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Les Lettres Persanes - Montesquieu

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pper aux représailles qui le menacent dans une cour corrompue, où sa franchise lui a valu plusieurs ennemis et aussi avec le désir d'effectuer un voyage d'étude. Usbek quitte presque à regret un sérail de cinq épouses larmoyantes , qu'il confie à plusieurs eunuques despotes . Rica, lui , est libre de toute attache et vient en France avec le souhait de côtoyer les salons, les beaux esprits et les jolies femmes.

Les deux voyageurs traversent la Perse, la Turquie et l'Italie et commencent une correspondance polyphonique avec leurs compatriotes restés à Ispahan. Ils arrivent à Paris en mai 1712. Leur absence de préjugés et leur esprit vif et ingénu leur valent de s'intéresser à la pratique politique, à l'étrangeté des mœurs, et aux traditions religieuses... Ils en soulignent tous les ridicules. Leur esprit impertinent les conduit à en critiquer tous les travers. Leur plume acerbe met en cause les fondements même de notre société.

Pendant ces huit années qu'ils vont passer en Occident, les deux seigneurs persans échangent 161 lettres avec un nombre important (vingt-cinq) de correspondants, ce qui leur permet d'aborder tous les grands sujets de leur époque.

Usbek traite de domaines touchant à la politique, la morale, la religion, l'économie ou la sociologie. C'est ainsi qu'avec le mollak Méhémet Ali, il évoque le pur et l'impur; avec Roxane, la première épouse de son sérail, il compare les mœurs des femmes en Orient et en Occident. Avec Rhédi, il dialogue sur la culture et les arts, tandis qu'avec Mirza , il évoque les sources du bonheur.... ils reçoivent également des nouvelles de leur pays; Au travers de ces échanges, l'occident et l'Orient se mesurent.

Puis, Usbek et Rica empruntent des chemins différents, ce qui les amène à établir une correspondance entre eux. Ces échanges permettent de mesurer la différence entre ces deux voyageurs. Là où Rica fait preuve d'une ironie et d'un humour décapant , Ubsek préfère , lui, capter la sagesse, là où il la trouve.

Voyage d'Usbek et Rica.

Temps forts du livre:

Lettres XI à XIV : L'histoire des Troglodytes. Ici, le premier apologue. Leur histoire s'étale sur quatre lettres, ce qui permet à Usbek d'illustrer la notion fondamentale de vertu à son ami Mirza : « l'intérêt des particuliers se trouve toujours dans l'intérêt commun ». Il critique les "méchants Troglodytes", dominés par leurs passions égoïstes, peut donc succéder par les familles vertueuses qui ont survécu aux combat. On peut ici établir la nature exacte de l'idéal de Montesquieu et c'est pour moi un môment important.

Lettres XXIV à XLVI : Les curiosités parisiennes. Usbek éclate encore ici : où nous voyons liberté, il voit interdiction, et pudeur où nous voyons esclavage. Cet éloge de l'innocence et cette notion de préserver la femme de toute impureté ne valorisent que la gent masculine. Mais Usbek confie aussi des doutes, des erreurs de jugement qui nous fait découvrir le personnage, même si ses contradictions lui échappent. Ainsi la lettre XXXV obéit à un autre but que celui avoué : Usbek croit trouver chez les Chrétiens des « semences de ses dogmes » et se félicite qu'un jour la lumière mahométane les illuminera. Mais, « voyant partout le Mahométisme » sans jamais le trouver, il se defend contre sa prétendue "universalité" et veut mettre toutes les religions à plat. Tout au long de cette section, Usbek semble ainsi en route vers une sagesse moyenne, difficilement conquise par ses doutes.

Rica lui, de ses lettres émaillées de périphrases et d'italiques, donnent un bon exemple du « regard persan » qui déplace le point de vue et fait éclater la satire sociale et religieuse. L'œil de Rica est d'ailleurs plus redoutable de se limiter pour l'instant aux manières et aux mines qu'il dénonce dans la comédie sociale : la célèbre lettre XXX donne une idée des salons mondains et superficiels où Rica voit autant la crédulité et l'engouement de ces naïfs (« Comment peut-on être Persan ? »). Néanmoins, Rica semble ici de plus en plus gagné «J'ai pris le goût de ce pays-ci», notamment à l'égard de l'infériorité naturelle des femmes tant proclamée par l'Islam. Usbek, lui, malgré sa réflexion, une chose lui échappe : « La Loi, faite pour nous rendre plus justes, ne sert souvent qu'à nous rendre plus coupables » (lettre XXXIII).

Lettres CXXXIII à CXLVI : Un constat pessimiste du mal français. Un grand nombre de lettres dans cette section émane de Rica. Plusieurs visites dans une bibliothèque sont pour lui l'occasion de critiquer vigoureusement des commentaires qui existent au détriment de la Nature et de la Raison. Il écrit alors un second inventaire de l'Occident et de ses querelles idéologiques dans tous les domaines (lettres CXXXIII à CXXXVII). Usbek de son côté livre une de ses lettres les plus répulsives sur le "néant social", cependant il reçoit de Rica un nouvel apologue, l'Histoire d'Ibrahim et Anaïs. Il s'agit d'une sorte de sérail à l'envers où les femmes sont maîtresses et les hommes tolérants et libéraux. Comme les précédents, cet apologue manifeste une utopie dans laquelle Usbek pourrait avoir à méditer l'exemple d'Ibrahim le divin.

Passages importants:

Les passages importants sont multiples quant aux nombreuses découvertes des deux voyageurs perses. Chaque nouveaux aspects ou modes de vie sont, pour eux, source de réfléxion ou d'émerveillement; ce qui sert d'intermédiaire à Montesquieu qui critique les politiques de l'époque en faisant l'éloge des valaurs morales ou d'idéaux politiques.

Cible de la critique:

* La vie sociale

La critique de la vie sociale est directement exprimée par Rica qui dira, s'étant rendu à la comédie française: "tout le peuple s'assemble sur la fin de l'après-midi et va jouer une espèce de scène". En fait, Montesquieu pense que la société française se donne en spectacle à elle-même et on peut supposer qu'il dénonce le ridicule de la vie mondaine.

Cette critique se retrouve jusque dans le milieu intellectuel et lettré avec par exemple l'allusion à la querelle des Anciens et des Modernes. De plus, la lettre LXVI, dénigre les auteurs de plagia lorsque Rica énonce: "De tous les auteurs, il n'y en a point que je méprise plus que les compilateurs, qui vont de tous les côtés chercher des lambeaux des ouvrages des autres qu'ils plaquent dans les leurs comme des pièces de gazon dans un parterre".

L'orgueil et la vanité sont également montrés du doigt toujours à travers les réflexions de Rica notamment en lettre L: "Je vois de tous côtés des gens qui parlent sans cesse d'eux-mêmes; leurs conversations sont un miroir qui présente toujours leur impertinente figure". On citera également, l'anecdote en lettre LII où Rica raconte la médisance des quatre femmes de vingt, quarante, soixante et quatre-vingts ans tout en mettant en avant la coquetterie des femmes.

* La politique

La principale source de critique politique est bien sûr le roi, c'est à dire Louis XIV. Usbek trace un portrait de lui peu flatteur: à la fois avare et dépensier, lucide et aveugle mais surtout absolu, distribuant des récompenses ou blâmant de façon aléatoire. De plus Usbek refuse la tyrannie

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