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Dissert Philo

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ndre la valeur du désir, il nous faut d'abord préciser ce qu'est le désir, ce qui nous permettra de préciser pourquoi il semble bien que nous devions le satisfaire. Le désir est un effort de réduction d'une tension issue d'un sentiment de manque et en ce sens, on ne désire que ce dont on manque. Quand on a trouvé des objets ou des buts considérés comme une source de satisfaction, on va tendre vers eux. Le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction. En effet, on ne désire que ce qu'on n'a pas. Le désir s'accompagne donc du sentiment d'un manque, d'une privation. Pour peu que l'objet de notre désir soit difficilement accessible, ce sentiment de manque peut devenir souffrance, douleur. On comprend, dans ces conditions, que satisfaire ses désirs c'est mettre fin à cette souffrance et, pour peu que nous désirions réellement un objet source de satisfaction, une source de plaisir. Or, si l'on en croit Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a voué l'homme est le bonheur. On a donc l'impression que satisfaire ses désirs c'est répondre à cette destination, à condition bien sûr que le bonheur se limite à une somme de plaisirs. D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. Le désir est à distinguer du besoin, qui renvoie au manque et à ce qui est utile pour le combler, et de la nécessité qui peut être impersonnelle voire logique. Dans la distinction du "désir" et du "besoin", on peut voir le désir comme une caractéristique de l'individu dans ce qu'il a d'unique. Ainsi le désir est particulier et donc propre à chacun. De plus, il faut souligner que seul l'homme désire. Dieu, parce qu'il est parfait, ne manque de rien et ne saurait désirer. Quant à l'animal, il ne désire pas mais reste cantonné à la sphère du besoin. Le désir n'est pas le besoin. Le besoin est vital et ne pas le satisfaire conduit à la mort. Le désir, lui, n'a rien de vital. L'animal, parce qu'il répond à ses instincts, parce qu'il est le produit d'une adaptation, vise à satisfaire ses propres besoins qui sont les besoins de l'espèce. Seul l'homme est mu par le désir. Or, justement, le désir n'est pas seulement corporel. Il existe aussi des désirs intellectuels.

Les désirs sont naturels. Ils ne peuvent pas tous êtres accomplis. Il faut hiérarchiser et classer nos désirs pour les rendre réalisables. En effet, il existe des désirs naturels qui sont indispensable pour nous permettre de vivre, tels que le désir de se nourrir. Ce désir met en cause notre survie elle-même : la famine, la maladie... En effet, certains désir ne sont pas absolument nécessaires pour notre survie. Il faut ainsi savoir faire la différence entre les nombreux désirs qui nous habitent.

Pour être heureux, comme le dit si bien Epicure, il ne suffit pas d'accomplir tous ses désirs mais apprendre a satisfaire les désirs qui peuvent l'être. Des désirs cohérents, sont des désirs qui nous font bien vivre, nous rendent heureux. Il faut ainsi apprendre a maitriser ses désirs et savoir différencier ceux qui sont bon pour nous et qui peuvent nous faire progresser des désirs qui nous entrainent dans une recherche du meilleur possible sur Terre qui seront pas en mesure d'êtres atteints.

Il existe des désirs, qu'on appelle les désirs « sains », qui sont un appétit de plaisir qui n’a pas un caractère obsessionnel mais qui est capable de patienter, qui est moteur de créativité et de capacité d’adaptation. Qui peuvent nous permettre d'avancer dans la vie, sur ce long chemin. Mais il existe aussi des désirs « pathologiques », qui résultent du refoulement violent des premiers objets sur lesquels s’est fixé l’appétit de plaisir de l’enfant. Le propre du désir est d’être sans fin : je désire le plaisir aussi longtemps que je suis en vie. L’accomplissement de nos désirs ne peut donc pas avoir de fin. Mais certains désirs ne sont pas réalisables si l'on ne veut pas porter atteinte aux autres. Par exemple, devenir riche n'est pas un désir réalisable, sauf si l'on a de la chance, ce qui est plutôt rare, si l'on ne veut pas nuire a la population. Le désir égocentrique ne doit pas avoir sa place dans notre esprit. Seul compte les désirs qui nous rapprochent de l'harmonie de la vie universelle. Il faut savoirs quels désirs doivent êtres accomplis. Certains désirs que l'on peut avoir, nous écartent du bon état esprit et créent des injustices lorsqu'ils sont réalisés. Comme le dit Socrate, il vaut mieux subir une injustice qu'en commettre une. Il s'agit également de classer les désirs dit authentiques et les simples caprices.

