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Motivation VAE moniteur éducateur

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Par   •  2 Juin 2022  •  Mémoire  •  2 097 Mots (9 Pages)  •  390 Vues

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        Le point de départ de la motivation qui m'anime et m'a toujours animé débute très tôt.

        En effet, mon père et ma mère ont fuit l'Espagne et surtout le Franquisme, non sans difficulté, au début des années 1960. Ils ont traversé les Pyrénées afin de s'exiler en France. Dans un premier temps à Lourdes puis à Toulouse. Je suis le dernier de la fratrie d'une famille dite nombreuse (quatre enfants). D'une famille où les mots, les attitudes et les comportements  ont un sens. D'où les notions de valeur, respect, échange et partage ont une véritable signification.

        Nous habitions dans une cité composée de plusieurs immeubles dans le centre de Toulouse. Un endroit où se mélangeait des gens de toutes provenances, de toutes les cultures. Un endroit, où toutes et tous vivaient en harmonie dans le respect mutuel. Peu importe les origines, la classe sociale, la génération, la parenté ou pas, nous formions une communauté, une tribu, un groupe, un noyau.

        

        Les « grands de la cités » avaient pour habitude de se rassembler dans les garages et parking situés derrière les immeubles. Une belle ligne droite de plus de 300 mètres leur permettait d'utiliser les mobylettes ou autres motos en toute sécurité. Un garage était toujours ouvert afin d'effectuer quelques réparations, réglages...

        Début 1980, alors que je n'avais pas plus d'une douzaine d'année, c'est dans ce « petit village » que j'ai été, pour la première fois, confronté à une personne en situation de handicap.

        Une nouvelle famille vient de s'installer dans la cité. Famille nombreuse qui compte en son sein un garçon d'une quinzaine d'année plutôt bizarre. Dès le premier jour de son arrivée, il vient nous voir, nous intrigue par ses attitudes et ses comportements qui parfois même nous déstabilisent. Son jeune frère vient à notre rencontre nous dit qu'ils arrivent tout juste du Portugal. Rapidement nous le questionnons sur son frère. Il nous indique qu'il s'appelle José, qu'il a seize ans et qu'il est « handicapé mental » selon les termes employés à l'époque et est toujours resté en famille. Alors que nous sommes dans le garage, José regarde les mobylettes et autres motos. Puis il se dirige vers un reste de moteur, qui semble attirer grandement son attention, et me dit : « yana fogo la bobina » ; je lui répond : quoi ?; Il me rétorque : « cholie ».

        Les jours passent, nous nous amusons de lui (dans la cité nous le surnommerons « Yana fogo »). J'essaye de créer une relation avec lui,  ce n'est pas facile je ne comprends pas ce qu'il me dit.  Je lui demande s'il veut m'accompagner au garage car j'ai constaté qu'il aime être avec nous, qu'il aime   voir, sentir, toucher la mécanique. Aussi, et après en avoir discuté avec « les grands de la cité », et je lui confie des petits outils (clé à molettes, rien de coupant...)  afin de lui faire plaisir. Après quelques mois, à la surprise générale, il est capable de démonter entièrement un moteur ! Son jeune frère, souvent présent à mes cotés en a parlé à ses parents. José sera institutionnalisé environ un an après son arrivée. Il est externe dans un centre de la région toulousaine. Au sein de cette structure, il participe à des ateliers divers. Dès qu'il le peut, José continue à faire de la mécanique avec nous (d'autres ont pris le relais de son frère et de moi-même). Il est devenu « capable » de remonter certaines pièces d'un moteur.  

        Grâce à lui, le handicap ne me fait plus peur. A cette période, je suis un grand sportif et je participe très régulièrement à de nombreuses compétitions omnisports. Le temps passé aux cotés de José, me permet de ne plus appréhender ces jeunes hommes et jeunes filles « plus fragiles ». Dans les années 1980, alors que je pratique le judo, je commence à entendre parler du handisport, du sport adapté. A l’entraînement, comme en compétitions, je cotoie, affronte des personnes en situation de handicap. Sur un tatami, nous sommes tous égaux, il n'y pas de place pour les préjugés. Je m'inscris et participe couramment à ce type de rencontre dans d'autres disciplines. Je n'ai aucune crainte, j'adhère et souscris aux différents projets qui me sont proposés avec enthousiasme.    

        José nous quittera définitivement en 1990. Il m'aura appris beaucoup sur moi, sur la différence, sur les autres. C'est la période des premiers questionnements sur le handicap.  

        1987, le service national est encore obligatoire. Je découvre un nouveau milieu, de nouvelles personnes, de nouveaux horizons, le sens de l'effort, du concret... Bref je m'y plais  je reste quelques années de plus. Les multiples situations auquel je suis confronté affinent toutes mes compétences, mes aptitudes. J'y découvre réellement le travail en équipe, la confiance en soi et en les autres, j'y développe le sens de l'écoute, de l'observation, mon esprit d'analyse et ma capacité d'adaptation. Au fil de missions en France comme à l'étranger (conflits ethniques, ouragan, évacuation de ressortissants, contact avec la population...), j’apprends à répondre à l'imprévu,  à accroître mes techniques d'écoute, de vision, de partage et d'échange. Je gagne en autonomie, grâce au travail en équipe je prends ou passe le relais face à certaines situations tendues, je développe la relation à la personne en considérant les différences liées aux origines, aux cultures... Fin 1993, je suis affecté aux Antilles au sein du Service de Santé des Armées . Durant plusieurs années, j'aide, accompagne les gens dans leurs souffrances qu'elles soient  physiques et/ou psychologiques, j'accrois mes aptitudes, mes compétences, je redécouvre les valeurs d'engagement, d'humanité et de disponibilité.

        Passionné de rugby, j'ai, durant plus de vingt ans, encadré, accompagné des enfants (de 5 à 19 ans)  vers ce sport. Sport de combat collectif par excellence, je me suis déployé à leur faire découvrir et cultiver les valeurs de cette discipline sportive. Le respect, l'engagement qui passe par le courage et le dépassement de soi, l'humanité, la fraternité et le partage, la camaraderie, le sens du collectif...

 « Une équipe de rugby, par définition, est une société idéale, où tous les individus peuvent tenir un rôle, grands, petits, lents, rapides, gros et maigres, mais elle ne pourra bien fonctionner que si les lents se dévouent pour les rapides et si les gros ne veulent pas tenir le rôle des maigres » Denis Lalanne, journaliste sportif

        Durant toutes ces années, je me suis instruit, je me suis nourri de ces apprentissages, de ces  rencontres, de ces multiples  expériences et autres épreuves. J'ai conservé, cultivé, amélioré et affiné  mes connaissances, mes aptitudes, mes capacités, mes compétences  afin de les mettre aux services des plus démunies, des plus en difficultés.

        A la fin de cette période, je me cherche, je veux « aider » mais je ne sais pas quoi faire. Le destin me dirige vers un travail où je pense pouvoir mettre en applications tout ce savoir-faire acquis durant toutes ces années, un métier qui va mêler adaptation, action, entraide et me permettre de venir en aide et tendre la main à autrui. Me voilà devenu Ambulancier. J'adhère complètement aux valeurs humaines liées à ce métier Le respect et la considération, l'accueil et l'entraide, l'écoute et  la bienveillance, l'empathie et la fraternité envers d'autres êtres humains. J'y rencontre des gens « dit malades » formidables de courage et d'envie de vivre. J'ai fréquenté des individu(e)s de tout âge, toute classe sociale atteint de différents troubles, différentes pathologies, différents handicaps.

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