuple et de l’armée. (soutenir l’armée, aimer le peuple ; unis, armée et peuple avancent) Les équipes de propagation de la pensée de Mao composées de soldats se multiplient et magnifient le rôle tutélaire de l’armée par rapport aux masses. Par une directive du 7 mai 1966 l’armée deviendra une grande école de formation politique et culturelle aussi bien que militaire et s’intéressera également à l’agriculture et à la production en général.

B) Mise en place du collectivisme

A la campagne, le 19 novembre est adopté le système unifié d’achat et de vente de céréales. Ce monopole étatique du commerce des céréales prive les paysans de toute indépendance économique ainsi à la collectivisation. Les paysans sont incités a former des groupes d’entraide agricole qui doivent déboucher sur des coopératives de production ou les terres seront mises en commun. Mais en décembre 1954 seuls 39% des foyers ruraux ont rejoint ces équipes d’entraide. Le 31 juillet 1955, Mao Zedong décide néanmoins d’accélérer la marche à la collectivisation. Il prétend que la paysannerie aspire à aller plus vite vers le socialisme et qu’il faut hâter la collectivisation. Cinq mois plus tard, c’est chose faite : en décembre 1955, 67 % des foyers paysans se retrouvent dans les coopératives, le reste dans des équipes d’entraide.

Le monopole sur les céréales a ôté bien des attraits à la propriété privée. Le prestige de Mao est grand car selon lui la collectivisation permettra l’abondance. C’est sur cette base que les cadres mobilisent les associations de paysans pauvres, qui jouent un rôle décisif. De plus pendant l’été une campagne contre les adversaires cachés du socialisme survient pour dissuader les éventuels récalcitrants.

A la ville, après la nationalisation des entreprises, le secteur d’état fabrique le tiers de la production industrielle. Avec le jeu des contrats négociés avec le secteur privé et les entreprises mixtes, les commandent d’état se multiplie : elles représentaient respectivement 16% et 13% de la production en 1955. En janvier 1956, le secteur d’état absorbe la quasi-totalité de la production.

C) Une nouvelle stratégie de développement : le grand bond en avant.

Le grand bond en avant c’est déjà une ambition d’objectif : une récolte de 450 millions de tonnes de céréales en 1957, le doublement de la production d’acier en un an. Dans tous les secteurs on produira mieux, plus vite et davantage pour espérer pouvoir dépasser l’Angleterre en 15 ans.

En mai 1958, la seconde session du 8e congrès du parti communiste chinois adopte la ligne générale pour la construction du socialisme et lance officiellement le grand bond en avant. Mao dispose de la légitimité du parti.

Il y a une mise en place de communes populaires. Elles sont alors au nombre de 70 000 et regroupent chacune 10 à 12 coopérative qui deviennent des brigades, fractionnées en équipes. Ces communes comptent en moyenne 5 000 familles. Ce sont des unités de productions agricoles entièrement collectivisées, mais aussi de production industrielle, avec de petites usines travaillant pour l’agriculture. Une commune est aussi un centre politique, ou tout est placé sous l’autorité du comité du parti, mais c’est aussi un centre médical, militaire avec un bataillon de milice.

Tout ceci s’accompagne de grands travaux. 90 Millions de paysans participent à l’automne 1958 à des travaux d’infrastructure : barrages et canaux.

Des cantines gratuites sont ouvertes dans les villages. Les paysans peuvent y inviter leurs familles. Dans sa sollicitude le parti va même jusqu'à éditer des recueils de recettes pour éviter la monotonie des repas collectifs.

Les premiers signes de l’échec apparaissent. Les paysans sont épuisés par les grands travaux, absents de leurs villages pendant des mois, les récoltes ne sont pas ramassées elles commencent à pourrir sur pied.

Tout cela va engendrer disette qui va vite se transformer en famine.

