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"Petite Poucette" Michel Serres

Fiche de lecture : "Petite Poucette" Michel Serres. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Mars 2018  •  Fiche de lecture  •  1 620 Mots (7 Pages)  •  4 854 Vues

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Référence du texte et synopsis :

Chapitre 2 « Ecole » p.27-p49 ; Petite poucette, Michel Serres, éd. Manifeste Le Pommier (2013).

Petite Poucette est le nom donné par Michel Serres pour qualifier la population née sous l’ère des nouvelles technologies et ayant un rapport familier avec ces nouveaux outils. L’auteur nous peint un avenir optimiste et pousse le lecteur à voir d’un nouvel œil l’émergence de ce monde nouveau. C’est à travers cette population que nous sommes tous en train de changer nos modes de communications mais aussi la façon dont nous pensons. Le philosophe décrit d’une manière très bienveillante la génération de Petite Poucette qui ne peut se passer de smartphones. Il analyse leurs comportements sans pour autant les représenter comme des freins. Ces avancées technologiques ne sont que le fruit de l’évolution et le philosophe nous invite à les accepter. Lui-même, professeur dans une université américaine, il a dû se remettre en question face à sa manière d’enseigner. En effet, ce chapitre traite principalement de l’évolution de la posture de l’éduqué avec l’arrivée de ces procédés modernes. Michel Serres a ainsi observé que le savoir n’était plus aussi rare et respecté qu’avant. Petite Poucette n’a plus qu’à mettre sa main dans sa poche pour être à la portée de tous les savoirs souhaités. Elle ne trouve alors plus d’intérêt à écouter ce que l’enseignant, qualifié ici de « porte-voix », raconte. C’est sur ce constat que Michel Serres débute son analyse. Petite Poucette ne vit plus que dans l’instant présent et est le symbole de la révolution qui est en train de se mettre en marche. Ses capacités cognitives ont évoluées, ainsi la mémoire n’est plus au centre du procédé d’apprentissage étant donné que le disque dur va la remplacer, et celui-ci ne se trouve pas plus loin que dans la poche de Petite Poucette. L’espace ainsi libéré lui permettra d’être plus créative et d’inventer toujours plus. L’auteur reprend alors les paroles du philosophe Montaigne qui préférait « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Il s’adressait à ceux qui ne voyaient pas d’un bon œil l’arrivée des technologies modernes de l’époque comme l’imprimerie. Il explique que cette avancée technique a permis de ne plus apprendre par cœur des livres, référence aux têtes bien pleines, mais de seulement retenir leur place dans une bibliothèque, référence aux têtes bien faites. Aujourd’hui Montaigne aurait le même discours, le moteur de recherche enregistrant à la place du cerveau l’emplacement du savoir tout en étant le plus précis possible dans la recherche de la connaissance. Cela libère alors encore plus d’espace chez Petite Poucette. Et c’est par le biais de quatorze thèmes différents que Michel Serres va développer comment les jeunes doivent réinventer ce monde en éternelle agitation ; non seulement leur manière de vivre mais aussi leur manière d’être et de connaître.

Discussion avec le texte :

Dans une interview réalisée à la suite de la sortie de Petite Poucette, Michel Serres a justifié le choix du titre de son ouvrage. Le terme « poucette » fait référence aux pouces utilisés lors de la rédaction de SMS sur un téléphone portable. Mais l’auteur a choisi de l’accorder au féminin après avoir observé que la réussite des étudiantes à l’université et dans la vie active est, depuis plusieurs années, en augmentation. Petite Poucette regroupe l’ensemble des personnes né au début de l’ère des nouvelles technologies mais Michel Serres préfère qualifier ce groupe de « population » plutôt que de « génération » puisqu’il ne rassemble pas seulement une seule génération mais plusieurs. D’autre part, l’objectif de cette œuvre pour l’auteur est de montrer l’effet de cette population sur le reste des conduites sociales, politiques et professionnelles. Il choisit aussi d’illustrer sa couverture avec la main d’Adam touchant les doigts de Dieu, symbole de la création. Mais ces 2 mains sont pigmentées par un codage informatique, symbole d’une révolution et de l’apparition d’un nouveau monde.

L’ensemble des thèmes constituants ce chapitre sont fondés sur un couple support-message. Ainsi, à travers les siècles, on a pu observer la transformation de ce couple trois fois. Un millénaire avant Jésus-Christ, alors que l’écriture n’était pas encore apparue, le message était la voix et le support était le corps. On a qualifié cette période de stade oral. Puis une première révolution a bouleversé nos communications : l’écriture. Le support de l’écriture était alors le papier. Mais cette révolution a aussi eu des impacts sur les systèmes juridiques ou politiques par exemple. C’est au XVe siècle qu’un second bouleversement changea de nouveau la société avec la naissance de l’imprimerie. Michel Serres explique alors que nos technologies modernes ont le même impact que les précédentes révolutions sur les groupes sociaux. Aujourd’hui le couple support-message a bien changé depuis l’époque du stade oral. De ce fait, le support est à ce jour l’ordinateur, la tablette ou encore le smartphone qui se trouve dans la poche de Petite Poucette.

Michel Serres inscrit sur la première de couverture que « les jeunes ont tout à inventer ou à réinventer ». Il qualifie donc la révolution technologique comme un pivot où les civilisations, les cultures et les relations humaines sont au centre. L’ancien monde semble alors obsolète et ce sont aux jeunes redéfinir les règles du jeu. Dans la même interview réalisée à la sortie de son roman, l’auteur expose ce qui diffère du support numérique par rapport au support papier. Il déclare alors que le fait de travailler sur son ordinateur plutôt qu’à partir d’ouvrages ne nécessite pas les mêmes neurones. On peut donc en déduire que nos têtes sont en changement. Autre exemple, dans Petite Poucette, Michel Serres évoque l’époque où le fait d’être cultivé et de connaitre du savoir signifiait apprendre par cœur des ouvrages. Mais l’apparition de l’imprimerie a permis de libérer de l’espace dans la tête de l’éduqué puisqu’il n’avait plus qu’à retenir l’emplacement du livre dans une bibliothèque pour avoir accès au savoir. Aujourd’hui le même schéma se reproduit avec l’arrivée

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