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Communication

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tre, par télégramme, par livre, par téléphone, par télécopie… Seule une connaissance des phénomènes de communication permet d’exercer un meilleur contrôle de la façon dont on communique, et de comprendre ce que communiquent réellement les autres. Avant de prétendre qu’une communication est bonne ou mauvaise, qu’elle devrait être comme ceci plutôt que comme cela, il faut pouvoir dire ce qu’elle est, c’est-à-dire être capable de décrire son fonctionnement. Ce que font rarement les auteurs qui nous abreuvent de conseils apparemment pratiques. Beaucoup de personnes curieuses en matière de communication se montrent méfiantes à l’égard de ce qui se présente comme “ explication ”, notion qui semble trop “ théorique ”. Le souci de “ l’efficacité ”, en soi légitime, conduit à revendiquer des choses “ concrètes ” et “ pratiques ”, et à considérer comme abstrait, théorique, intellectuel ce qui s’éloigne des intuitions immédiates du bon sens. C’est là confondre concret et précis. Il est possible d’être très précis tout en étant abstrait ou général, comme en mathématiques. On peut, inversement, se montrer totalement labyrinthique et incompréhensible en parlant de choses concrètes en apparence, comme des chaises ou des tables. Plus un message est précis, plus il a de chance d’être compris. Du moins en-deçà de certaines limites. Plus il est flou, plus il engage la subjectivité interprétative du destinataire.. Enfin, la clarté et la précision sont d’autant plus nécessaires qu’on se propose justement de communiquer sur la communication, c’est-à-dire de méta-communiquer.

Psychologie de la communication

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Les bons conseils…

L’intérêt croissant pour la communication, les relations, les ressources humaines, a suscité de nombreux ouvrages de vulgarisation en la matière. Leurs auteurs, presque toujours des “hommes de terrain”, ont des profils divers. A côté de quelques professionnels de la psychologie ou de la sociologie, peu nombreux, on trouve des consultants d’entreprise, généralement de formation commerciale, ainsi que des comédiens reconvertis dans la formation (notamment en “expression orale”), ou des journalistes. La plupart savent le lecteur pressé et avide de “trucs” efficaces; aussi livrent-ils souvent quelques ficelles de métier, dont la généralisation aux diverses situations de communication ne peut jamais être garantie… Les conseils prodigués par cette littérature se répartissent globalement en deux catégories: être naturel, trouver le juste milieu.

Soyez naturels !

Cette injonction est paradoxale. Elle est du type “soyez spontanés !”. On peut en effet montrer que la plupart des situations dans lesquelles on conseille d’être “naturel” ont un caractère hautement artificiel. S’adapter à ces situations, c’est nécessairement s’ajuster à leurs normes, règles, principes, et non réagir en fonction de sa pure nature personnelle. C’est toujours composer avec elles, ou dans elles. Or l’idée de composition implique celles de jeu et de rôle, que notre philosophie spontanée assimile à l’hypocrisie, voire au mensonge par dissimulation… (c’est d’ailleurs ce levier psychologique qu’utilisent, consciemment ou non, les partisans de l’”être naturel”). Etre naturel, ce serait réagir par les comportements spécifiques de notre nature de mammifère humain aux actions et aux paroles des autres. Cela se traduirait donc souvent par la fuite ou l’agression physiques, qui sont en effet les comportements les mieux adaptés aux situations éprouvées comme dangereuses, productrices d’anxiété. Notre nature étant d’appartenir à une “culture” (langage, rituels, normes…), la plupart de nos réactions naturelles sont culturellement déterminées; elles sont par exemple médiatisées par le langage, et transformées par lui (effets rhétoriques). En fait, il semble bien que l’important, pour ceux qui s’improvisent “conseillers en communication”, ne soit pas d’être naturel, mais de le paraître. Ce qui est tout autre chose.

Trouvez le juste milieu !

