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Question de corpus "mourir sur scène"

Commentaire de texte : Question de corpus "mourir sur scène". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  1 527 Mots (7 Pages)  •  847 Vues

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Corpus « mourir sur scène »

Le corpus que nous allons analyser est composé de trois textes et d’un document iconographique, les quatre documents appartenant au genre théâtral. Le premier texte est un extrait de Roméo et Juliette  de Shakespeare, qui est une tragédie, le second extrait de Dom Juan de Molière est une tragi-comédie, le troisième texte est extrait de Ruy Blas de Victor Hugo, un drame romantique, et le dernier document est une photographie d’une mise en scène de Jérôme Savary  de Cyrano de Bergerac, d’après l’œuvre d’Edmond Rostand. Ces trois textes ainsi que la photographie représentent les scènes finales des pièces de théâtre. Elles ont été écrites respectivement aux 16e, 17e et 19e siècles et la mise en scène de Jérôme Savary date de 1997. Dans chaque extrait, le thème évoqué est la mort dans le dénouement. Nous montrerons dans un premier temps comment la mort est mise en scène dans les différents extraits et dans un deuxième temps, nous verrons quel rôle jouent les personnages secondaires.

        La mise en scène de la mort passe par une utilisation de l'espace, des objets et d'éléments visuels ou sonores propres  à chaque document.

        La mort du héros est d’abord mise en scène dans un certain espace. Dans Roméo et Juliette, la scène se passe dans un tombeau comme l'indiquent les didascalies «allant vers le tombeau» (l.1),«sur l'entrée du tombeau» (l.2), ainsi que frère Laurence à la ligne 3 «le sépulcre». Les métaphores employées pour désigner le tombeau transforment un lieu de repos «ce lieu de paix» (l.4) en un lieu lugubre et inquiétant «ce nid de mort, de contagion, de sommeil contre nature» (l.11-12). Dom Juan se retrouve lui aussi dans un abîme, il tombe au fond d’un gouffre. Il est entouré de spectres et de fantômes, êtres de l'au-delà. Ce lieu est représenté comme un lieu d’apocalypse : «il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé» (l.12). Au contraire, les lieux de la mort de Ruy Blas et Cyrano de Bergerac sont plus banals. Sur la photo de Cyrano, nous ne voyons qu’un sol vert, qui représente le couvent extérieur. Ruy Blas, quant à lui se trouve au palais de la reine.

        Dans la mise en scène de la mort, les objets jouent également un rôle important. Dans Roméo et Juliette, les épées encore recouvertes de sang du duel entre Roméo et Pâris reposent sur le sol («ces épées abandonnées et sanglantes»,l.3-4). L’importance du poignard de Roméo est mise en évidence par le fait que Juliette le personnifie en s’adressant à lui «Ô heureux poignard ! voici ton fourreau...Rouille-toi là et laisse-moi mourir » (l.26-27). Ce poignard rend la scène tragique et pathétique. Ruy Blas nécessite une table, comme l'indique la didascalie «il marche lentement vers la table» (l.4), sur laquelle est posée la fiole de poison, l’objet qui lui permet de se suicider. L'importance de cette fiole est montrée par les gestes de Ruy Blas qui rendent la scène dramatique comme le montrent les didascalies «il prend la fiole posée sur la table, la porte à ses lèvres et la vide d'un trait» (l.3-4), «posant la fiole»(l.4). Le contenu de la fiole est également un élément qui dramatise la scène par la répétition du nom «poison» et de ses reprises nominales : «Quel est ce philtre étrange ?» (l.7), «Ce n'est pas du poison, cette affreuse liqueur ?» (l.11), «Si c'est du poison.» (l.12), «Du poison !» (l.17). L’épée de Dom Juan montre son impuissance puisqu’il s’en sert pour frapper un spectre («le spectre s'envole dans le temps que Dom Juan le veut frapper»,l.10-11). De même, dans l’extrait d'Edmond Rostand, l’épée couchée à côté de Cyrano agonisant représente l’impuissance du personnage qui n’est pas mort au combat en tant que valeureux héros.

        Les éléments visuels et sonores rendent également les scènes plus ou moins spectaculaires. Dans l’extrait de Shakespeare, la lumière est faible, une simple lanterne éclairant l'entrée du tombeau (l.1,2), Roméo «est pâle» (l.5), le sang gît autour des corps (l.6), l’atmosphère est lugubre et le décor sinistre. Les bruits sont également angoissants comme «la rumeur» des soldats (l.10,16), la répétition du nom commun «bruit» («J'entends du bruit» (l.11), «Oui, du bruit» (l.25) accentue l’ambiance tragique faisant fuir Frère Laurence et précipitant le suicide de Juliette. Molière fait intervenir des éléments surnaturels comme le spectre déguisé en femme voilée puis en allégorie du temps et de la mort s’envole (l.11), ce qui donne une image irréelle, fantastique de la scène. La fin de la pièce se termine par une série « d’effets spéciaux », le tonnerre gronde, la terre s’ouvre comme l'indique la didascalie ligne 11-12 «Le tonnerre tombe avec avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan ; la terre s'ouvre». En ce qui concerne Ruy Blas, ce sont surtout les gestes de la reine qui sont mis en avant, elle le serre dans ses bras («l'entourant de ses bras»,l.9, «La reine le soutient dans ses bras», l.18), se jette sur son corps (l.21), ainsi que les paroles de Ruy Blas demandant son pardon (l.1) et invoquant le ciel «Permettez, ô mon Dieu» (l.13). Les lamentations et les exclamations de la reine augmentent également le tragique de la scène. Enfin, sur la photographie, Cyrano et Roxane sont tous deux vêtus de noir, couleur qui annonce la mort. Le mourant portant un bandeau ensanglanté soulève sa tête comme s’il cherchait un baiser. Le regard échangé entre les deux personnages marque l’intensité du moment.

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