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Les Regles Prudentielles De La Bdl

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opter les accords de Bâle I et II afin de protéger leurs propres banques des crises qui étaient prévues dans les pays en voie de développement et qui, en fin de compte, ont éclaté au sein même du monde développé.

Le gouverneur de la Banque centrale a également rappelé que la quasi-faillite du système financier international découlait en partie de l’effet de levier qui s’est traduit par un octroi excessif de crédits pour l’acquisition de fonds et de biens-fonds, la titrisation de ces crédits, la création de produits dérivés liés à ces crédits, le nouvel emprunt contre ces produits dérivés et leur vente sur les marchés, sachant que les principaux dérivés comportent des subprimes et que leur succès est dû à leur taux d’intérêt élevé, comparé aux taux d’intérêt bas appliqués dans l’activité bancaire usuelle.

Par ailleurs, M. Salamé a indiqué que la Banque du Liban avait, depuis longtemps, évité pareille situation en réglementant les activités relatives à ces produits et en les soumettant à une autorisation préalable de son Conseil central, en interdisant au secteur bancaire libanais de s’engager dans les subprimes et d’émettre des garanties sur les dérivés en contrepartie de leurs fonds propres. De plus, la Banque du Liban a adopté une politique de taux réaliste qui freine tout désir de rentabilité excessive à hauts risques, a réussi à contrôler la liquidité grâce à l’émission de divers instruments tels les certificats de dépôt en devises. Et d’ajouter que l’une des causes de la crise internationale a été la faillite d’une banque, voire de banques prestigieuses, chose que nous avons toujours refusée au Liban, et nous poursuivrons notre politique dans ce sens.

Aussi a-t-il rappelé qu’entre 1997 et 2004, et se prévalant des pouvoirs conférés par la loi relative à la fusion des banques, une réforme bancaire a été effectuée, permettant à plus de trente banques de sortir du marché sans que les déposants et les banques correspondantes encourent des pertes. Une ingénierie financière a été mise en place pour financer le coût de cette réforme sans que l’État libanais, la Banque centrale ou l’Institut national de garantie des dépôts ne subissent de pertes et sans engendrer d’inflation. La confiance dont jouit le secteur bancaire libanais ainsi a été renforcée, alors que plus récemment, et suite à la panique qui a secoué les marchés financiers, tous les pays concernés ont procédé au renflouement de leurs banques à un coût très élevé.

Augmentation des dépôts de 500 millions de dollars

M. Salamé a précisé que les marchés avaient approuvé et soutenu cette politique, comme en témoignent la stabilité et la résistance du secteur bancaire au cours des années difficiles que le Liban a traversées ainsi que la croissance de la base des dépôts au Liban qui est censée atteindre 12 % et celles des bénéfices 10 %.

En outre, le patron de la BDL a souligné que la confiance bâtie au fil des ans était réelle et tangible.

En effet, durant la dernière semaine de septembre, donc en une semaine uniquement, et alors que la crise mondiale battait son plein, les dépôts bancaires au Liban ont augmenté de 500 millions de dollars. Par ailleurs, le taux interbancaire est resté stable, s’inscrivant à environ 3 % et allant de pair avec une forte demande sur les bons du Trésor en livre libanaise dont les taux d’intérêt se sont maintenus entre 6 et 9,5 % en fonction de leurs échéances (de 3 mois à 3 ans). Cette stabilité des taux d’intérêt s’est répercutée sur les euro-obligations, et la garantie des risques liés aux crédits s’est stabilisée entre 4,5 % et 6 % depuis le début de l’année.

Les avoirs en devises ont atteint un niveau record, soit environ 18 milliards de dollars, en raison de la baisse de la dollarisation et d’une balance de paiement excédentaire de 2 milliards de dollars.

Et M. Salamé de conclure : « La conjoncture internationale difficile que vit le monde à l’heure actuelle ne nous réjouit point. Nous suivons de près son évolution et nous saluons les démarches responsables entreprises par les gouvernements et banques centrales pour assurer la liquidité nécessaire et garantir les dépôts, en souhaitant qu’elles portent leurs fruits. »

Beyrouth 13-10-2008

Rédaction

L'Orient le Jour

Comment le Liban a échappé à la crise financière

14 Février 2010Par Isabelle Mayault

Avec des taux d'intérêt à faire pâlir d'envie n'importe quelle banque américaine, les banques libanaises et leurs liquidités massives ne semblent pas avoir été affectées le moins du monde par la crise financière de 2008. Comment expliquer cette pirouette du pays du Cèdre ?

