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Délocalisation

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en bénéficiant (en général les pays émergents) où s’implantent de nouveaux centres de production. Les flux de délocalisation se font donc essentiellement des pays du « Nord » à savoir Europe Occidentale ou États-Unis vers les pays émergeants comme certains pays de l’Europe de l’Est (libre échange en Union Européenne), de l’Asie du Sud-est, d’Amérique latine ou du Bassin Méditerranéen (pays du Maghreb). Mais la réalité est plus complexe : il arrive ainsi que des pays industrialisés bénéficient des délocalisations, comme par exemple en France avec l’implantation d’une usine Toyota à Valenciennes. Certaines entreprises étrangères viennent s’installer en France afin de profiter des avantages gouvernementaux et surtout d’une main d’œuvre qualifiée bien que les coûts de production soient plus importants. Quels sont donc ces avantages compétitifs qui poussent les entreprises à délocaliser ?

Causes

Dans une logique de marché où le profit est le premier objectif à atteindre, les délocalisations répondent, en règle générale, à la demande de diminution des coûts de production. En effet, pour prendre l’exemple de la France, le coût d’un employé s’élève à environ trois fois le salaire que l’employeur lui verse. Le SMIC étant actuellement à 9 euros, l’employeur débourse approximativement 27 euros par heure travaillée pour un employé. En revanche, pour citer l’exemple bien connu de la Chine, le salaire moyen dans l’industrie textile est de 0,84 euros de l’heure. Ces chiffres éloquents expliquent la délocalisation des usines textiles et des produits manufacturés. La délocalisation est par ailleurs favorisée grâce à la performance des méthodes de transports des marchandises depuis 1960. Le procédé de conteneurisation, par exemple, permet l’acheminement des marchandises avec des coûts acceptables, assurant une forte rentabilité aux entreprises. La baisse des coûts de transport a donc augmentée la rentabilité des délocalisations. Mais comment ce phénomène de délocalisation a-t-il pu s’amorcer ? Historiquement, les facteurs permettant la délocalisation naissent de la politique de libre échange prônée par le GATT dès 1947. L’objectif était alors, en période d’après-guerre, de baisser le prix des produits pour les consommateurs. L’accord, entre les 23 membres, harmonisait les barrières douanières et réduisait les restrictions des échanges. Cet accord devait permettre aux entreprises de bénéficier des atouts de chacun des pays membres. Depuis cet accord, au fur et à mesure des conférences, le nombre de pays rejoignant le GATT s’est accru et les barrières douanières ont progressivement disparues. Depuis 1994, l’OMC a remplacé le GATT en poursuivant la politique de libre échange. L’OMC, selon la définition qu’elle se donne, n’est qu’un partenaire visant à accompagner les échanges économiques entre les pays, elle n’est donc pas officiellement responsable des délocalisations. Les états souhaitent des échanges internationaux, donc par leurs politiques de suppression de quotas, ils sont aussi largement responsables des délocalisations. Si les entreprises se délocalisent, elles doivent se séparer de leurs salariés. En gardant le cas de la France, comment, en total accord avec le droit français, des milliers de personnes peuvent-elles perdre leurs emplois impunément ? Le droit du travail français autorise le licenciement économique pour cause de réorganisation de l’entreprise dans le but de sauvegarder sa compétitivité. Ainsi, face à l’explosion de la concurrence liée à la mondialisation, les entreprises invoquent le besoin de sauvegarder cette compétitivité en délocalisant les usines. Car au-delà du simple coût de personnel, les lois en termes d’hygiène et d’environnement sont aussi moins contraignantes dans certains pays. Les règles n’étant pas les mêmes partout, il est malheureusement compréhensible que les dirigeants des entreprises recherchent les pays où les normes sont les plus souples. Les délocalisations s’effectuent vers des pays présentant des avantages compétitifs. Une entreprise peut aussi choisir de délocaliser pour d’autres raisons que de diminuer les coûts de production. L’entreprise peut ainsi vouloir se rapprocher du marché de consommation, afin de se faire connaître et acquérir plus de parts de marché. C’est l’exemple de Toyota, qui en s’implantant en France, a aussi pu profiter d’une main d’œuvre qualifiée et des compétences technologiques présentes sur place. Certains pays peuvent également proposer des infrastructures plus adaptées ou des débouchées plus vastes pour les entreprises venant s’installer. Il faut donc éviter le cliché, qui décrit la délocalisation comme motivée principalement par la recherche des peuples les plus démunis, dans le but de les exploiter.

