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Paradox Of Praxis (Sometimes Doing Nothing Leads To Nothing)

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tervention ayant plus d’impact, même si c’est momentané. Inventer un langage qui peut balancer cette immensité de matériaux préexistant avec quelque type d’intervention, c’est quelque chose que j’essaye de traiter. »

La vidéo Paradox of praxis (Sometimes doing something can leads to nothing), réalisé en collaboration avec Rafaël Ortega (ce qui laisse penser qu’il s’agissait de la personne qui filmait), ne dure pas onze heures (le temps qu’il a fallu au bloc de glace pour fondre), mais cinq minutes. Nous y voyons l’artiste poussant un énorme bloc de glace qui s’amenuise au fur et à mesure, le son de la ville et du bloc sur le bitume se superposant aux images. Les plans sont soigneusement choisis, nous pouvons voir Francis Alÿs disparaître derrière un mur, la caméra restant fixe pour le montrer « en passant », différents angles sont offerts pour le filmer… Il y a une recherche véritable dans le rendu, dans un format documentaire : un acte a été enregistré en temps réel puis monté pour donner une vidéo de cinq minutes. L’artiste reste ainsi proche de l’événement. Il commente « un morceau de réalité isolée à l’appui d’interventions techniques connues, comme la modification de la structure temporelle, les coupes, les plans, mais aussi l’utilisation du son, du langage et des textes ». Cinq minutes, c’est une durée assez courte pour que le spectateur dans une exposition puisse voir la vidéo dans son entier. Elle permet alors la transmission de l’action.

Comment Francis Alÿs enregistre-t-il ses marches ? En effet, l’art furtif, discret et éphémère, pose les questions de sa transmission, de sa visibilité et de son existence dans le temps.

a) Enregistrements vidéos

L’artiste utilise la vidéo pour enregistrer certaines de ses actions. Elle permet d’enregistrer des éléments du contexte, comme le son, ainsi que de rendre compte du temps qui s’écoule et du mouvement du corps, de la vitesse de l’action et de l’espace dans lequel elle se déroule. Elle entraîne formes, couleurs, figures.

La caméra vidéo, discrète, permet à l’artiste de rester inaperçu lorsqu’il réalise une déambulation dans la ville (il ne faut pas que les passants remarquent qu’il est filmé, afin de garder une certaine poésie de la surprise).

De plus, au contraire du cinéma et de la télévision, « la vidéo permet la transcription immédiate de la matière audiovisuelle en code analogique ou numérique. La prise de vue et l’enregistrement se font simultanément : la vidéo est une conserve qui maintient le matériau consigné dans un état de disponibilité et de transformabilité totales. »[56] Ce médium permet alors à l’artiste de retravailler facilement les données enregistrées.

Ainsi, « Grâce à la vidéo, il est possible d’enregistrer le geste de l’artiste et de donner à voir son corps attelé à l’acte de création. »[57] La vidéo est un prolongement du geste artistique, et semble être le moyen le plus approprié pour rendre compte d’une marche dans son intégralité, même s’il est vrai qu’elle diminue l’extrapolation du spectateur.

b) Enregistrements photographiques

Le travail de l’artiste se trouve « derrière » l’écran ou l’image. Le résultat matériel (l’enregistrement) n’est pas celui de la performance (qui laisse des traces). Nous assistons alors à une scission entre contenant et contenu. Qui alors est l’auteur du contenant ?

Souvent, il est précisé dans les légendes des images « en collaboration avec ». Réalisées par des individus différents, se présentent-ils comme des historiens de l’action de rue ou exécutent-ils les instructions de Francis Alÿs ? Son assistant, exprime -t-il son point de vue particulier sur le travail de l’artiste et sur le milieu intime dans lequel tous les deux évoluent ?

« La documentation de l’action suivra un groupe de règles strictes et automatiques dans le but de la distancer le plus possible de toute paternité. »[59] La personne qui enregistre les actions de Francis Alÿs applique des règles strictes qui ne lui permettent pas de s'extérioriser. L’artiste impose les codes qui régissent la captation de son mouvement, il est donc l'auteur tant du résultat conceptuel que du matériel.

En captant ses actions à travers la photographie et la vidéo, Francis Alÿs offre une pérennité à ses actions éphémères, un moyen de les archiver, de les conserver. Francis Alÿs retravaille alors ces enregistrements, et leur donne ainsi une forme apte à être exposée. Mais quels sont les travaux auxquels le spectateur se confronte physiquement ?

L'art de Francis Alÿs est un reflet des réalités politiques. Dans ce film,il pousse un bloc de glace dans les rues de Mexico City pour six ou sept heures jusqu'à ce qu'il fonde. Sur les mêmes rues, des milliers d'habitants passent leurs journées à pousser, porter ou articles de remorquage ou de biens meubles. Les résultats sont les mêmes: rien à montrer pour tout le dur travail.

Mais Alÿs a quelque chose à montrer pour ça, un film de cinq minutes.Et dans un ouvrage intitulé ambulantes I et II, il donne aussi les commerçants de la rue et les déménageurs qui leur est dû. Le travail physique a donné naissance à l'art, s'il n'est pas le profit, mais à quoi bon que pour les gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur front?

La pièce est appelé paradoxe de Praxis I (parfois faire quelque chosene mène à rien), comme si Alÿs faisaient un point sur ​​la futilité de l'art.Et pourtant, ce n'est pas

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