Est-ce parce que la principale mission des banques libanaises consiste à avancer des fonds à l'Etat pour payer son déficit ? Ou faut-il y voir simplement une récompense de la politique conservatrice de la banque centrale ? Marcus Marktanner, professeur d'économie à la prestigieuse université américaine de Beyrouth, a répondu à quelques questions visant à éclairer cette situation apparemment enviable.

Quand est-ce que la relation entre l'état libanais et les banques commerciales libanaises a t-elle commencé à être si fusionnelle ?

Les banques libanaises ont toujours été politisées. Dans les années 50-60, elles étaient un refuge pour les capitaux. On préférait placer son argent au Liban plutôt que de le laisser dans des pays arabes en proie à des expérimentations socialistes. Après la guerre civile, sous l'effet des besoins de la reconstruction, le Liban attira de nouveau plus de capitaux qu'il ne pouvait en produire. Les banques libanaises se sont donc retrouvées à un poste stratégique. Tout le monde était content de participer aux frais de reconstruction, bien que la dette du pays fut déjà galopante. Pour autant, la dette libanaise doit être remise dans son contexte : 150 ou 200% du PIB semblent représenter un niveau d'endettement colossal. Mais, concrètement, il ne s'agit que de 40 milliards de dollars, soit la somme que gagne l'Arabie Saoudite en un an avec le pétrole. Le Liban peut donc être tiré d'affaire assez facilement.

Est-ce que le Liban entre dans la catégorie des états privatisés ?

En tout cas, le Liban souffre de l'absence d'isolement du gouvernement vis-à-vis des groupes de pression économiques du pays.

Comment se fait-il que, encore aujourd'hui, les banques libanaises puissent proposer des taux d'intérêt défiant toute concurrence (aux alentours de 8%) ?

Le fait que le Liban n'ait pas été affecté par la crise financière mondiale n'en fait pas pour autant un lieu sûr pour les investisseurs. Le Liban comporte des risques qui sont tout à fait indépendants du cours du marché mondial. Le pays souffre notamment de graves incertitudes tant au niveau de sa politique intérieure que de sa situation géopolitique.

Nombreux sont les expatriés libanais travaillant dans les pays du Golfe qui ont été licenciés après le début de la crise. Quel impact cette vague de licenciements aura t-elle sur l'économie du pays ?

Les versements des expatriés représentent 25% du PIB libanais, dont 10 à 15% viennent du Golfe, où environ 400.000 libanais travaillent. En moyenne, on peut dire que chaque libanais licencié dans le Golfe réduira les versements au Liban de 25.000$.

Quelles seront les conséquences de la faillite de Dubai sur l'économie libanaise ? Ne s'agit-il pas du premier coup d'arrêt subi par le Liban depuis le début de la crise financière ?

La crise de Dubai est une menace pour le Liban à court terme, mais une opportunité à long terme. A court terme, en effet, une baisse des versements réduira la demande totale et pourra même potentiellement entraîner le Liban dans un cycle de récession. En revanche, sur le long terme, le Liban pourrait sortir gagnant de la crise de Dubai. Mais pour cela, il faudrait que le Liban utilise ses liquidités actuelles en les investissant dans des secteurs économiques à fort potentiel. Si le Liban assainissait son climat des affaires à coup d'investissements et de dérégulations qui permettraient d'améliorer l'efficacité de l'administration publique, de la distribution de l'électricité, des systèmes de transport, des télécommunications, de l'éducation et de la santé... pour ne citer que ceux-là, alors le Liban pourrait avoir le potentiel de créer les emplois qui auront disparu dans le Golfe. Pour résumer : plus la richesse de Dubai montre des failles, plus le Liban fait bonne figure. Ce n'est pas une raison pour que le Liban se repose sur la détérioration des régions avec lesquelles il est en rivalité – c'est ce qu'il avait eu l'erreur de faire avant la guerre civile. Cette fois, le Liban devrait marquer sa différence en termes absolus, et non comparatifs. Et il en a les moyens.

Tous les commentaires

15/02/2010, 22:27par pmabeche

Intéressant, mais suggère plus de questions qu'il apporte de réponses.

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