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Bergson

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ve par l’exemple. Enfin, le philosophe français exprime comme ultime justification la notion d’Homo Faber injustement innassocié à la notion d’homme (homo sapiens) à proprement parler. Après avoir étudié ce texte, nous nous interrogerons sur la pluralité des significations de l’intelligence puis nous attarderons sur son sens profond qui peut s’apparenter quelque peu à la conscience.

Tout d’abord, Bergson nous fait remarquer que l’invention mécanique a d’abord été la « démarche essentielle » (ce qui lui est propre) de l’intelligence humaine. En effet, depuis tout temps, l’homme ne cesse de chercher à s’affranchir de l’ordre de la nécessité, imposée par la nature. Il est par définition doué de raison mais aussi d’intelligence, il peut par ce fait comprendre mais aussi connaître, penser avec un certain discernement et une certaine ingéniosité dans l’art d’élaborer nombre de choses capable d’améliorer son quotidien de manière significative. L’auteur complète le mot « intelligence » par « humaine » afin de signifier et d’appuyer le fait que l’utilisation d’outils est une des principales caractéristiques humaines (l’animal ne fabrique pas d’objets). L’invention, la construction mais aussi l’utilisation sont ainsi dépendantes de l’intelligence humaine. Cette dernière s’est peu à peu développée depuis la naissance de l’homme qui à accroît petit à petit son savoir et donc développé son intelligence au fur et à mesure des siècles et même des millénaires. Mais en vue de « l’invention mécanique » considérée en soi comme une fin, l’intelligence humaine n’aurait dès lors comme finalité que le fait de produire et non de s’instruire comme le laisserait entendre sa définition. Nous pourrions de ce fait parler d’intelligence technique.

Aujourd’hui, « notre vie sociale gravite autour de la fabrication et de l’utilisation d’instruments artificiels ». En effet, nous ne pouvons, en ce début de XXe siècle, nous passer d’outils et de machines qui permettent non pas de survivre mais de vivre, d’être libre. Tout homme y est confronté, ils sont intégrés à notre vie de façon omniprésente (ordinateur, voiture, téléphone…) et nous nous demandons même comment était-ce possible de vivre sans, ce qui caractérise le monde actuel du fait de sa dépendance à l’artificiel. Les hommes n’ont de cesse cependant d’inventer, de rechercher de nouvelles façons de faire, d’améliorer, de développer mais aussi de perfectionner ce qui développe la société dans laquelle nous visons de façon considérable. On peut synthétiser cette dernière phrase et même la définir par le simple mot de « progrès » qui a permis à la vie humaine de se dissocier peu à peu de la vie animale mais aussi de s’affranchir et de faciliter l’accès aux besoins naturels vitaux (ce qui lui a permis de survivre). Selon l’auteur, les innombrables innovations qui traversent la vie des hommes ont tracé la direction du progrès. En effet, une invention qu’elle quelle soit va en engendrer une autre et ainsi de suite. Elles ne peuvent s’intervertir et font ainsi partie de l’évolution humaine. En conséquence, l’intelligence en vue de produire serait la base de notre société et l’invention persisterait ainsi dans le fondement de tout notre système actuel. Le progrès se montrerait ainsi comme le but principal de l’humanité. Cependant quelles sont les conséquences d’une telle volonté à vouloir toujours plus avancer sur la route du progrès qui s’offre à nous ? Quels en sont les impacts ?

Bergson laisse ici entendre qu’une invention à un moment donné portera un véritable impact sur le monde qui nous entoure bien après qu’elle soit réalisée. Il parle de « modifications de l’humanité », à savoir les changements qui se sont produits chez l’ensemble des individus appartenant à l’espèce humaine. En effet, avec les mots « de la peine », l’auteur nous spécifie que la portée d’une découverte à grande ampleur peut apparaître comme révolutionnaire au début puis l’on ne peut en ressentir les effets que bien après, qu’elles soient bénéfiques ou catastrophiques (radioactivité,…). Effectivement, les premiers instants d’une invention connaissent la gloire, l’admiration et la promesse d’un ordre meilleur. L’humanité est comme aveuglée, omnibulée et n’en mesure aucunement les conséquences (pollution, réchauffement climatique…).

