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Montrez Qu'Amélie Nothomb, Dans Stupeur Et Tremblements, Tourne En Dérision Non Seulement Le Monde Du Travail Japonais, Mais Toute La Culture Nippone.

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uffante violence de ce personnage, mais aussi la déception du Japon tant idéalise de l’enfance de l’auteure. Ce personnage caricatural est associé à un ogre (p.89) pour ainsi se moquer de son obésité et de son grand appétit, mais aussi pour illustrer qu’en agressant verbalement et en humiliant ses employés comme il le fait, en quelque sorte, il les mange littéralement. L’écrivaine réitère cette satire aux pages 95 et 133. Entre autres, elle y désigne le vice-président sous le simple terme d’«obèse», elle qualifie la réaction de ce dernier d’«hilarité pleine de cholestérol» et elle dit qu’il mangera un «double sandwich futon-mayonnaise». Cela permet de présenter M. Omochi comme un stupide gros qui ne mérite pas tout le respect qu’on lui porte dû à son statut dans la compagnie. Également, l’écrivaine se moque de sa supérieure immédiate, Mlle Mori. La colère de cette dernière est illustrée de manière comique à l’aide d’une métaphore qui dit qu’elle a «Hiroshima dans l’œil droit et Nagasaki dans l’œil gauche» (p.97). Aussi, Nothomb rend érotiques trois scènes entre Fubuki et Amélie-san. Elle lui met «les cheveux dans un tel état qu’elle semblait avoir passé une folle nuit d’amour» (p.63), elle «enlace l’ordinateur de Fubuki et le couvre de baisers.» (p.67) et lors de sa démission, on retrouve un champ lexical érotique pour décrire son échange avec sa supérieure : «septième ciel», «jouissance», «plaisir», «assouvissement» (p.129) et «extase» (p.130). Cet érotisme apporte une touche comique à ces situations, qui ne devraient pas l’être normalement, permettant ainsi de provoquer et de rendre ridicule le personnage de Mlle Mori. Aux pages 60 et 61, elle s’amuse de l’opinion de Fubuki, qui la prend pour une handicapée mentale, ainsi qu’à la page 107 : «Si vous avez des motifs de vous plaindre […] il était envisageable que je n’aie pas de motif de plainte», ridiculisant ainsi le jugement de sa supérieure. Elle prouve encore le manque de jugement de sa supérieure en disant : «Imaginez que vous ayez donné ce poste à quelqu’un d’intelligent!» (p.113) alors que le lecteur sait pertinemment que c’est exactement ce qui s’est passé. L’auteure utilise l’ironie en feignant s’humilier à l’extrême pour «voir si une aussi grotesque preuve de soumission serait du goût de ma tortionnaire» (p.127), ce qui laisse sous-entendre qu’en fait, Amélie-san trouve ridicule le jeu de pouvoir instauré par sa supérieure. De plus, l’écrivaine présente l’absurdité et l’inefficacité du fonctionnement de l’entreprise japonaise en se moquant des tâches ridicules qui lui sont confiées. Tout commence lorsqu’elle doit recommencer inlassablement la rédaction d’une lettre au contenu pourtant futile et qu’elle se permet donc de s’amuser avec la syntaxe de la phrase (p.12). Ensuite, lorsqu’on lui demande de photocopier à répétition des textes inutiles, elle se permet de bâcler le travail. Cela prouve à quel point elle perdait son temps et que ces tâches n’avaient aucun sens. Elle mentionne même qu’«il eût fallu être mesquine pour songer qu’aucune des compétences pour lesquelles j’avais été engagée ne m’avait servi» (p.14), ce qui est, en fait, une litote. Elle rit de son travail de copie en le qualifiant de «sérénité facturière» (p.48) et de son travail de nettoyage de toilette en le désignant de «mission expiatoire en rémission des péchés de l’humanité.» (p.120). En parlant de la plus basse tâche pouvant lui être confiée, elle écrit : «elle me confia les précieuses clefs d’un débarras où ces merveilles étaient entreposées à l’abri des convoitises» (p.99). Cette antiphrase est utilisée pour démontrer comiquement le peu de valeur de ce travail. Elle utilise l’hyperbole et l’euphémisme en nommant ses diverses tâches grotesques de «gammes épistolaires» (p.13), de «carrière prometteuse», de «vocation» (p.26), de «gloire» (p.28), de «promotion» (p.106), de «poste» (p.27), de «ministère» (p.105), et de «nomination» (p.107) pour ainsi exagérer le caractère mélodramatique de sa situation et faire rire le lecteur. Tout cela permet de constater qu’Amélie se trouvait dans un état de vacuité intellectuelle et qu’il était absurde de ne pas utiliser ses talents. L’auteure dénonce ainsi les abus de pouvoir qu’elle a subis et surtout, prouve que la compagnie est inefficace.