III/ L’opposition et l’explosion des contestations réprimées

A) Le mouvement des cent fleurs : L’autocritique et la purge politique

D'abord très prudente, la campagne de rectification déclenche une explosion de critiques que le Parti réprimera vigoureusement. L'événement des cent fleurs proprement dit sera donc très bref, quelques semaines, parfois quelques jours dans certaines provinces. Mais il sera explosif. Le mouvement commence de façon très timide mais cependant, dans la deuxième moitié du mois de mai et au début du mois de juin 1957, la parole se libère. Dans une satire intitulée Le rêve du jardinier, Ai Qing dénonce l’attitude des représentants du Parti, et plus particulièrement les membres de l’Union des écrivains, semblable au jardinier qui plante des centaines de fleurs dans son jardin mais n’en garde qu’une seule variété, si bien que même fleuri ce jardin est dépourvu d’éclat.

Des personnalités démocratiques prennent la tête du mouvement de contestation. Parmi elles Chu Anping, rédacteur en chef du journal Clarté qui s’était déjà élevé contre le principe du parti unique en 1946, Zhang Bojun, ministre des communications, et Luo Longyi, ministre de l’industrie et du bois.

Les écrivains, en majorité les plus jeunes s’insurgent ouvertement contre le contrôle bureaucratique qu’exerce le Parti sur l’activité créatrice, et surtout contre la personne de Chu Yang. Hu Feng dénonce en juillet 1954 les poignards dont le parti frappe la libre création. Il doit faire trois autocritiques avant d’être arrêté en juillet 1955. Parallèlement dans les cercles étroits du pouvoir, une crise se développe en février 1954 : les puissants patrons du parti de la Mandchourie (Gao Gang) et pour la région de Shanghai sont dénoncés pour avoir voulu créer des royaumes indépendants. Leur condamnation est publique en mars 1955 : Gao Gang se suicide.

La critique se généralise. Si les contestataires s’en prennent d'abord au travail du Parti, très vite les critiques s’orientent à l’encontre de sa nature même et de son rôle au sein de la société chinoise. Le mouvement étudiant part lui de la prestigieuse université Beida à Pékin. Les manifestants réclament la liberté de presse, et dénoncent le sectarisme du Parti à l’encontre des professeurs non communistes, l’adoption du modèle éducatif soviétique, et l’attitude du régime vis-à-vis des écrivains. Sur une place du campus rebaptisée place de la démocratie, une étudiante de Renda (Université du peuple), Lin Xiling, évoque dans un de ses discours la disparition de Hu Feng et exige que son cas soit réexaminé. Elle met aussi en avant le dogmatisme du Parti et le fait que « le vrai socialisme doit être démocratique, alors que le nôtre ne l'est pas ». Très vite ces critiques en viennent à remettre en question le système même de l’État, et la domination du Parti. Le mouvement va s’étendre rapidement aux autres provinces. C'est à Wuhan (Hubei) qu'il donnera lieu aux troubles les plus graves : des étudiants manifestent devant le comité provincial et dressent quelques barricades.

Mais la grande peur des dirigeants communistes est de voir cette agitation s’étendre aux usines. Dans les milieux professionnels, on dénonce l'autoritarisme et l'incompétence du Parti. On critique aussi les privilèges exorbitants dont bénéficient ses membres. Déjà sur certains sites, le relâchement du contrôle des cadres permet l’organisation de pétitions, de manifestations et même de grèves. Les cent fleurs permettent l’émergence d’un courant syndicaliste de classe mené par Gao-Yuan. Celui-ci refuse de cantonner le rôle des syndicats à celui d’une courroie de transmission du Parti, et envisage explicitement que le syndicat, organe de la classe ouvrière, puisse entrer en conflit avec le Parti et l’État pour la défense des travailleurs.

Les faits ont donc donné raison aux réalistes. Menacé dans son existence même, par un mouvement qui risque d’échapper à tout contrôle, le Parti se doit de réagir

Mao lui-même avertit les manifestants lorsqu’il déclare le 25 mai devant le IIIe Congrès de la Ligue des jeunes communistes, que ceux-ci doivent être conscients que « tous les mots ou actions qui s’écartent du socialisme sont mal venus ». Le lieu où cette phrase est prononcée n’est pas anodin. C’est principalement la jeunesse qui inquiète le plus les dirigeants

Le Quotidien du peuple va annoncer la volte-face du Parti. Dans son éditorial du 8 juin, il dénonce en effet « ceux qui veulent se servir de la campagne de rectification pour mener la lutte des classes ». Pour étayer ses dires, le journal publie le texte du discours de Mao « De la juste solution des

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