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Rabelais, Gargantua : Le rire est-il là pour contrecarrer le savoir ? (Plan détaillé)

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Par   •  8 Juin 2023  •  Dissertation  •  1 618 Mots (7 Pages)  •  423 Vues

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LE RIRE EST-IL LA POUR CONTRECARRER LE SAVOIR ? plan détaillé

I/ L’EXCES ET LA DEMESURE ASSOCIES AU CORPS ENTRAVENT L’ACCES AUX MESSAGES ET

AUX LECONS

Le lecteur s’arrête sur la dimension comique et ludique mais ne peut pas ou ne cherche pas à s’aventurer dans une

démarche herméneutique.

a/ gigantisme : renvoie aux Chroniques gargantuines dont s’est inspiré Rabelais et aux histoires appréciées des

lecteurs ; le plaisir de la lecture et le rire généré sont une fin en soi. Les disproportions créent l’amusement.

Ex : repas de Gargamelle (ch 4) ; le pourpoint de G (ch 8), les boulets de canon perçus comme des grains de raison, ch

38 les pèlerins mangés en salade = renvoient à la surenchère, au plaisir de manger, à l’accumulation outrancière qui,

par son exagération, divertit. Nombres et mesures hyperboliques. Le L se perd dans les décomptes absurdes et en rit.

Ex : Chroniques gargantuines: la naissance de G ; la jument de Grant Gosier abattant les chênes en remuant la queue=

situations comiques en raison de la démesure, du décalage.

b/ exagérations et effets de liste :

La narration est truffée de listes, d’éléments visant à épuiser un thème ; l’accumulation devint tellement envahissante

qu’elle frise l’absurdité et entraine le rire. Elle ne semble pas avoir vocation à enseigner ou analyser, et le lecteur se

laisse emporter par la somme d’éléments évoqués. Verve incontrôlable ; outrance numérale.

Ex : jeunesse de G avec la juxtaposition des expressions traduisant les attitudes du jeune héros = proverbes modifiés /

animalisation/ nourriture = désordre apparent et association burlesque d’actions qui mettent en avant l’absence

d’organisation des actes (se gratter, chanter, se mouvoir...ch 11) + jeux de G (ch 22)= les jeux réels créent une

complicité amusée avec le lecteur, les noms inventés entrainent un effet de surprise comique.

Ex : le B. Gentilhomme et les voyelles = la répétition des structures et des propos associés à un raisonnement absurde

génèrent le comique. Ex : la leçon Ionesco

Ex Candide : justification comique et absurde d’une aura en raison du poids (baronne).

c/ la scatologie, la sexualité, l’euphorie de la transgression :

Poésie du bas corporel, forme libératoire du rire ; comique carnavalesque ; la farce bouffonne est familière du lecteur

qui s’amuse à retrouver les histoires graveleuses. Tradition littéraire facétieuse. Joie de transgresser des normes

sérieuses, convenables.

Ex : les torcheculs (ch 13) = parodie de poésie et de recherche savante au profil d’un objet répugnant ; la mise en

valeur du bas corporel rappelle les saturnales et remet en valeur un élément qui normalement est laissé de côté ; effet

de renouveau burlesque. + la sexualité (ch 8 la braguette de G et les allusions aux prouesses sexuelles ; fin ch 11 les

jeux entre G et ses nourrices autour de « l’exercice de la braguette » associés à la joie, à la vivacité)

Ex fabliau « le pet de l’âne » (sur Pearltrees)

d/ l’ivresse au service d’une parole débridée

ch 5 « propos des bien ivres » accumulation hétéroclite de phrases juxtaposées prononcées par des psges saouls ; le

caractère décousu entraine à la fois le rire devant une forme devenue absurde (avec des références diverses,

reconnaissables parfois) et hermétique.

Les psges eux-mêmes se laissent aller au rire quand ils ne comprennent rien ; après la harangue de Janotus,

d’Eudémon et de Ponocrates (ch 19) demandent à faire reboire l’orateur = l’ivresse entretient le comique et permet de

partager la gaieté. Le rire apparaît comme fédérateur, générateur de bonne humeur.

+ apostrophe au début du roman : lecteur renvoyé à sa nature d’ivrogne et de bon vivant ; provocation plaisante qui

suppose un désir naturel de s’amuser. Désacralise la posture du lecteur et du narrateur.

- jeux de mots et calembours (plats nets/ planètes ; par ris /Paris)= explications fantaisistes et étymologies totalement

fausses, dont le rôle est de provoquer l’amusement. Ex de développement : Quand Gargantua arrive à Paris il est

incommodé par l’insistances des parisiens qui ne le laissent pas en repos ; ironisant sur la tradition qui consiste

à offrir un présent, il urine sur la population et la noie ; riant de sa vengeance et du tour joué aux Parisiens, il

invente une étymologie fantaisiste selon laquelle la ville de Paris tiendrait son nom de l’acte de « compisser »

fait « par ris » ; le lecteur ne peut que s’associer à ce rire et à cette fantaisie verbale devant une situation

grotesque.

Transition : cette gaité spontanée et reposant sur des procédés ou des thèmes récurrents à cette époque génère un

rire libérateur et sans arrière-pensée. Cependant ce rire n’est pas totalement détaché d’une forme de réflexion, dans

la mesure où il est également provoqué par des parodies et des critiques.

II/ UN COMIQUE PARODIQUE QUI S’ACCOMPAGNE D’UN RIRE PLUS SUBTIL

Le lecteur perçoit les cibles de la parodie, reconnaît les codes pervertis ; un jeu érudit s’instaure entre narrateur et

lecteur ; le plaisir de la lecture est associé à un comique moins trivial et plus savant.

a/ parodie du roman de chevalerie :

-étapes traditionnelles mais exploits détournés (cf invention des chevaux factices ch 12 où G n’est pas chevalier mais

il se fabrique des chevaux en bois et trompe les seigneurs = détournement de l’art noble de la chevalerie au profit du

mensonge) ; généalogie du héros (ch 1) et naissance rocambolesque (ressemblance avec les miracles mythologiques,

articulation du futile et du sérieux ; association entre loufoque et précision) ; G « tire son membre » et noie Paris dans

son urine (parodie le chevalier sortant son épée et noyant ses ennemis ds le sang).

-guerre : disproportion entre lieux (=région de naissance de Rabelais, très peu d’espace) et violence (cf ch sur les

combats ; parodient les romans de chevalerie cf le Chevalier au Lion) ; Chroniques gargantuines et le dernier extrait

(G et Gallimassue).

+ Quête dérisoire = sauver les vignes.

Cf Roman de Renart : le goupil en quête de nourriture, se trouve piégé au fond d’un puits = épisode trivial, à l’opposé

des prouesses des chevaliers.

Cf Heptameron et les moines paniqués = peur, veulerie, héros dérisoires.

b/ la médecine et son apanage de termes techniques

Les connaissances de Rabelais lui permettent d’intégrer un vocabulaire technique et exigeant

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