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Le Travail Est-Il Une Valeur En Déclin ?

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étés pratiquant peu ou pas la division du travail et pouvant donc être assimilées à des sociétés primitives. Dans celle-ci, les activités et les valeurs sont partagées par environ l’ensemble des individus. De ce fait, le lien au groupe est très fort et l’individualisme, qui est très faible, est ressenti comme étant une menace. Quant à la solidarité organique, elle s’affirme en présence d’une forte division du travail, c’est-à-dire principalement dans les sociétés industrielles et post-industrielles. Les activités et les fonctions de chaque individu sont différentes et nécessaires les unes aux autres. Ainsi, la cohésion sociale est basée sur la complémentarité. Les sentiments de solidarité s’imposent dans les groupes spécialisés telles que les corporations, qui déterminent des règles sociales acceptables par tous. L’individualisme dans ces sociétés, n’est pas craint mais au contraire encouragé. Ces sociétés ne sont pas marquées, selon Durkheim, par l’égoïsme mais par un essor de l’individualisme universaliste, individualisme humaniste de l’homme socialisé. Le travail apparait, pour l’individu, comme un moyen de s’insérer dans la société.

Le travail est considéré, au même titre que la famille et l’école, comme une instance de socialisation. Tout d’abord, le travail permet la rencontre de nouvelles personnes, et la construction de rapports sociaux et amicaux. Le lieu de travail semble être un lieu de sociabilité important, dans lequel les individus tissent leurs réseaux sociaux. De plus, certaines entreprises ou certains secteurs valorisent fortement le travail collectif. La classe ouvrière avant l’avènement de la société post-industrielle permettait une grande socialisation. Celle-ci était marquée par un grand nombre d’associations, de corporations, de syndicats et une vie politique très active ce qui faciliter l’insertion au groupe et ainsi à la société en général. Le travail donne également aux travailleurs certaines valeurs nécessaires à la vie en société comme le sens des responsabilités, de la rigueur, de la générosité et de la conscience professionnelle. Il donne pareillement une certainement estime de soi au travailleur par rapport à la tâche accomplie, et une estime extérieure à lui, provenant en autre de ses collègues qui l’estiment. Le travail peut être définit comme étant « l’école du courage et de la lucidité ». Il éduque, idéalement, les travailleurs en leur imposant une certaine concentration, patience, et intelligence propre à leur métier qui leur permet par la suite d’être plus attentifs à la réalité et moins sujets à ses illusions. Enfin, le travail constitue une partie de l’identité d’un individu. Selon un sondage effectué par Helene Garner, Dominique Mada et Claudia Senik « Histoire de la vie », paru en novembre 2006 pour l’INSEE , le travail est une valeur importante aux yeux des français. Ainsi, 40% des interrogés et 54% des actifs interrogés jugent que le travail est la troisième valeur correspondant le mieux pour les définir. Dans cette étude, il ressort que les individus se définissent eux-mêmes en fonction de leur métier, de leur niveau d’étude qui, le plus couramment, influe sur celui-ci. De plus, il apparait que même les chômeurs se définissent en partie selon ce statut qui leur est attribué et qui semble influencer leur propre identité. Selon Marx, le travail manifeste au plus haut point la vocation de l’Homme qui consiste à détruire le naturel et car il permet à chacun d’exprimer sa propre identité, caractère, individualité…

Le travail permet également l’intégration à la société grâce à la consommation. En effet, le travail est l’une des principales sources de revenus des français. De ce fait, il leur permet de consommer et donc d’intégrer la société de consommation qu’est la nôtre actuellement. Sans divers outils, tels internet ou le téléphone portable, les individus peuvent être ou se sentir exclus d’une partie de la société. Ce constat est fortement valable dans la jeunesse qui a totalement intégré la consommation de masse à son mode de vie. Les « Trente Glorieuses » sont une période de pleine croissance économique et de plein emploi durant laquelle les salaires, notamment des classes ouvrières, ont très fortement augmenté. Les classes populaires ont donc eu un accès massif à tous ces nouveaux biens et services qui prospéraient. Ces années sont ancrées dans une uniformité des comportements et des consommations ce qui exacerbe la mise à l’écart de ceux qui ne peuvent avoir accès à ces produits.

