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Tpe Sur Travail Des Enfants En Inde

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Inde sont harijans et adivasis[3]

• 9 IRs[4] : le ‘’salaire’’ quotidien moyen d’un enfant roulant des beedies

• 17% des travailleurs domestiques ont moins de 15 ans

• 90% des employeurs de travailleurs domestiques préfèrent employer des filles âgées de 12 à 15 ans

• en Asie du Sud, 38% des enfants en âge d’être scolarisés en primaire ne sont pas scolarisés dont 57% de filles et 43% de garcons[5]

• les enfants de moins de 14 ans représentent 3,6% des travailleurs en Inde :

- 9 sur 10 travaillent dans des fermes familiales

- 85% sont employés à des activités agricoles traditionnelles

- moins de 9% travaillent dans des fabriques, industries de services et comme réparateurs

- environ 0,8% travaillent dans des usines[6]

II Histoire du travail des enfants

Le travail des enfants est un phénomène très ancien, né d’un mélange de caste, classe, communauté, pouvoir et maintenu aujourd’hui par des intérêts commerciaux, politiques et bureaucratiques, renforcés par la corruption, une dominance physique et psychologique et des traditions extrêmement lourdes.

Lois

Les Britanniques, en 1933, votèrent le Children (Pledging of Labour) Act, rendant illégale la pratique de servitude des enfants liée aux dettes. Depuis, bon nombre de lois furent votées contre le travail des enfants, toutes déclinées selon les diverses entreprises (plantations, commerces, usines).

En 1976, le Bonded Labour System (Abolition) Act déclara comme illégal toute forme de travail forcé ou gagé.

En 1986, le Child Labour (Prohibition and Regulation) Act désigna un enfant comme ‘’ une personne âgée de plus de 14 ans’’.

Cependant, ces lois – bien qu’importantes- ne veulent pas dire grand chose dans le contexte indien, car elles n’incluent ni le secteur agricole, ni les secteurs informels.

Il est nécessaire, parallèlement aux réformes judiciaires, d’avoir une forte volonté politique, forte législation accordant plus d’importance à l’universalisation de l’éducation primaire.

III Enfants travailleurs / enfants gagés

Si le terme de travailleur gagé (bonded labourer) revient souvent lorsque l’on parle du travail des enfants, il est important de noter que la majorité d’entre eux ne sont pas gagés.

Qui sont les enfants gagés ?

Enfants de parents pauvres endettés (pour des raisons diverses : maladie, dot à payer, …) n’ayant d’autre moyen pour survivre que de se rendre chez les usuriers (partout présents, en ville comme dans les villages). Les taux énormes pratiqués par ces derniers font doubler, tripler…les sommes empruntées et représentent pour ces parents des sommes faramineuses. La solution : gager un enfant qui pourra aider au remboursement de la dette.

Le problème : les taux d’intérêt, ajoutés aux maigres ‘’salaires’’ pratiqués par les employeurs transforment un gage qui devraient durer quelques semaines en un esclavage de plusieurs années.

L’exploitation est telle que des années de travail d’un enfant ne suffisent pas et le gage est donc transféré à un plus jeune membre de la famille, le premier enfant ayant atteint l’âge adulte. La somme à rembourser devant être remise en un versement, l’enfant est condamné à travailler jusqu’à pouvoir collecter la somme finale.

Voici page suivante extrait d’une conférence de Michel Bonnet[7], organisée lors du Colloque Regards Critiqes organisée par l’Université de Lausanne le 25 avril 1996. Cet extrait résume simplement et intelligemment la complexité de la problématique de la dette dans le contexte de travail des enfants.

(…)

Un enfant qui travaille pour rembourser une dette est-il automatiquement en servitude ? Je ne le pense pas mais je laisse la question ouverte à la fois parce que la documentation existante est insuffisante pour prendre position et parce que nous n'avons pas le temps ici d'entrer dans un tel débat.