Deuxièmement, Amélie Nothomb tourne en dérision toute la culture nippone. Effectivement, elle dénonce la situation dramatique de la femme japonaise de manière comique. Amélie-san adopte une attitude niaise de façon exagérée, en proposant stupidement d’installer des caméras dans les toilettes pour hommes (p.112), imitant ainsi l’apprentissage de la simulation inculqué aux Nippones. Elle répète ce genre de comédie aux pages 60 et 61 et aux pages 126 à 129, lorsqu’elle y simule être idiote. Elle révèle que la Japonaise n’a aucun espoir puisqu’elle ne peut espérer être reconnue pour sa valeur, être aimée d’un mari, avoir un avancement professionnel, avoir du plaisir, etc (p.74 à 78). C’est dans ce même esprit que l’écrivaine remarque donc l’absurde tradition des Japonais qui donnent des prénoms qui font rêver aux petites filles, alors que ces dernières ne pourront se permettre de rêver. D’ailleurs, l’auteure met en lumière l’incohérence des certains dogmes japonais demandés aux femmes. Par exemple, il est noté qu’il est presque impossible pour une femme d’être mariée avant vingt-cinq ans, si elle se dévoue à son travail comme demandé, puisqu’elle n’aura aucun temps libre pour rencontrer un prétendant. C’est sur un ton ironique qu’elle dénonce le rôle dramatique et absurde de la Nippone: «Tu as faim? Mange à peine, car tu dois rester mince» (p.75) et «Entre le suicide et la transpiration, n’hésite pas.» (p.79). Donc, elle affirme qu’il est préférable de se suicider plutôt que de transpirer, ce qui ridiculise la situation devant laquelle se retrouvent ces femmes. Elle prouve qu’elles n’ont d’autres choix que le suicide et que la notion d’honneur est démesurée au Japon. De plus, l’auteur présente le racisme des Japonais envers les Occidentaux sur un ton humoristique. M. Omochi insulte M. Tenshi en affirmant : «Ce pragmatisme odieux est digne d’un Occidental.» (p.40), tandis que Fubuki demande sarcastiquement à Amélie-san: «Y a-t-il beaucoup de… gens comme vous dans votre pays?» (p.60). Aussi, lors de la scène du déplacement de l’Hollandais dans une pièce, les Japonais qualifient d’odeur de «blanc» le «feu d’artifice de particules olfactives» dégagé par ce dernier. Ces paroles démontrent que les Japonais se croient supérieurs aux Occidentaux et qu’ils les méprisent. Nothomb ridiculise cette opinion en utilisant l’humour. Également, l’auteure se moque de la conduite et de plusieurs valeurs japonaises. Elle se moque du stoïcisme japonais en affirmant qu’«il fallut l’observer au sismographe» (p.128) pour rendre risible cette caractéristique japonaise. Elle nous présente l’extrême dévotion des employés japonais envers leur travail en nommant le fils de M. Saito, Tsutomeru, qui signifie «travailler» (p.81). Elle dénonce le dogmatisme japonais dans cette antiphrase : «Et ne vaut-il pas mieux se conduire comme une

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