Dans une autre façon de voir les choses, on pourrait ajouter à cela que les « habitudes individuelles et même sociales » des hommes subsistent longtemps après l’invention. Le temps d’adaptation d’une population est certain et parfois significatif avant qu’un instrument donné se généralise, on ne découvre pas tout de suite toutes les richesses de son utilité. Les « effets profonds » (effets qui changent irrémédiablement la société, sa base, qui s’intègre dans les mœurs pour ne plus en ressortir…) ne parviennent ainsi à la surface que bien après l’innovation (« lorsque l’on a déjà perdu la nouveauté »), lorsque celle-ci serait désormais considéré injustement comme vétuste. L’intelligence humaine ou technique semble ainsi s’épanouir dans le progrès bien qu’elle ne prévoit en rien de l’avenir, de son impact à long terme, tout les problèmes qui en découleront, ne serait-ce qu’un siècle après.

Cet argument qui se ressent dans toutes les phases de l’humanité ne peut se passer d’un exemple qui caractérise avec justesse ces derniers siècles.

En effet, l’invention finale de la « machine à vapeur » par James Watt dans le courant du XIXe siècle a profondément marqué le siècle qui a suivi car non seulement elle se caractérisa par le commencement de l’ère industrielle mais elle déboucha sur une véritable révolution qui commencera seulement à se ressentir que bien plus tard. Le philosophe nous parle dès lors de « secousse profonde » (usine, automatisation, temps gagné, travail à la chaîne, exode rural, changement économique, politique, création de l’entreprise, libéralisme…) qui caractérise les changements radicaux qui se sont opérés dans tout les secteurs du monde occidental et ont débouché sur grands nombres d’innovations qui ont ponctué le XXe siècle. Certes, elle a profondément transformé le monde tel que nous le connaissions au début des années 1800 au niveau technique où dès lors productivités et rentabilités sont les maîtres mots mais elle a aussi bouleversé les « relations entre les hommes ». Par ces mots, l’auteur veut sans doute signifier que l’on commence à voir grandir les injustices (relations patrons/ouvriers qui peut aboutir à des révoltes), mais aussi que par le développement des machines qui fait souvent de l’homme une machine (travail à la chaîne), il en découle une population qui s’éreinte au travail sans pour autant s’instruire. On pourrait de plus ajouter que l’on commence à entrevoir à cette époque les dangers que provoque cette invention du fait de la très faible espérance de vie des ouvriers, etc. De ceci, il ne faut voir que des suppositions sur les intentions que nous suggèrent l’auteur mais tout le monde s’accordera à dire que l’invention de la machine à vapeur est le fondement, la base ou encore le socle de tout le XXe siècle. Bergson peut un siècle plus tard nous faire part des changements fondamentaux dans l’industrie mais aussi dans le monde agricole et au niveau démographique et dans les relations entre les hommes (travail des enfants, triomphe de la bourgeoisie…). A cela, « des idées nouvelles se lèvent » (nouvelles inventions, combats sociaux…), « des sentiments nouveaux sont en voie d’éclore » (révoltes, on pourrait aussi parler de marxisme…). Cela marquera le monde pour toujours tant les changements en ont été conséquents, la société et sa structure même s’en retrouveront irrémédiablement modifié. Bergson effectue des « bonds » plus ou moins important dans le passé « un siècle a passé » mais aussi dans le futur « dans des milliers d’année en passant par le présent (temps de l’extrait) qui met en avant sa volonté d’allier les grandes étapes qui ont marqué l’évolution mais aussi la vision que l’on en aura. Il appuie ainsi le fait que ce ne sont en aucun cas les guerres », « les révolutions », les grands aléas qui ont caractérisé ces derniers siècles, les discordes qui ont bouleversé et monté les hommes entre eux qui resteront dans les mémoires dans plusieurs millénaires. Ce ne sont pas les dérèglements de notre société actuelle qui manifesteront grand intérêt pour les populations futures mais en cela seul les grandes inventions qui ont marqué notre siècle de façon irrévocable. On ne s’intéressera non pas à la bêtise des hommes, à l’importance que ceux-ci ont envers le pouvoir (caractérisation du XXIe siècle : guerres) et à la volonté d’étendre leur modèle au reste du monde (colonialisme…), on ne se préoccupera point des erreurs humaines faites par le passé mais on parlera sans aucun doute et on se souviendra de la machine à vapeur avec « les inventions de tout genre qui lui font cortège » (exemple d’inventions qui s’ensuivent : électricité, pétrole, chemin de fer, moteur, automobile). La machine à vapeur servira dès lors à définir un âge tant les conséquences en seront démesurées pour les générations à venir qui en trouveront leur vie, leur mode de vie, leur milieu, leur société radicalement changé au même titre que « nous parlons du bronze ou de la pierre taillée ». Pour conclure sur cet exemple, nous pourrons

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