L’emploi est à l’origine des droits sociaux des travailleurs. En effet, il permet la création de cotisations sociales reposant essentiellement sur les revenus du travail. Ce système de prélèvements obligatoires sur le revenu engendre une redistribution des richesses qui fait naître une solidarité entre toutes les classes de la population, c’est-à-dire entre actifs et les chômeurs, entre les travailleurs et les retraités, entre les biens portants et les malades … Grâce à ce processus, une solidarité, certes obligatoire, apparait contribuant à maintenir une cohésion sociale importante. Le salariat est un processus entamé au XIXeme siècle, il se caractérise par une situation contractuellement définie dans laquelle un individu reçoit de son employeur une rémunération appelée le salaire, en contrepartie d’un travail fourni dans le cadre d’une organisation du travail. Dans le cadre de la création des droits sociaux, le salariat n’apparait plus seulement comme une relation entre l’employeur et l’employé mais comme un mécanisme de régulation sociale d’ensemble. Ainsi, le contrat de travail accorde de nombreux droits et avantages aux salariés tels que les allocations chômages en cas de perte de l’emploi ou la retraite permettant de continuer à participer à la société de consommation. De plus, les catégories non-salariales elles-mêmes ont progressivement été pourvues de dispositifs similaires, qui rapprochent leurs conditions de celles des salariés notamment avec la création de la sécurité sociale est son extension progressive depuis 1945. Ainsi, 98.8 % de la population est aujourd’hui couverte par ce système de protection.

Pourtant, à partir des années 1980, l’aptitude du travail quant à l’intégration sociale est fortement remise en cause par le développement de la précarisation de l’emploi. La notion de précarité apparait à la fin des années 1970 et s’applique tout d’abord aux familles. Les familles précaires sont les familles qui manquent de réseau de solidarité, d’aide familiale, ce qui les rend vulnérables à tout incident. Au début des années 1980, la précarité recouvre deux réalités sociales. D’une part, elle reste liée à la pauvreté et d’autre part, elle se met à qualifier le statut des emplois. En effet, à partir de cette décennie, les employeurs ont de plus en plus souvent recours à des formes particulières d’emploi que sont l’intérim et les contrats à durée déterminée par exemple. Ainsi, sur les 670 000 emplois créés au Québec entre 1976 et 1995, 73 % sont sous forme atypique. Depuis cette date, l’importance des emplois que l’on pourrait qualifier de précaires s’élargit fortement, et certains sociologues estiment que l’ensemble de la société suit un processus de précarisation. Robert Castel parle « d’effritement de la condition salariale, dont le développement du travail précaire est un des aspects les plus importants ». La précarisation du travail permet, selon lui, de comprendre les processus qui produisent chômage et désaffiliation L’instabilité de l’emploi renvoie ainsi à la continuité du lien entre le salarié et l’entreprise. Plus l’emploi est précaire et moins le salarié tisse de lien avec son entreprise, de ce fait le travail n’apparait plus comme un facteur d’intégration majeur. Dans Le Salarié de la précarité, le sociologue Serge Paugam cherche à identifier le processus de « disqualification sociale » chez les salariés qui travaillent sous le régime de la précarité. Il veut étudier une réalité bien souvent ignorée : le fait d’avoir un emploi « ne met plus forcément à l’abri de la pauvreté matérielle ». La désaffiliation social, décrit par Robert Castel, est un processus d’isolation se déroulant en plusieurs étapes. Tout d’abord, l’individu a un emploi et se trouve par conséquent dans une zone d’intégration. A la perte de l’emploi, il entre dans une zone de vulnérabilité (risque d’endettement, de ruptures amicales, conjugales …) . Enfin, le chômeur se trouve dans une zone de désaffiliation sociale, c’est-à-dire d’isolement. Ainsi, le travail précaire entraine une insécurité de l’emploi et, le plus souvent des salaires bas. En conséquence, la projection dans le futur et la consommation sont fortement freinées.

Les politiques d’entreprises contribuent également à la fragilisation du lien social

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