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Maupassant, Bel Ami, Incipit : un héros ambigu

Commentaire de texte : Maupassant, Bel Ami, Incipit : un héros ambigu. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  899 Mots (4 Pages)  •  301 Vues

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Commentaire littéraire : Incipit Bel-Ami

Axe de lecture : Un héros ambigu

Remarque: Vous trouverez le modèle d’introduction correspondant à l’axe de lecture choisi dans le PDF « Introduction-Conclusion… »

Introduction

Annonce de l’axe

1er argument

(1ère synthèse)

2ème argument

(2ème synthèse)

3ème argument

(3ème synthèse)

Conclusion

           Le Réalisme, mouvement littéraire et artistique de la seconde moitié du XIXe siècle, s’attache à peindre la société sans l’idéaliser, avec tous ses travers, une société où l’argent devient l’objet de toutes les convoitises, où la réussite sociale est essentielle, où le « paraître » l’emporte sur l’«être ». C’est ce que peint Guy de Maupassant, auteur réaliste de l’époque dans son roman Bel-Ami, publié en 1885, qui met en scène Georges Duroy, garçon ambitieux et peu scrupuleux. L’incipit le présente à Paris, exerçant un métier sans avenir et donnant de lui-même une fausse image où son apparence s’oppose à son moi intime. Nous pourrons, dans ce qui suit, mettre l’accent sur l’ambiguïté du personnage.

         Georges Duroy, le personnage principal du roman, se présente comme un héros ambigu. En effet, Si l’on est séduit par sa beauté, on ne peut s’empêcher d’éprouver en même temps un malaise face à sa brutalité et de remarquer du coup ses difficultés financières.

Ainsi, dès le début du texte, Duroy est présenté en mouvement : il "sort" du restaurant partant à la conquête de la capitale qui devient d’ailleurs le terrain de son ascension sociale. Cet esprit de conquête est explicité par le vocabulaire militaire qui jalonne le texte "ancien sous-officier, l’uniforme des hussards", il bat "le pavé de son talon" : le héros agit en militaire qui occupe un terrain conquis. En outre, cet esprit est illustré non seulement par le rythme dynamique des phrases courtes mais aussi par la multiplication des verbes de mouvements qu’ils soient à l’imparfait "marchait, inclinait" ou au participe présent "heurtant, poussant". Duroy va même jusqu’à être brutal ayant un instinct de chasseur agressif et violent comme le montre la comparaison "comme des coups d’épervier". Enfin, l’accumulation qui suit le verbe défier "Il avait l’air de toujours défier" est une amplification révélatrice : de "quelqu’un" on arrive aux "passants" ensuite à "la ville entière". Duroy a donc des ambitions de conquérant et il a pleinement confiance en lui-même.

Par ailleurs, cette confiance revient surtout à son aspect physique. Duroy est un bel homme et il le sait. Dès la première phrase du roman, l’accent est mis sur la séduction qu’il exerce sur le sexe féminin. En effet, de nombreuses femmes sont subjuguées par le charme du héros quelle que soit leur classe sociale évoquée dans l’énumération "petites ouvrières, maîtresse de musique, bourgeoises" et elles ont raison de l’être car le protagoniste est "joli garçon, grand, bien fait" ; les adjectifs qui le décrivent relèvent d’un vocabulaire mélioratif. Sa silhouette est marquée par son passé militaire qui lui a laissé une certaine prestance "Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille". De même son "regard de joli garçon" apparaît aux premières lignes et est repris à la fin du passage "beau soldat" et la moustache qu’il porte "frisa sa moustache" révèle son souci de paraître élégant et d’être à la mode. D’ailleurs tout son physique est attirant : les cheveux blonds, "frisés", coiffés à la mode des mauvais quartiers, les yeux bleus dont le regard est semblable à des "coups d’épervier" jusqu’aux vêtements d’une "élégance tapageuse". Cependant, sa tenue vestimentaire qui n’est plus de première fraîcheur "chapeau assez défraîchi" est révélatrice de la situation financière du héros : l’opposition entre les termes décrivant son physique et ceux qui se rapportent à ses vêtements prouve que Duroy est beau mais pauvre et il a des difficultés financières.

Et ce manque de moyens pécuniaires empêche le héros de satisfaire ses besoins élémentaires et devient une véritable obsession : le champ lexical de l’argent "la monnaie de sa pièce de cent sous, vingt-deux sous…" et les calculs qu’il fait en sont la meilleure preuve. D’ailleurs sa fréquentation "d’une gargote à prix fixe" ne laisse aucun doute sur la médiocrité de son état. Son aspect physique, son attrait et son charme cachent donc ce qu’il est en réalité, un ancien soldat sans le sou : Duroy cherche à paraître ce qu’il n’est pas. De plus, la première phrase du roman renvoie à l’argent « Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce ». Il masque sa pauvreté sous des apparences trompeuses et devient ainsi le symbole de la décadence d’une société parisienne où l’apparence et l’hypocrisie, moteurs d’ascension sociale, sont de rigueur.

            Au terme de notre étude, rappelons que cet incipit permet de mieux connaître Georges Duroy qui apparaît comme un héros ambigu. Certes, il est pauvre, mais doté d’une grande séduction qu’il semble prêt à exercer, il a l’air animé d’un grand esprit de conquête. Il se trouve ainsi au début d’une ascension sociale qui s’annonce déjà. L’incipit ouvre aussi des perspectives quant à la suite de l’intrigue, en attirant notre attention sur le rôle des femmes dans la formation du protagoniste : c’est grâce à elles qu’il réussira et grimpera les échelons de la société, l’événement sur lequel se termine le roman, à savoir le mariage de Duroy avec l’héritière Suzanne Walter, le confirme bien.

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