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Abstention au vote

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Par   •  29 Octobre 2018  •  Cours  •  9 938 Mots (40 Pages)  •  691 Vues

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SEANCE N°7 : L'ABSTENTION AU-DELA DES EVIDENCES

Place tenue dans les démocraties du refus de participer à la politique > de l'abstention.

L'abstention = ne pas accomplir l'acte de vote POUR AUTANT elle est diverse dans ce qu'elle exprime et ne peut se réduire à l'expression d'une indifférence à l'égard du politique. Elle est touchée d'un regard péjoratif (les abstentionnistes seraient des mauvais citoyens > ne pas s'y intéresser) > dépasser une lecture normative de l'acte de vote comme étant le seul acte possible dans les démocraties. Il faut accepter de « s'arracher d'une lecture morale de l'acte civique et s'arracher à une posture opposant les actes légaux ou les actes répréhensibles ».

        => Il faut se sortir de toute logique d'évaluation et de toute logique de normativité !

L'intérêt pour l'abstention > plus précoce et important en France qu'aux EU > s'explique not par l'orientation marxiste des premiers chercheurs en SG politique en France très intéressés par les phénomènes d'exclusion (de marginalités) et conduisant à s'intéresser aux phénomènes d'exclusion par rapport à l'acte de vote.

La participation politique (l'action politique) ne peut se réduire au vote et à la seule mise en action de ce vote. La manifestation, la pétition, la prise de contact avec un élu … = moyens de participer/d'exprimer une orientation politique.

L'abstention et son niveau peuvent être considérés comme des phénomènes politiques > manières particulières de participer à la politique en refusant de s'astreindre à des règles. 

L'abstention n'est pas unifiée > la signification peut être discutée tout comme les formes qu'elle peut prendre. Elle fait débat d'un pdv normatif (est-elle bonne ou mauvaise) et de manière analytique (qu'indique-t-elle sur les évolutions des régimes).

L'analyse de l'abstention fait appelle à des modes d'interrogation classiques : logiques sociologiques, rationalité de l'abstention … > on fait entrer l'abstention dans la participation politique en la travaillant comme l'acte de vote est travaillé (mobilisation des mêmes variables).

I – L'abstention, une modalité parmi d'autres de la non participation

Pour définir l'abstention > constat = l'alternative voter/s'abstenir est pauvre si on veut identifier toutes les possibilités à la disposition du citoyen.

1) Du corps électoral potentiel à l'abstention …

Le corps électoral potentiel = réunion de tous les individus rassemblant les conditions pour pouvoir s'exprimer par le vote : hommes/femmes, individus de plus de 18 ans, nationalité française requise (droit de suffrage pas universel > national sauf élections européennes et municipales), moralité attendue (accession à la jouissance des droits civiques pour les citoyens vertueux), indépendance nécessaire (sont exclus les personnes mises sous tutelle).

        → Cette potentialité n'est pas nécessairement transformée en acte de vote > encore faut-il s'inscrire sur les listes électorales (= corps électoral inscrit) et encore faut-il que cette inscription soit unique.

Procédures d'inscription différentes d'un pays à l'autre. Elles évoluent en fonction de l'usage de nouveaux outils (internet...). La démarche explique la différence numérique entre corps électoral potentiel et corps électoral inscrit.

En France, entre 6 et 10% du corps électoral potentiel N'EST PAS inscrit sur les listes électorales. Cette séparation est variable en fonction du temps > quand s'approche de grandes élections il y a des phénomènes de mobilisation collective, médiatique pour que le corps électoral potentiel aille s'inscrire (parfois phénomènes de ré-inscription).

En France, l'INSEE a mis en place l'enquête participation-électorale (depuis 1987) > permet régulièrement d'établir les comportements électoraux (sans passer par la déclaration). L'INSEE a :

                un « échantillon démographique permanent » > permet de suivre de manière longitudinale un centième de la population (fiche uninominale précise sur certaines personnes). Permet de connaître la modification de l'état civil de ces individus, d'avoir des indications sur emploi/résidence/niveau de diplôme.

                

                un « fichier général des électeurs » > permet de vérifier l'unicité de l'inscription sur les listes d'un individu et permet de vérifier que les électeurs répondent aux conditions pour voter.

                

        → Possibilité de mettre en parallèle ces deux fichiers > permet not de savoir qui est inscrit sur les listes électorales ET de croiser le fait d'être inscrit ou pas et les caractéristiques socio-démographiques des individus (connaître le profil de ceux inscrits et de ceux non inscrits).

L'INSEE peut aussi prendre contact avec les préfectures et travailler sur les listes d'émargements. L'INSEE peut travailler sur inscription/non inscription et produire des données sur l'abstention et des caractéristiques sur les abstentionnistes.

Ce travaille a été fait lors des élections not de 2007 → INSEE constate que seul 9,5% des électeurs inscrits n'avait participé à AUCUN SCRUTIN de l'année 2007 > témoigne non pas tant d'une abstention constante mais d'une abstention intermittente avérée (pas déclarée mais vérifiée).

        Quelles sont les caractéristiques des individus non inscrits sur les listes électorales bien qu'appartenant au corps électoral potentiel ?

La non inscription n'échappe pas aux variables traditionnelles retenues pour expliquer l'orientation du vote et l'abstentionnisme. Elle est plus importante qu'ailleurs dans certaines régions :

                la Corse

                PACA

                Alsace

                Rhône-Alpes

S'inscrire sur les listes électorales > lié au sentiment d'intégration dans la société et à l'insertion professionnelle. La non-inscription est observable chez les étudiants, les chômeurs, les actifs à temps partiel et les personnes issues de l'immigration.

Les étudiants sont moins inscrits que la moyenne > plus on avance en age et plus on a tendance à être inscrit.

Lié au phénomène de mobilité/de stabilité > plus on est mobile géographiquement moins on aura tendance à être inscrit (ou mal inscrit).

Plus les personnes se déclarent intéressées pour la politique plus elles auront tendance à s'inscrire rapidement et à renouveler cet acte en cas de déménagement.

L'obligation d'inscription qui existait > disparue depuis la loi du 10 novembre 1997 instaurant l'inscription d'office des jeunes de plus de 18ans sur les listes électorales.

        → Quatre ans après cette loi, sondage > trois quarts des jeunes se déclarent inscrits (25% ne l'est pas a priori). Si les jeunes n'ont pas conscience d'être inscrits = électeurs abstentionnistes potentiels (ne se sentent pas forcément concernés par les élections à venir). De plus, 61% des jeunes ont déclaré que voter = utile.

En 2005, d'après une autre enquête réalisée par le Ministère de l'Intérieur sur le total des jeunes recensés à 16 ans > 14% n'ont pas été retrouvés => pas inscrits sur les listes.

2) L'abstention, un comportement électoral mal saisi ?

Il faut faire la différence entre inscription/non-inscription et abstention : abstention = citoyens qui, bien qu'inscrits, ne font pas la démarche d'aller voter. D'un pays à l'autre, la définition peut être différente.

        → Aux EU elle est calculée sur la base de la population en age de voter (étrangers compris).

Sa signification est différente car not dans certains pays le vote est obligatoire (cas en France pour les sénatoriales). Ce comportement est mal saisi > derrière il y a not le phénomène de la mal-inscription.

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