Méthodes d'Enseignement

cultés. Cependant la méthode est restée incomplète car ne proposant qu’un nombre limité de séries.

3. La méthodologie directe

Elle résulte d’une évolution interne de la méthodologie traditionnelle et de la méthode naturelle.

Elle visait la maîtrise de la langue comme instrument de communication pour côtoyer le développement dans les différents domaines. Avec l’ouverture sur l’étranger la société ne pouvait plus se contenter d’une langue exclusivement littéraire.

Le vocabulaire était introduit à l’aide d’objets ou d’images, jamais traduit en langue maternelle, obligeant l’élève à un effort personnel de compréhension intuitive.

L’utilisation de la langue orale ne passait pas par l’intermédiaire de sa forme écrite, on accordait une importance particulière à la prononciation et on privilégiait les exercices de conversation dirigés par l’enseignant.

L’enseignement de la grammaire se faisait d’une manière inductive (pas d’étude systématique des règles).

L’activité physique de l’élève pour la dramatisation des petites pièces théâtrales, la lecture expressive permettaient d’augmenter la motivation chez l’apprenant.

La méthodologie directe a été critiquée à cause des problèmes tels que la pauvreté lexicale inhérente, l’intransigeance[1] dans l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi par l’opposition des enseignants à une méthodologie imposée qui de plus exigeait d’eux une excellente maîtrise de la langue orale.

4. La méthodologie active

Généralisée depuis les années 1920 jusqu’aux années 1960, elle représentait un compromis entre la méthodologie directe et la méthodologie traditionnelle.

Cette méthodologie a rendu au texte écrit sa place comme support didactique incontournable. L’enseignement du vocabulaire se caractérisait par le recours à la langue maternelle pour l’explication, et s’appuyait sur la répétition intensive des structures. Pour l’enseignement de la grammaire on a privilégié un apprentissage gradué en utilisant une démarche inductive.

La motivation de l’apprenant était considérée comme un élément clé dans le processus d’apprentissage.

5. La méthodologie audio-orale

La méthodologie audio-orale (MAO) constituait un mélange de structuralisme linguistique et de psychologie béhavioriste:

- Les exercices structuraux proposaient aux apprenants d’effectuer des exercices de répétition ou d’imitation à partir desquels ils réemploient la structure en proposant de nouvelles variations.

- Le langage étant - selon la théorie béhavioriste - un type de comportement humain, son schéma de base serait: stimulus/réponse/renforcement. La répétition intensive car il faciliterait la mémorisation et l’automatisation des structures de la langue.

Avec cette méthode on continuait à accorder la priorité à l’oral, mais la signification n’occupait pas une place prioritaire.

La MAO a été critiquée pour le manque de transfert hors de la classe de ce qui a été appris, le réemploi spontané ne se faisait que rarement. Par ailleurs les exercices structuraux ennuyaient les élèves, les démotivaient.

6. La méthodologie audiovisuelle

La méthodologie audiovisuelle MAV domine en France dans les années 1960-1970.

La méthode audiovisuelle privilégie l’utilisation conjointe de l’image et du son, elle se fondait sur la perception globale. Les images permettent d’expliciter le contenu sémantique des messages et de mettre en relief les composantes non linguistiques comme les gestes, les attitudes, les rapports affectifs.

La forme « dialoguée » de l’enregistrement visait à faciliter son exploitation orale en classe. La MAV accordait la priorité à l’oral et à la prononciation et prenait aussi en compte l’expression des sentiments et des émotions, non considérés auparavant.

Grâce au support audiovisuel les élèves sont plus motivés. Les personnages présentés dans les dialogues se voulaient proches des élèves. Le vocabulaire de base était sélectionné et présenté à partir de centres d’intérêt quotidiens. La MAV interdisait toute explication grammaticale.

La MAV était facilement mise en oeuvre. Mais on lui reproche la limitation de la langue à des dialogues stéréotypés, fabriqués et présentant une langue peu vraisemblable.

7. L’approche communicative

L’approche communicative s’est développée en France à partir des années 1970, différents besoins linguistiques dans le cadre européen (Marché commun, Conseil de l’Europe, etc.) ont en effet donné naissance à l’approche communicative. Il n’y a pas de réelle rupture dans les objectifs mais cette nouvelle approche fait appel à d’autres théories de référence comme la psycholinguistique, la sociolinguistique, etc.

La différence principale se situe au niveau de la compétence : il faut privilégier la compétence de communication, c’est-à-dire l’emploi de la langue. L’approche communicative prend en compte les dimensions linguistique et extralinguistique qui constituent un savoir-faire à la fois verbal et non verbal, qui permettront l’emploi approprié de la langue en situation. L’objectif est d’arriver à une communication efficace impliquant une adaptation des formes linguistiques à la situation et à l’intention de communication. Ainsi apprendre une langue ne consisterait pas, comme le croyaient les béhavioristes et la méthode audio-orale, à créer des habitudes, des réflexes. Pour les psychologues cognitivistes, l’apprentissage est un processus actif beaucoup plus créateur.

Toute une partie de la recherche en didactique des langues vivantes étrangères va s’orienter vers l’analyse des besoins langagiers des apprenants avant même d’élaborer un cours de langue.

L’enseignant doit recourir à des documents authentiques, c’est-à-dire non conçus exclusivement pour une classe de langue étrangère. Les constructions langagières ne doivent jamais fonctionner hors des énoncés naturels de