Conséquences

Deux cas sont à distinguer : les pays occidentaux à partir desquels les entreprises s’expatrient et les pays en voie de développement bénéficiant de ces expatriations. Dans les pays occidentaux : Apparition de dumping social. Ce terme péjoratif peut contenir plusieurs significations. Il évoque ici la concurrence déloyale entre les travailleurs, liée à la mondialisation. Il a pour effet notamment la suppression d’emplois dans les pays occidentaux, liée à la migration des usines vers les pays en voie de développement. De plus, les emplois devenant difficiles à obtenir, il est désormais possible pour les employeurs d’exercer des pressions sur les employés à propos de leurs conditions de travail (amplitude horaire quotidienne, travail de nuit, durée des congés payés, sécurité sociale, âge et taux de retraite) justifiées par des difficultés économiques (qui sont largement provoquées par la concurrence des entreprises produisant dans les pays en voie de développement). Lorsqu’une chaîne de production se délocalise, cela s’accompagne de nombreux licenciements directs et indirects. En effet, les entreprises sous-traitantes perdent une partie de leur travail et doivent également licencier du personnel. Malgré ce tableau négatif, il ne faut pas oublier que les délocalisations permettent, dans une certaine mesure, aux consommateurs d’augmenter leurs pouvoir d’achat par la baisse des coûts des produits. Un exemple type est celui de Renault, qui en délocalisant des usines en Roumanie a pu lancer une gamme de voiture low cost (Dacia). Ainsi, même les personnes ayant un plus faible revenu ont un accès à la voiture personnelle. De plus, les emplois évoluent avec désormais une majorité de travailleurs dans le secteur du service. Ces emplois tertiaires sont dans l’ensemble plus valorisants que le travail à la chaine dans les usines. Ils demandent une main d’œuvre plus qualifiée qui nécessite une formation professionnelle. Pour les pays en voie de développement : Les délocalisations permettent l’amélioration du niveau de vie par la création d’emploi. Certains parlent de l’exploitation de personnes démunies. Ceci est véridique, à l’exemple des conditions de travail dans certaines usines, notamment en Asie, devenues intolérables. Néanmoins il est impossible de nier que la qualité de vie de ces pays augmente. Pour preuve, la Chine envisage de délocaliser elle aussi sa production en Afrique, car dorénavant les revendications salariales des ouvriers chinois ont trop augmentées. De plus, ces pays se voient transférer des savoirs faires et des techniques. La délocalisation tend donc à réduire le fossé entre pays développés et pays émergents, tant au niveau de la qualité de vie des employés qu’au niveau de l’amélioration de leurs méthodes industrielles. De nos jours la préoccupation environnementale étant particulièrement sensible, la délocalisation peut poser problème. En effet, son fonctionnement repose essentiellement sur le transport de marchandises. Ces flux ne font qu’augmenter les consommations d’énergie fossiles, avec toutes les conséquences que cela implique sur les émissions de gaz à effets de serre. Mais alors, quels moyens sont envisageables pour freiner, arrêter ou inverser le processus des délocalisations ?

Solutions

Il apparaît en premier lieu que l’intervention des états demeure prépondérante, par des mesures politiques fortes, décidées à l’échelle de leur individualité, ou en agissant de manière coordonnée et collective. A l’échelle de l’État, il serait déterminant que cela se traduise par l’allègement des charges fiscales que doivent payer toutes les entreprises demeurant sur le territoire, que ce soit les taxes inhérentes à la main d’œuvre ainsi que les différentes sortes de taxes professionnelles et sociales. Par ailleurs, il paraitrait essentiel, dans une moindre mesure, que chaque état mette en place des réformes ambitieuses, favorisant l’innovation au sein de leur territoire et dynamisant ainsi leur attractivité. Ceci se traduit par la formation de personnels hautement qualifiés en nombre plus important, par la production d’articles et de services à forte valeur ajoutée (donc peu ou pas réalisables par la main d’œuvre des pays bénéficiant des délocalisations), et par un développement d’infrastructures compétitives répondant aux attentes des entreprises désirant se délocaliser. De plus, réorienter la consommation vers des produits et services de proximité peut être une piste judicieuse, pour favoriser le développement de PME moins affectées par les délocalisations. Au niveau des mesures restrictives, les états pourraient décider de réinstaurer un protectionnisme,

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