Le précepte semble de bon sens. L’ennui, c’est qu’il ignore tout simplement une réalité incontournable, à savoir que la personne ne peut jamais être neutre. L’unique réalité humaine de la neutralité, c’est la mort. Les systèmes “cognitif” (logique, mémoire, etc.), affectif et corporel qui composent toute personne vivante ont toujours des valeurs positives ou négatives, jamais nulles; ils la condamnent ainsi à prendre parti, même si elle n’en n’a pas conscience. Dans la réalité physique, on ne peut jamais couper une poire, ou une tarte, en parties rigoureusement égales. Les enfants ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui manquent rarement l’occasion de manifester leur sentiment d’injustice… En conséquence, mieux vaut renoncer à la croyance illusoire dans l’équité (d’un acte, d’une opinion, d’une attitude…), et se donner les moyens de prendre conscience du côté vers lequel on penche, qu’on le veuille ou non. Pour finir, remarquons que les conseils d’équilibre, de juste milieu, de “ni trop, ni trop peu” ne sont d’aucune utilité pratique. Conseiller ne de parler ni trop vite (pour ne pas fatiguer l’auditeur) ni trop lentement (pour ne pas l’ennuyer), de ne pas travailler en groupe trop nombreux ou trop réduit, de n’être ni trop bref ni trop long, de n’utiliser des corps de caractères ni trop faibles ni trop grands, de veiller à l’équilibre du texte et de l’image, etc., c’est ne rien dire du tout tant qu’on n’a pas fixé de repères précis ! Nous allons donc préciser quelques notions fondamentales sur la communication, et définir certains termes. Mais auparavant, il n’est pas inutile de passer en revue les principales définitions qu’on peut trouver dans la littérature.

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Psychologie de la communication

Quelques définitions de la communication

1— « La communication est la transmission de messages d’un endroit à un autre »

[T.M. NEWCOMB, R.H. TURNER, P.E. CONVERSE —Manuel de psychologie sociale. PUF, Paris, 1970, p. 226]

2— « La communication est la transmission d’une information d’un émetteur vers un récepteur »

[M.A. ROBERT — Psychologie du groupe. Ed. Vie Ouvrière, Bruxelles, 1969, p. 103]

3- « La communication est le fait qu’une information soit transmise d’un point à un autre. Quand la communication se produit, nous disons que les parties composantes de cette transmission forment un système de communication »

[G. A MILLER — Langage et communication. PUF, Paris, 1956, CEPL, Retz, Paris, 1973, p. 19]

4— « Tout système de communication correspond au transfert d’un message matériel ou matérialisable, entre un émetteur E et un récepteur R »

[R. MUCCHIELLI — Communication et réseaux de communication. ESF, Paris, 1971, p. 18]

5— « La communication s’établit entre deux pôles, l’émetteur et de le récepteur, et comporte un message, qui passe de l’émetteur au récepteur, supporté par les media; le message est incarné dans un langage, qui peut être utilisé pourvu que son code soit connu…» 6— « Soit X = {x1, x2,…, xn} l’ensemble des n membres d’un groupe. Définissons sur X2 une correspondance C traduisant les possibilités de communication dans le groupe: (xi, xj ) ∈ G si et seulement si xi peut adresser une communication à xj . Un réseau de communication peut donc être représenté par un graphe N = (X ; C) ; un arc (xi , xj ) est appelé un canal de communication. »

[J.H. DEROME, J. CLOUTIER, Ch. DUMAS — Introduction à l’audiovisuel. Centre Audio-visuel de l’université de Montréal, 1970, p. 2]

[C. FLAMMENT — Théorie des graphes et structures sociales. GauthierVillars, Mouton, Paris, La Haye, 1968, p. 69]

7— « La communication est (…) un processus de circulation de la pensée…»

J. MOUSSEAU (ss la dir. de) — Dictionnaire des communications de masse. Hachette, Paris, 1970, p. 96]

8— « La communication est l’ensemble des processus physiques et psychiques par lesquels s’effectue l’opération de mise en relation de une (ou plusieurs) personne(s) — l’émetteur — avec une (ou plusieurs) personne(s) — le récepteur —, en vue d’atteindre certains objectifs »

[D. ANZIEU et J-Y. MARTIN — La dynamique des groupes restreints. PUF, Paris, 1968, p. 131.]

9— « Il y a communication chaque fois qu’un organisme quelconque, et un organisme vivant en particulier, peut affecter un autre organisme en le modifiant ou en modifiant son action à partir de la transmission d’une information (et non pas une action directe, telle que celle qu’exerce une force physique mettant en jeu une énergie »

[G. AMADO, A. GUITTET — La dynamique des communications dans les groupes. Armand Colin, Paris, 1975, p. 3]

10— « Le mot communication sera

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