Dans la trilogie enfant-servitude-dette il est capital d'observer la dette non pas simplement comme le point de départ, on pourrait presque dire l'occasion, du contrat mais comme une donnée permanente qui court tout au long de la durée du contrat et du coup évolue avec les conditions d'exécution de ce contrat. Je m'explique : la rémunération du travail de l'enfant en servitude est telle qu'elle ne permet pas le renouvellement de sa force de travail si bien que l'enfant -souvent sans le savoir- va augmenter la dette initiale par le simple fait qu'il reste au travail : frais de nourriture, soins médicaux, transport, amendes en cas de faute, compensation de dégâts commis par erreur, etc, les employeurs ne manquent pas d'imagination pour alourdir la facture. Ajoutez-y des intérêts exorbitants sur ces nouveaux prêts et en un rien de temps la dette initiale qui paraissait si facile à rembourser est devenue une somme astronomique pour le travailleur enfant ou ses parents et donc impossible à rembourser. Le mot dette recouvre en fait un mécanisme d'endettement : c'est ce mécanisme qui transforme une situation de travail en un état de servitude. Ce mécanisme n'est pas spécifique au travailleur enfant, il opère de la même façon avec les adultes mais il n'est pas besoin de longs développements pour comprendre qu'il est particulièrement efficace quand il s'agit d'un enfant. En effet non seulement la "faiblesse" de l'enfant dont nous avons parlé plus haut facilite sa mise en place mais la durée potentielle de vie de l'enfant étant plus longue que celle d'un adulte le profit est plus facile à gérer puisqu'il dépend plus (ou au moins autant) du facteur temps que de la productivité du travailleur. Avec la dette nous sommes passés dans une économie de rente, et de nouveau nous voyons revenir la maîtrise du temps comme un élément capital.

(…)

Ce mécanisme d'endettement a un résultat qu'il importe de bien mettre en exergue : il transforme la dette réelle en une dette fictive et même en une dette imaginaire. Fictive: si le travail de l'enfant était rémunéré à un prix normal, disons le salaire minimum garanti, la dette serait rapidement remboursée et il n'y aurait pas de mécanisme d'endettement. Il faut donc dire qu'au bout d'un certain temps la dette n'a plus d'existence réelle, et que l'employeur est purement et simplement un voleur. On doit aller plus loin dans la réflexion et dire que la dette est imaginaire : le système social dans lequel sont insérés l'employeur et la famille de l’enfant en servitude est tel qu'il fait croire au travailleur que du fait qu'il a une delle non seulement il perd partie ou tout de ses droits, en somme qu'il a commis une faute, mais encore que, en acceptant le remboursement sous la forme d'un travail de peu de prix (travail domestique, travail fait par un enfant), I'employeur fait preuve d'une bonté particulière, laquelle ajoute une dette morale à la somme d'argent empruntée. Est-il besoin de dire que cette dette morale augmente avec chacun des nouveaux emprunts pour couvrir les frais nécessaires à la survie du travailleur et qui sont présentés comme une marque supplémentaire et de la bonté de l'employeur et de son pouvoir ? Le travailleur en servitude, notamment l'enfant, intériorise la dette et ne fait plus de différence entre l'employeur et le propriétaire. Il s'installe dans un système, il est aliéné. Il faudrait analyser ici tous les éléments d'un système social qui joue en faveur de l'ordre établi pour le plus grand profit de l'employeur esclavagiste : la police, les tribunaux, I'administration, en passant par le système bancaire, le logement, les transports, le commerce, sans oublier la religion.

(…)

in La servitude pour dettes des enfants

Groupe Regards Critiques-Université de Lausanne

25 avril 1996

http://www.unil.ch/GRC/docs/ain/trvchild/grc.trvchild.bonnet.txt.html

Les enfants travailleurs

Ils sont plus ou moins visibles : enfant servant le thé dans une gare indienne, enfant mendiant des rues, fillette aidant sa mère à la maison ou gardant le bétail dans les champs,…

Les raisons sont diverses. Le Dr Shanta Sinha[8], porte-parole de la Fondation M. Venkatarangaiya (MVF)[9]et professeur de sciences politiques à l’université d’Hyderabad (Andhra Pradesh) insiste sur le fait que dans de nombreux cas, ce n’est pas la nécessité économique qui force les parents pauvres à ‘’choisir’’ pour leurs enfants le travail et non l’école : « L’idée de la Fondation est que dans de nombreux cas, les enfants ont été mis au travail parce qu’ils n’allaient

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