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Pouvons-nous apprêter l’étude de l’Homme en prenant seulement notre entourage comme base de données ?

Dissertation : Pouvons-nous apprêter l’étude de l’Homme en prenant seulement notre entourage comme base de données ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Février 2021  •  Dissertation  •  1 558 Mots (7 Pages)  •  428 Vues

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Au 18ème siècle, L’Europe évolue avec des changements à tous les niveaux. Tandis que la science est en train de prendre un tournant important, la culture connaît également de grands changements en entrant dans ce que l’on appelle Le siècle des lumières. L’étude de l’homme, sur le plan philosophique, littéraire et artistique se propose de dépasser l'obscurantisme connu pendant le classicisme et de promouvoir les connaissances. Plusieurs grands auteurs ont marqué ce courant avec des écrits qui ont révolutionné la façon de mettre en œuvre l’homme, créant à la fois polémique et admiration ; Montaigne, Montesquieu, Rousseau sont à compter parmi ces grands hommes. En 1781, Rousseau écrivait dans son Essai sur l’origine des langues, « Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi ; mais pour étudier l’homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin » ; Nous allons tenter de porter une analyse sur cette citation en répondant à la question suivante : Pouvons-nous apprêter l’étude de l’Homme en prenant seulement notre entourage comme base de données ? 

Nous allons dans un premier temps voir en quoi il est possible d’étudier les hommes dans leur pluralité en prenant comme objet d’étude, ceux que l’on connaît, puis, nous nous demanderons de quelles manières l’Homme en tant qu’entité dépasse ce qui est perceptible.  

     Nous allons commencer notre analyse en se concentrant sur la première affirmation de Rousseau : « Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi ». Cette idée, laisse à penser qu’il possible d’étudier les hommes en prenant comme objet d’étude ceux autour de nous. Parmi les œuvres littéraires pour qui le thème est l’étude de sociétés humaines, « Les cannibales » de Montaigne semble important à évoquer puisqu’il témoigne d’une société humaine ne partageant pas les mêmes mœurs que la société occidentale.

Extrait de ses « Essais » rédigés au XVIème siècle, en plein milieu des guerres de religion et de l’expansion de l’Europe vers le nouveau monde. Montaigne démontre la relativité des jugements et critique l’ethnocentrisme européen. Il observe, compare leurs mœurs et tente d’acquérir une objectivité optimale et de se libérer de ses préjugés. 

Indiqué dans le titre de l’essai, l’écrivain porte sa réflexion sur la pratique de l’anthropophagie, une pratique considérée comme « barbare » et « sauvage » par le peuple occidental. Il entre dans le vif du sujet et ne se plaint pas sur les mots. Le thème de son propos est clair et répété, une façon de montrer qu’il ne se voile pas la face sur la question du cannibalisme et qu’il bannit toute hypocrisie.

Nous avons l’impression que Montaigne tend une invitation à son lecteur à se remettre en question, « regarder près de soi » avant de juger les hommes ou porter une idée trop rapidement conçue à propos des hommes. L’écrivain n’est bien entendu pas un tenant de l’anthropophagie mais il nous propose l’idée que si les pratiques indiennes sont difficilement acceptables, celles des européens le sont encore moins ; En jugeant leurs fautes, nous sommes « aveugles à l’égard des nôtres ». Nous comprenons à travers cette lecture que la solution proposée par Montaigne est de remettre en question ses propres pratiques jugées « normales » par la société, avant de juger et porter haines sur celles des autres, qui dépendent d’une structure sociale différente. On peut alors supposer des similarités entre la pensée de Montaigne et celle de Rousseau qui veut « regarder près de soi ».

Le regard est d’ailleurs un thème important à évoquer lorsque qu’on parle de l’étude des hommes. Présent dans la lettre 30 du roman épistolier « Lettres persanes » de Montesquieu, ce thème semble prendre une place importante dans l’esprit de l’auteur qui utilise un champ lexical du regard souvent employé au passif pour laisser entendre que le narrateur subit ces regards comme une marque d’impolitesse.    

 

Dans la lettre 30, nous sommes informés par le narrateur que seul le port ou non de l'habit persan est le détenteur du changement d'attitude des Parisiens qui font preuve d’aucun raisonnement personnel. Ceux-ci se basent sur les apparences pour juger la qualité et l'intérêt d'un homme, chose qui doit être remis en question. Nous pouvons apercevoir la thématique de l’identité et des différences entre les hommes lorsque le persan se déshabille et emploi le mot « libre », libre de ses habits, mais aussi des jugements qui y sont associé. La relativité du jugement que Montaigne avait déjà préparé dans ses essais est confirmée ici par Montesquieu. Il faut « regarder près de soi », et remettre en question ses propres pratiques jugées « normales » par la société, avant de juger et porter haines sur les autres.

Nous pouvons donc affirmer que dans l’étude des hommes en prenant comme objet d’étude ceux autour de nous, le regard détient un rôle majeur puisqu’il est le premier facteur concret que l’homme enregistre lorsqu’il prend conscience d’autrui. L’idée de « regarder près de soi » soulevé par Rousseau, revient très souvent à se remettre en question avant de juger, avant d’étudier les hommes afin d’y porter un jugement non influencé.

Lorsque nous revenons sur notre étude de citation, nous observons que les points évoqués précédemment peuvent servir à illustrer une première affirmation de Rousseau : « Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi ». L’écrivain fait ensuite allusion à une ouverture de perspective à propos de l’étude de l’Homme. L’idée de « porter sa vue au loin », évoqué par Rousseau, nous emmène sur une deuxième piste de réflexion.

     Nous poursuivrons notre analyse en faisant tentative d’éclairé les idées de la deuxième affirmation de Rousseau : « mais pour étudier l’homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin ». L’idée que l’homme n’est pas seulement ce que l’on perçoit aux premiers abords s’en dégage.  

Rappelons qu’à l’époque de l’écriture de cette citation (1781), les mentalités changent, la population est de plus en plus instruite. C’est une période de l'époque moderne caractérisée par un grand développement intellectuel et culturel en Europe et dans les colonies européennes d'Amérique du Nord. Il est à l'origine d'un grand nombre de découvertes, inventions et aussi de révolutions (Déclaration d'indépendance des États-Unis d'AmériqueRévolution française, etc.). Nous sommes donc face à une époque qui se base sur des principes de porter sa vue au-delà de ce que l’on connaissait déjà.

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