Peut on accomplir ainsi tout nos désirs ?

Avoir une bonne règle de vie consiste à bien agir dans tous les cas, pour être juste avec les autres, ne pas bénéficier d'une supériorité par rapport aux autres. C'est une question de morale. La vie est pleine d'interdits, de devoirs, de nécessité et ne comporte pas que des avantages. Cependant, il existe deux façon de comprendre « bonne » : soit bonne signifie efficace ; soit bonne signifie conforme au « Bien », à ce dont la raison reconnaît la valeur morale, c’est à dire soit au bonheur, soit à la vertu :une conduite est vertueuse si elle est raisonnable ; elle est raisonnable si elle est modérée et si elle n’est pas contraire aux valeurs universelles de la raison, l’honnêteté, la justice, la bienveillance envers autrui, le respect des droits universels fondamentaux, en particulier la liberté de penser, la liberté de conscience, la liberté d’expression ; le droit de propriété, la conscience que je suis une personne douée de raison, et pas une bête qui cède à ses pulsions, qu’autrui est une personne et non une chose et que je ne peux donc pas lui imposer ma volonté mais prendre en considération sa volonté ; être raisonnable signifie refuser tout recours à la violence. Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons.

Ainsi, un problème se pose : un désir n'a aucune limite, il contient tous ce qui peut nous faire plaisir. Seulement, les désirs ne sont pas soumis a des règles. Par exemple, poursuivre un désir dont l'accomplissement est dangereux et incertain n'est pas forcément une bonne règle de vie. C'est un règle contraire à celle qui assure un bonheur durable et tranquille. D'autre part, est-ce une bonne règle de vie de vouloir accomplir tous mes désirs si pour y parvenir, je ne recule devant aucun moyen ? Justement non , la recherche de l'efficacité est contraire à la recherche du bien. Par exemple, les personnes qui sont à la recherche du désir de conquérir le pouvoir, du désir de richesse et qui ne reculerait devant rien, aucune moyens d'écarter ses rivaux, ni devant la flatterie, ni devant la corruption ne respectent aucune des bonnes règles de vie. Comme les tyrans, qui pour satisfaire leurs passions sont prêts à sacrifier le bien d'autrui sans culpabiliser. Le tyran a une volonté suffisante pour n'être soumis à aucune autorité. Faut-il alors renoncer à tous ses désirs ? C'est cette solution que préconise Schopenhauer. Selon lui, tout dans l'univers (les êtres vivants comme les forces chimiques ou physiques) est animé de volonté. On pourrait rétorquer que la volonté n'est pas le désir, sauf que chez Schopenhauer la volonté n'a rien à voir avec le libre-arbitre mais est une puissance aveugle de vie, sans fondement et surtout sans finalité. L'homme est un jouet inconscient de ce qui l'anime. Il n'existe aucun plan divin et nous sommes esclaves de notre vouloir-vivre. Le désir est alors l'expression consciente et individuelle de ce vouloir-vivre. On peut donc affirmer, qu'aux yeux de Schopenhauer, l'homme est esclave du désir et oscille entre la souffrance (quand le désir est encore insatisfait) et l'ennui (après la satisfaction). La souffrance est alors notre condition. C'est la morale du renoncement. De plus, suivre une bonne règle de vie est suivre des droits et des devoirs. Il n'en reste pas moins que le devoir est étranger au désir. Les désirs sont sources de conflit et la morale se veut universelle. Kant insiste sur le caractère désintéressé de la morale. Il ne suffit pas d'agir conformément au devoir mais « par » devoir. Le commerçant qui ne vole pas sa clientèle agit, certes, conformément à son devoir mais, s'il n'est animé que par le désir d'avoir plus de clients et donc de gagner plus d'argent, il ne saurait être considéré comme moral. Seul est moral celui dont la volonté est bonne et qui agit en fonction de l'unique respect pour la loi morale. Cela ne signifie pas que le désir soit mauvais. En réalité,

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